
Pema Gyaltsen, 24 ans, auto-immolé par le feu le 18 Mars 2017.
Dharamshala, le 18 Mars 17,
Les nouvelles finissent toujurs par tomber, c'est à dire par parvenir. Elles ne parviennent pas toutes, nombres se perdent en chemin et le chemin est long malgré la célérité des moyens de communications hyper-symchros avec l'info dont tous, all around the planet, nous disposons.
Les nouvelles sont toujours mauvaises de toute façon. Les bonnes nouvelles ça se saurait. Et ça ne se sait pas.
Les seules bonnes nouvelles qui nous parviennent du Toit du Monde-occupé par la dictature Han et des populations qui subissent cette dictature depuis plus de 60 ans, sont diffusés par Pékin, c'est-à-dire par le pouvoir qui administre l'occupation du Tibet et la maltraitance des populations qui n'en peuvent mais.
C'est Pékin qui donne le " la " des bonnes nouvelles. Il n'y en pas de meilleures. C'est un peu, comme dans les films de mafia, où c'est celui qui a ordonné l'assassinat qui fait le discours funèbre d'éloges intarissables à l'adresse des proches de celui dont il vient de commanditer le meurtre.
Les bonnes nouvelles du grand mafieux Han qui tient dans sa main le Tibet-occupé et fait le malheur des tibétains sous la régle terrible chinoise, sont sans égale. Indiscutablement sans égale.
La dernière, absolument excellente nouvelle émane des officiels chinois et c'est la suivante. L'endroit, la ville où l'on vit le mieux, où le bonheur est sans égal, ni sans pareil en Chine, est une ville de la Chine des hauts plateaux et cette ville du bonheur total est la ville de Lhassa.
Lhassa, on y coule des jours heureux. Des jours et des nuits heureux, heureuses. Foi de han !
Foi de Han à la coule, foi de Xi Jinping, un homme sacrément à la coule !
Et le fait que l'envahisseur Han en ai fait un lupanar à la chinoise n'a rien à voir avec l’état de bonheur permanent de la cité mythique que domine, du haut de ses sept-cents ans, l'une des plus folles construction qu'ait imaginé un être humain, en l’occurrence le V eme Dalai-Lama, dit le Grand Cinquième, immense visionnaire, grand connaisseur des choses de la pensée subtile, fin stratège très averti des sciences de l'impalpable et de l'indicible incommensurable et dont les finalités sont aussi de tenir éloignés les malfaisants. Imaginez les rituels pour les ... très malfaisants.
Alors, entre les bonnes nouvelles qui pleuvent en lettres d'or rouge-sang depuis les cieux de la cité impériale sur tous les écrans du monde libre et les mauvaises nouvelles dont Dharamsala et les équipes d’observateurs qui épient probablement la Chine, entendons le Tibet-occupé et tout ce qu'il s'y passe, reconnaissent, donc avouent qu'elles ne semblent plus être si nombreuses, les mauvaises nouvelles, que leur flot s'est raréfié, qu'il n'en parviendrait que beaucoup moins, force est de constater qu"une amélioration sensible est depuis quelque temps, plus exactement ces derniers mois, à l’œuvre en Chine et que Pékin semble alors en passe de réussir son pari d'imposer le bonheur aux populations qui, sans lui, en serait privé, et que passé le tour de vis nécessaire, tout baigne dans ces territoires immenses et gelés une partie de l'année, à ces hauteurs jadis occupées par la mer dont ne reste plus témoignage de sa présence saline dans un lointain naguère que les fossiles dont regorge le sol qui en garde et conserve jalousement la trace et le souvenir.
La peur, la violence et la mort se sont retirés et comme la mer qui a découvert ces incroyables paysages d'une somptueuse beauté, le bonheur, l'état de bonheur permanent s'est maintenant répandu sur tout le haut-plateau jusque dans le saint-des-saints du bouddhisme tantrique tibétain, sa capitale sous gestion économico-militaro-policière chinoise, Lhassa la bienheureuse, et, en son sein, le Potala, parcouru désormais du vent de bonheur continuel qui souffle les long des kilométres de couloirs de ses treize étages et raisonne de cris de joie dans les plus de mille pièces qu'il contient.
La nouvelle nous est parvenue, et est parvenue jusqu'à Dharamsala, toute proche du lieux déclaré être celui du grand bonheur.
L'Océan-de-Sagesse qui règne en maitre-fourbe sur ses ouailles de par le monde entier, par centaines de millions, quatre centaines rien qu'en Chine, n'a qu'à bien se tenir.
Il en est averti.
Sans lui et malgré toutes les allégations de toutes et de tous qui n'y entendent que couic, et qui ne sont pas allés voir par eux-même, " comme c'est qu' On est heureux au Tibet-démocratisé par l'hydre rouge, et, qu'en sa capitale régionale règne l’État de Bonheur absolu. Absolu et permanent.
