Rinchen
Deux adolescents tibétains, camarades de classe dans le primaire, habitants de Kyantsa, dans la province du Sichuan, dans la préfecture de Dzoege - les noms des localités et lieux tous renommés en Mandarin uniquement, politique-culturelle et assimilation forcenée oblige, sont, ici, restitués en Tibétain - au Tibet occupé et sous férule chinoise, s'auto-immolent par le feu, ce mardi 19 février 2013, et périssent de leurs brulures.
Rinchen 17ans, et Sonam Dargye 18 ans, se sont immolés par le feu pour protester contre la domination Chinoise dans le Ngaba. Ces immolations qui se produisent à un rythme qui s'accélère, et, en série ininterrompue depuis plusieurs années, souligne la situation extraordinairement critique à laquelle sont confrontées toutes les générations originaires du Tibet, des plus anciennes qui ont connu un Tibet libre, puis sous tutelle Chinoise puis occupé sous la botte d'une sanglante dictature, sourde quant à la situation de ce pays grand comme prés de deux fois l’Europe, peu peuplé au regard de sa superficie inouïe, au sous-sol richissime, à la position géographique absolument stratégique, sourde donc quant à la situation des droits de l'homme de ceux qu'elle considère comme ses ressortissants sur lesquels elle semble avoir à sa convenance droit de vie et de mort, droit de mort surtout, le maintien en vie restant absolument facultatif, quasi aléatoire, et pour lesquels ressortissants elle ne nourrit pas la moindre considération, pas davantage le moindre intérêt, et compterait sur le travail d'érosion de ce lent et atroce génocide et de sape du temps pour éliminer définitivement cette culture et ceux qui en sont issus, s'il n'était depuis quelque trentaine de mois venus à l'idée des plus courageux d'entre eux qui le sont tous devenus, de se foutre le feu à la vue et au su de tous, du monde entier et de tous ses médias sur tout le pourtour de la planète, et d'attirer l'attention sur ce que le gouvernement capitalo-liberalo-communiste chinois et ses quatre vingt millions d'encartés et le premier d'entre eux, tout récemment porté au pouvoir, voudrait par dessus tout cacher, taire, ne pas voir ébruiter hors les frontières de l'empire du milieu, au cœur duquel sont l'objet de pogroms incessants, d'internements et de camps de travail et de redressement les soixante dix millions de la secte Falungong, qui prêche " vérité, compassion et tolérance ", dont " l 'étouffement ( du Falungong ) de 1999 à aujourd'hui a été une violation des droits de l'homme, massive et secrète, avec utilisation systématique de la torture et détention illégale " affirmait Nicholas Bequelin, chercheur pour Human Right Watch, à Hong Kong, les combien de millions par dizaines de musulmans dans le Xichiang, réprimés pour leur foi et pratiquement interdits du libre exercice de leur culte ...
Les deux adolescents sont morts sur le coup, et leurs corps ont été ramenés chez eux par leurs familles.
Les immolations par le feu de la nouvelle génération de Tibétains nés sous le régime chinois " envoient un message sans équivoque au monde sur la gravité sans pareil de la situation au Tibet ", a déclaré Dicki Chhoyang, ministre de l'Information et des Relations Internationales du gouvernement en exil, basé à Dharamsala.
Vingt des 104 Tibétains qui se sont auto-immolés à ce jour, avaient 18 ans ou moins.
Dicki Chhoyang, Ministre de l'Information et des Relations Internationales
" Ce que nous entendons sont des nombres, mais derrière chaque chiffre il y a vraiment des gens comme vous et moi " Dicki Chhoyang.
Elle a ensuite lu un message laissé par Nangdrol, un adolescent de 18 ans, qui s'est immolé par le feu, le 19 février de l'année dernière, et en est mort.
Il écrivait : « Nous ne pouvons pas rester sous ces lois draconiennes, incapables de tolérer ce tourment qui ne laisse pas de cicatrice, parce que la douleur de ne pas profiter de tous les droits fondamentaux de l'homme est beaucoup plus grande que la douleur de l'auto-immolation »
Et, Chhoyang Dicki, à la tribune de Genève, de tenter de sensibiliser le monde au sort de ses compatriotes devant cette forme ultime de désobéissance civile.
Les régions tibétaines sont sous contrôle chinois depuis plusieurs décennies. Nous avons eu recours à des formes de protestation plus conventionnelles - des manifestations, des pétitions, etc....- mais nous faisons face à une autorité implacable. Si quelqu’un manifeste, il est réduit au silence en l’espace de quelques minutes et l’on n’a jamais plus de nouvelles de lui. Avec les immolations, peu importe ce que la Chine explique à la communauté internationale, il est très clair que quelque chose de flagrant ne va pas sur le terrain.
D’autant qu’elles touchent toute la société tibétaine - des hommes, des femmes, des moines, des paysans, des nomades, des étudiants, des intellectuels. Ils sont nés et ont grandi sous l’occupation chinoise. La République populaire de Chine est le seul pays qu’ils aient connu et c’est vraiment par expérience personnelle des politiques mises en place dans les régions où ils vivent qu’ils agissent.
L’immolation est une forme ultime de désobéissance civile. Nous avons, dès le début, tenté de les décourager, mais ils sont déterminés à sacrifier leur vie pour afficher leur opposition. Il serait très facile, pour eux, de blesser un Han ou de s’attaquer à la propriété chinoise.
Mais, dans la centaine d’immolations recensées, aucune attaque de ce type n’a été perpétrée. Une des forces de notre mouvement est que nous sommes déterminés à lutter sans avoir recours à la violence. Cela reflète nos valeurs.
Elle a accusé les auto-immolations par le feu, au Tibet, d'avoir été, et, d'être alimentées par la « répression politique de la Chine, la marginalisation économique, la destruction de l'environnement et de l'assimilation culturelle ».
Les dernières auto-immolations de protestation des deux adolescents " montrent que, malgré la répression récente et féroce de la Chine, cette forme de protestation est susceptible de demeurer une caractéristique de la réponse tibétaine à l'occupation chinoise en 2013 » a déclaré Stephanie Brigden, du groupe de défense du Tibet.
" Il met également en évidence le sort des enfants du Tibet, qui font face à tous les défis de la vie sous l'oppression, et sont souvent des participants à part entière dans la lutte pour y résister "
Le Comité des Nations Unies relative aux droits de l'enfant a publié une « liste de points à traiter » avec la Chine à la suite des audiences à Genève, il y a deux semaines, dans laquelle le bilan du pays en matière de protection des droits de l'enfant a été examiné.
Le groupe a également fait état et demandé des informations sur l'utilisation de " force excessive contre des manifestants pacifiques, les arrestations et les détentions arbitraires, des enfants et les abus de leur liberté religieuse et les droits linguistiques au Tibet. "
Bien que les dirigeants tibétains en exil nient leur implication dans les auto-immolations par le feu, et, ont appelé les Tibétains au Tibet à faire preuve de retenue, Pékin a défendu son intangible règle d'or et ligne d'airain, à savoir qu'au Tibet, le Dalaï-lama et d'autres dirigeants tibétains, en exil, ont orchestré les immolations de leur base en Inde.
On le voit, l'Empire du Milieu n'est pas prêt, et, ne semble pas du tout décidé à perdre le moins du monde, ne serait-ce qu'une once de sa superbe assassine.