22 ans, Lhamo Tashi s'enflamme. Aux âmes bien nées ...

Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années. 

Au Tibet, toutes sont bien nées.

Ces âmes de tous les âges et de toutes conditions et des deux sexes qui ont choisi de faire don de leur souffle de vie à la liberté de leur pays, et à la liberté de chacun des quelques six millions d'âmes originaires de cet immense et magnifique espace vaste comme prés de deux fois l'Europe, espace et population mis sous séquestre, espace terriblement malmené et en cours d'enlaidissement avancé  - mais qui s'en préoccupe ? ... La beauté ne rapporte rien, tout comme la méditation, pour ce qu'ils en ont à faire, de la méditation, les riches, les éternellement affamés de pouvoir et de prébendes de tous les horizons, les faméliques racornis du cœur, les masses, masse: ce peuple qui manque, réduit à l'état de masse, les masses et les soudards, soudards en masse,.. Enlaidissement ... Qui s'en préoccupe ? Sinon ce peuple de l'intérieur, mis aux fers et à fond de cale chez lui, dans son pays, ces quelques maintenant par centaines qui, dans la nuit immense qui recouvre ce pays, s'embrasent d'eux-même en signe ultime de protestation, de ne plus pouvoir, comme ils le désireraient et à leur façon  l'embrasser, l'honorer et, en tout premier lieu, le premier d'entre eux, l'immense simple moine Tenzin Gyatso, Quatorzième Dalaï-Lama -  ces âmes de tous les âges et de toutes conditions et des deux sexes qui ont rituellement sacrifié leur vie afin que l'inextinguible flamme du Bouddhisme Tantrique Tibétain, Bouddhisme très spécifique et formidablement endémique du Tibet, du Toit des Neiges et du Monde, Bod, puisse continuer à l'éclairer, flamme chancelante sur laquelle souffle et crache, sans cesse et depuis six décennies, à grand renforts de sommes colossales et de moyens multiples, abjectes et dégradants pour l'entière humanité qui regarde, impuissante, complice par intérêt et apeuré à l'idée, d'un jour, se devoir d’affronter le Dragon, qui regarde  faire, de désinformation constante en désinformation étatique et continuelle, engloutissant des sommes faramineuses, propagande éhontée, grossière,vulgaire, pensée et organisée, mais qui ne trompe personne, coercition directe, flamme chancelante, rougeoyante en ces petits matins, ces soirs, de sacrifice humain, flamme chancelante sur laquelle souffle et crache pour l'éteindre définitivement son terrible voisin, ivre de pouvoir économique et de maîtrise, de main-mise militaire sur l'ensemble de ses voisins qui, tous, et leur cercle s'élargit chaque jour, se fait plus nombreux, de ceux qui s'en méfient comme de la pire peste brune qui soit ...

Flamme chancelante qui tient, tient bon, par la force d'âme d'un peuple rendu miséreux, face à la gabegie criminelle de la Chine, de la première puissance commerciale et, un jour, militaire du monde, dont le but est de débarrasser, en se l'appropriant, le Tibet-Occupé de ses habitants et de leur religion, de leur mode d'être et de vie, de leur langue et de leur culture, et de, bien vite les remplacer, remplacer enfin tout ça, par un Ersatz de Tibet, avec un Ersatz de Dalai-Lama, et tout un Ersatz de rituels pseudo-religieux afin, de non-seulement vendre au tout-tourisme-mondial et en tout premier Han, leur crime travesti de la sorte, leur crime travesti et rentabilisé, mais surtout d'ainsi ne plus craindre que ne vienne à l'idée des quelques centaines de millions d'authentiques Bouddhistes chinois que les choses pourraient être toutes autres, pourraient s'avérer, et à tout point de vue, bien autres, que ce que leur ressassent leurs dirigeants.  

Ces âmes toutes bien nées de tous les âges et de toutes conditions et des deux sexes nous éclaireront longtemps, encore longtemps, très longtemps. Jusqu'à ce que justice et  honneur, justice et  honneur dû à leur rang à ce prix acquis, leur soient rendus.

Justice et immarcescible  honneur qui, un jour, leur seront rendus.

Lhamo Tashi, un étudiant de 22 ans, s'est mis le feu, s'est auto-immolé par le feu, à proximité d'un poste de police dans la ville de  Tsoe, et ce à minuit, ce 17 septembre, en signe de protestation  pour la liberté du Tibet et le retour du Dalaï Lama. 

La famille de Tashi,  qui vit dans le village de Drukdo, dans le canton d'Amchok canton, a été informée de l'auto-immolation de leur fils par la police de sécurité qui leur a dit qu'il était mort. 

Toutefois, lorsque les membres de la famille, son père, Chopa Tsering, sa mère, Dhukar Tso. se sont rendus, le lendemain, à Tsoe, et ont demandé que le corps de leur fils leur soit restitué, la police les a informé que Tashi avait déjà été incinéré et a ensuite donné à la famille un peu de cendre qu' ils ont dit à la famille être celle de leur défunt fils.

Lhamo Tashi est le 138e tibétain à s'immoler au Tibet.

Bien qu'on ignore à l'heure actuelle si Tashi a laissé un testament, ou s'il avait évoqué la possibilité de son immolation, les Tibétaines et Tibétains qui se sont  auto-immolés par le feu, en signe de protestation contre la politique mortelle pour le Tibet et les Tibétains, avaient tous appelé à la liberté du Tibet, et d'un Tibet où le Dalaï-Lama,  ainsi que tous les grands-maîtres du Bouddhisme Tantrique Tibétain puissent retourner dans leur pays, Le Tibet-occupé.