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Tibet

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Billet de blog 20 décembre 2013

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Ngawang Jamyang, un moine de haut-rang meurt en garde à vue

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Photo Coll. Pers.

Un Moine tibétain,  principal de Monastère,  meurt en garde à vue.


Dharamsala, le 19 Décembre,

L'un des trois moines tibétain du Comté de Driru,  arrêté le 23 novembre, et, depuis placé en garde à vue à Lhassa a été torturé à mort. Son corps a été remis à sa famille, le 17 Décembre,  a-t-on appris aujourd’hui d'un groupe de Tibétains qui milite en faveur des droits de l'homme.
Selon le Centre Tibétain pour les Droits de l'homme et de la Démocratie, Ngawang Jamyang, 45 ans,  est mort en détention, moins d'un mois, après avoir été arrêté, par la police,  avec ses deux camarades, le moine  Kalsang Choklang, ainsi qu' un autre moine le 23 novembre de cette année à Lhassa,  où les trois s'étaient rendus pour leurs vacances  annuelles. Quant aux deux autres moines, leurs lieux de détention ainsi que les conditions de leur détention tout comme leur état est inconnu, et nourrit de très fortes inquiétudes tout à fait légitimes, selon le même groupe de Tibétains qui a fait état du décès de Ngawang Jamyang.


" Il était clair que Ngawang Jamyang a été battu à mort en détention secrète. Il était un homme sain et robuste quand il a quitté son monastère pour se rendre à Lhassa , " selon le  TCHRD.


                            Ngawang Jamyang      


Ngawang est le dernier dans la liste des Tibétains bien informés et éduqués,  à être ciblés par les autorités chinoises, toujours selon  le TCHRD. Il a également déclaré que Ngawang a, continuellement, été, par le passé dans le collimateur  des autorités chinoises et la cible de toute leur  " bienveillante sollicitude " ainsi que l'objet d'une surveillance particulière, et ce depuis le début des manifestations à l'échelle nationale en 2008,  quand Ngawang a été arrêté et incarcéré, emprisonné,  pendant deux ans,  pour  lien présumé avec les « forces séparatistes de l'exil.
C'est en présence des membres de sa famille que le corps de Ngawang a été incinéré dans un crématorium près du monastère de Sera à Lhassa . Les Prières et les  Rituels post-mortem - parfois fort longs -  sont en cours au domicile de la personne décédée au Comté de Driru.
Le T.C.H.R.D.  a tenu à expressément préciser que la police a, en outre, menacé la famille du défunt, au cas où elle, ou des membres de la famille,  omettraient de se taire quant au décès de Ngawang.  En particulier, de surveiller tout propos à destination  des  « forces séparatistes de l'exil ".

Des forces armées de la police chinoise et de nombreux effectifs de la sécurité  chinoise sont arrivés  au monastère de  Tarmoe, où seulement quelques moines et un gardien du temple du monastère se trouvaient.

La police a demandé où se trouvaient la dépouille, les restes du  moine, et a demandé les clés des chambres verrouillées des moines qui étaient en vacances. Les moines ont dit aux policiers qu'ils n'en avaient pas les clés. Des forces  armées ont immédiatement entouré le monastère, et ont finit par faire irruption dans les chambres et les ont complétement saccagées, après avoir prélevé des effets personnels des moines, ainsi que, bien entendu,  les ordinateurs portables, les téléphones cellulaires, disques, écrits, et autres ... Les policiers ont également saisi deux ordinateurs portables de la chambre de Ngawang.
Ngawang Jamyang est né en 1968 au village de Totho dans le comté de Driru. En 1987, il devint moine au monastère de Tarmoe dans sa ville natale. Deux ans plus tard, il partit pour l'Inde de poursuivre des études au monastère de Sera Djé dans le sud de l'Inde. En 2007, il est retourné dans sa ville natale après 19 ans d'étude sur le bouddhisme et les sciences modernes.
Après avoir terminé sa peine de deux ans de prison en 2010, il a travaillé,  pendant un certain temps,  en tant que professeur de débat-bouddhiste au monastère de Chœling. Il a également débuté un enseignement et des cours de débat auprès, à la fois, des communautés religieuses  et des communautés laïques au monastère de Tarmoe, qui reste maintenant fermé en raison de la répression depuis le 23 Novembre 2013. 

Le TCHRD a déploré la perte de cet être dont il a tenu à relever et à souligner, à quel point il était très respecté par toute  la communauté locale pour ses nombreuses actions sociales, telles que l'aide à la médiation pacifique, et à promouvoir une hygiène de vie.

                   

     

                          Kalsang Choklang


La mort de Ngawang est un choc énorme pour les habitants de Driru, et, en particulier pour  les moines du monastère de  Tarmoe monastère . " Il -  Ngawang Jamyang -  était l'administrateur le plus efficace,  un enseignant de haut niveau et une personne très consciencieuse. Le monastère de Tarmoe ne sera jamais plus le même sans lui ".
Le gouvernement chinois considère Driru comme l'une des régions les plus agitées,  de brassage de sentiments et des activités anti-chinoises dans la région autonome du Tibet , a dit la source . " Ils craignent que l'instabilité très sensible dans Driru soit à l'origine d'une dynamique de contestation  qui trouve son écho dans bien d'autres domaines. Et serait susceptible d'entrainer un mouvement de contestation de plus grande ampleur.  Par conséquent, la rigueur chinoise s'est abattue sur cette région, et une campagne d'éducation de la Pensée a été engagée depuis septembre par les autorités chinoises.

On voit, avec l'exemple du pauvre moine, grand érudit,  assassiné en prison, que la dite-campagne a largement débordé la cadre de l'éducation de la pensée. 

                                          

Nous terminerons cette page tragique qui ne dépareille pas dans le climat de destruction continuelle d'une culture et d'une civilisation qui sévit au Tibet-occupé, par cette note d'espoir pour la continuation de l'enseignement de la parole du Bouddha, la diffusion du Dharma, l'épanouissement de la Sangha, et du bouddhisme Tantrique Tibétain, partout où ses bienfaits et son haut-enseignement sont les bienvenus, par le lien - en langue anglaise - où suivre l'enseignement que prodigue S.S. le XIV em Dalai-Lama  " Guide to the Bodhisattva's Way of Life ".

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