Si force est donc de constater que le flot de mauvaises nouvelles, s'est, strico sensu, presque - demeurons réalistes - quelque peu tari, il n'en faut pas moins pour que de mauvaises langues mal intentionnées n'y voient là que le résultat de l'action de coercition organisée et appliquée à la lettre au coup de schlague prés, par les autorités politiques, judiciaires au service du politique, servies par les autorités militaro-policières et autres sociétés non-officielles de troisièmes-couteaux de toutes les besognes basses, qui, sur place, en grand nombre, participent concrètement et fort activement, et font le bonheur des populations tibétaines.
Au Tibet-Occupé, la loi est simple et d'airain. Tu mouftes, tu morfles. Tu mouftes, tous les tiens morflent.
Après le temps de l'efficacité due à la sidération vient le temps du dépassement de toutes les sidérations. C'est comme quelqu’un qui vivrait à la marge, et, qui, comme d'un saut d'un seul, on franchit avec la grâce d'un cervidé qui d'un saut prend appui et rebondit sur une pierre au milieu du lit du torrent pour se retrouver sur l'autre rive, la rivale, rivale absolue, comme quelqu'un qui vivrait à la marge, décide tout de go de faire le pas, le saut, de passer radicalement à l'ennemi, à la résistance absolue, à la radicalité éruptive, à la marge de la marge.
Sans doute, en grand secret, dans le secret de leur cœur, dans le secret de leur esprit, dans le secret de toute leur âme subtile, surveillaient-ils leur liberté, comme on surveille un enfant dont la santé inquiète, son moindre souffle, la moindre variation, et, depuis sa disparition, et, cela en bordure de toute attention, en retrait de toute attention, comme en retrait des terres découvertes, depuis le couvert, surveillaient-ils le temps, le moment propice, où agir. Désormais on pouvait prévoir des actes de rétorsion, et s'attendre à de grands mouvements de violence généralisée à l'égard d'eux-mêmes.
Puissent tous les êtres sensibles ne jamais être séparés de la joie suprême qui est au-delà de la peine !
Toute peine bue, au delà de tout, de l'intenable même pour soi et tous les siens au travers de soi, la joie suprême, à la marge des marges, au dela de toutes les marges ...
Gate, Gate, Paragaté, Parasamgaté, Boddhi, Soha ! ... La joie absolue au delà de la sidération dernière ! C'est chose faite. Le pas a été franchi. Et à 24 ans, comme après tous les ages du feu, tous les ages et tous les sexes du feu, c'est tout un peuple qui franchit le pas. Du sec au sans fond, de l'humide au sans-matière, de la subtilité totale à la subtilité absolue. C'est tout un peuple tout à sa joie suprême. C'en est fini, c'est sans retour et sans appel et ça mettra le temps qu'il faut !
Gate, Gate, Paragaté, Parasamgaté, Boddhi, Soha !
A 24 ans, un jeune, mais quel age ont-ils ces gens-là, à 24 ans un jeune, un vieux tibétain de 24 ans vient encore et dorénavant de se foutre le feu, et avec lui, avec Pema Gyaltsen, Pegyal pour plus d'intimité, désormais subtile, avec Pema, c'est tout un peuple qui se fout le feu, le peuple du feu, sarment d'os et serrement de cœur, au delà de la peine, la joie irruptive et sauvage, à ce petit jeu là, peu d'élus, et surtout pas eux, eux sont bons juste pour la camisole à rebours, celle dont on entoure les pharaons qui partent voguer pour mille ans et plus, pour des éons de temps en enfer, en enfer sur terre à s'entre-dévorer comme dans leurs fêtes, ils dévorent des chiens vivants, par dizaines de milliers, qu'ils font bouillir, mettent au barbecue et s'en repaissent ...
Ce 18 mars, mais quelle importance la date, à 4 heures de l'aprem, à l'heure du thé, Pema du Tibet, en sa région du Kham, dans l'Est du Tibet-occupé et Partout-Occupé, à deux doigts de feu du Monastère de Tsoga, à Nyarong, d'un bond d'un seul, d'une rive l'autre, en l'An 2143 du Singe de Feu, Pema Gyaltsen, franchit le pas et entraine avec lui et en accord avec lui le Peuple de Feu du Toit du Monde livré à la vulgate chinoise sans que décidément personne ne se décide encore à rellement intervenir de la manière, qui, de toute façon, ne sera pas, au regard de ce qui s'est passé, moins radicale que désormais définie et établi par les héros du Tibet dont le nom du 146 eme est Pema Gyaltsen.
La gestap locale Han est arrivée, sont jamais très loin, est arrivée immédiatement, mais dans une immédiateté bien moins immédiate que celle des flammes dévoreuses d'hommes de femmes et d’enfants de tous les ages, sur les lieux, et s'est immédiatement, immédiateté à portée de Han, emparé du corps et l'a emporté.
