Agrandissement : Illustration 1
Pourquoi le Kalachakra est-il illégal... pour la Chine !
Par Te Nam
Plus de 200 000 pèlerins du monde entier sont rassemblés à ce jour à Bodh Gaya, le lieu où Siddharta Gautama a atteint l'illumination et l'état de Bouddha .
Un bon nombre d’entre nous ont été stupéfaits suite à la déclaration de la chine stipulant que le Kalachakra est « illégal » et qu’il s’agit « d’un événement politique pour propager la haine envers la Chine, » d’après Zhu Weiqun, président des affaires ethniques et religieuses du Comité national de la Conférence politique consultative du peuple chinois.
Pour les Tibétains et les bouddhistes, ou les personnes attirées par la philosophie bouddhiste, le ‘Dhukhor Wangchen’ est un rassemblement pour écouter l’un des plus grands maîtres spirituels parmi nous aujourd’hui – le Dalaï Lama. Et le tantra de Kalachakra – l’un des plus complets et plus subtils des tantras du bouddhisme tibétain, introduit au Tibet vers XIe siècle.
Comment comprendre la réaction de la Chine ?
Après la victoire du parti communiste de Mao et l'invasion du Tibet vers la fin des années 1940, débutant par l'est du Tibet, la situation au Tibet était très tendue ; le Kham et l'Amdo, subissant les plus grandes conséquences de l'invasion chinoise. Lhassa, la capitale du Tibet était inondée par les réfugiés tibétains.
Vers 1956, un Khampa politiquement astucieux, Andruktsang Gönpo Tashi, eut l'idée d'organiser un « Ten-shug » ou une cérémonie de longue vie pour le jeune Dalaï Lama qui décida alors par la suite de donner une initiation Kalachakra de trois jours avec la cérémonie de Longue vie. C'était la deuxième initiation du Kalachakra par le 14ème Dalaï Lama au Tibet.
Kalachakra au Tibet. Photo : http://kalachakra2017.net/photos/
Andruktsang Gönpo Tashi, réussit à rassembler les Tibétains venus des trois provinces traditionnelles - U-Tsang, Kham et Amdo, pour construire un trône d'or pour le jeune Dalaï Lama. Pour la première fois de notre histoire, nous étions confrontés à une armée et à une Chine qui semblaient absolument convaincues « de leur projet civilisateur pour les Tibétains arriérés ». Dans un tel contexte, Gönpo Tashi, trouva le moyen de rallier les Tibétains.
Kalachakra au Tibet. Photo : http://kalachakra2017.net/photos/
Après le Kalachakra de 1956, le réseau mis en place a conduit à la création du ' Chushi Gangdruk ' (Quatre fleuves, six montagnes), le début de la résistance armée tibétaine contre l'invasion chinoise qui a duré jusqu'aux années 1974.
C'est dans ce contexte que nous devons examiner les réactions chinoises : confiscation des passeports des Tibétains, ordre aux Tibétains de quitter le Népal pour retourner au Tibet, blocage de la transmission en directe de l’Initiation de Kalachakra, et interdiction des voitures à circuler entre le Népal et le Tibet par le gouvernement chinois jusqu'à 10 janvier 2017.
Je pense que les Chinois ne se sont pas encore remis du fait qu’un « peuple arriéré » ait, sous son nez, trompé son armée impériale et d’avoir initié une résistance qui continue jusqu'à nos jours.
Cela nous permet aussi de comprendre pourquoi le « dialogue » ou les « contacts » entre la Chine et le gouvernement en l'exil demeurent figés.
Comme nous avons l’habitude de le dire chez les tibétains « Le Tibet est ruiné par l'espoir, la Chine par la méfiance. » Le Kalachakra est pour les tibétains un espoir pour un monde meilleur, d’atteindre le Shambala, et pour la Chine un complot.
Il y a une chose que notre maître colonial ne devrait pas oublier : le Kalachakra - La roue du temps tourne inexorablement.
Certes, aujourd’hui, le Tibet est sous l’occupation chinoise, mais un jour sûrement le Tibet sera libre !
(La photo en tête : 33ème Kalackakra au Ladakh, Inde, Juillet 2014, par Manuel Bauer)
Merci chère Florence Gely-charmaison pour ton aide si précieuse.
Te Nam
Agrandissement : Illustration 4
34 éme Kalachakra à Bodh Gaya, Inde, Janvier 2017.