Une vidéo d'une minute s'est subrepticement faufilée et est parvenue finalement à destination sur laquelle d’invraisemblables forces de police ont pris position sur et tout autour du lieu de l'immolation de Pema le tibétian de 24 ans.
Rien d'autre, pas d'infos supplémentaires. Ou ... presque.
Il s'agit de la deuxième immolation à Nyarong. En 2016, un garçon de 18 ans, Kalsang Wangdu mourrait rapidement après sa protestation par le feu tout prés du même monastère de Kardze, dans l'est du Tibet-occupé et Partout-occupé.
En vertu de la loi en cours Au Tibet-Occupé, et Partout-Occupé, où la loi est simple et d'airain, Tu mouftes, tu morfles. Tu mouftes, tous les tiens morflent. On imagine aisément comment tous sont mal.
La politique de représailles gouvernementales qui faisaient que les mauvaises nouvelles affluaient un peu moins au grand jour et atermoyaient plus longtemps entre chien et loup avant de toute façon de filtrer néanmoins, ne fonctionne plus, quelle folie destructrice et dégénérative va s'emparer des décideurs chinois qui n'avaient pas besoin de ça pour n'en point manquer ? ...
Pas un mois après le Nouvel An Tibétain, et pas une semaine après l’Anniversaire du soulèvement du Peuple tibétain, il y a 60 ans et plus, et le premier en 2017, s'auto-immole par le feu, le 146 ou peut-être le ... 154 éme Tibétain.
Record des violations des Droits de l'Homme par la Chine, à nouveau soulevé lors du 34ème Conseil des Droits de l'Homme de l' O.N.U.

Agrandissement : Illustration 2

16 mars 2017,
Genève: La 34ème session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a entamé hier la discussion sur la situation des droits de l'homme qui nécessitent l'attention du conseil.
Plusieurs gouvernements, dont les États-Unis d'Amérique, l'Union européenne, le Canada, la France et l'Allemagne ont une fois de plus soulevé le mépris de la Chine à l'égard de la norme internationale des droits de l'homme et des cas largement répandus de violation des droits en Chine, y compris le Tibet et Xinjang.
La délégation de l'Union européenne a exprimé sa profonde préoccupation au sujet de l'arrestation, de la détention et de la condamnation des défenseurs des droits de l'homme et des avocats ainsi que du harcèlement dont pâtissent leur famille.
L'UE a appelé à la libération immédiate de défenseurs des droits de l'homme détenus dont Tashi Wangchuk, un défenseur de la langue tibétaine de 31 ans qui avait été arbitrairement détenu par les autorités chinoises après etre apparu dans un documentaire du New York Times et un article sur la langue tibétaine.
L'UE a également exhorté la Chine à appliquer sa loi sur la gestion des activités des ONG étrangères de manière à ne pas entraver le développement d'une société civile indépendante. L'UE a également appelé la Chine à respecter « la diversité culturelle et la liberté de religion, notamment au Tibet et au Xinjiang ».

Dawa Tsultrim, représentant de la Société auprés des personnes menacées, a fait une déclaration sur la répression religieuse au Tibet au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, le 15 mars 2017.
La délégation allemande s'est déclarée profondément préoccupée par la situation des droits de l'homme en Chine, y compris le Tibet et le Xinjiang. Les violations des droits de l'homme en Chine, en particulier dans " les régions occidentales du Tibet et du Xinjiang " restent " répandues ".
L'Allemagne suit de plus près un nombre croissant de cas, dont celui deTashi Wangchuk. L'Allemagne a exhorté la Chine à respecter les droits fondamentaux et l'état de droit et à libérer immédiatement tous les défenseurs des droits humains détenus.
Le délégué des États-Unis d'Amérique a réitéré sa préoccupation au sujet des informations concernant la détention arbitraire et la torture des avocats et des militants chinois ainsi que ses efforts généraux visant à faire taire les critiques, à contraindre indûment la société civile et les pratiques religieuses et à refuser les droits aux Tibétains et aux Ouïghours.
Le délégué du gouvernement canadien a exprimé ses préoccupations concernant la détention et la condamnation des défenseurs des droits de la personne en Chine.
Dawa Tsultrim, représentant de la Société pour les personnes menacées, a prononcé une déclaration orale de deux minutes sur la répression religieuse au Tibet. Il a appelé l'attention urgente du conseil sur les démolitions à grande échelle en cours et la destruction de Larung gar et Yachen gar.
Lors de la 34e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, le Haut Commissaire aux droits de l'homme, le Prince Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein, a exprimé sa préoccupation au sujet des « restrictions culturelles et religieuses » dans la présentation du rapport annuel du Conseil le 8 mars Tibet. Et un engagement manifeste à engager avec la Chine un « dialogue efficace sur l'importance des droits de l'homme ».