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Billet de blog 22 janvier 2013

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Self-Immolation, Tragique décompte sacrificiel

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 Mourning, 


A poem by Tibetan blogger, Sengdor,  published online in October, 2011


The sadness of living is more painful than death/[…]
Look at the smoke rising
from the monastery’s golden roof
Look at the doors of each monk’s cell
In every moment
After a storm bursts on one grassland
Another storm bursts on the other grassland
Following the direction of the wind
Dark shadows move accordingly

Deuil,

La tristesse de vivre est plus douloureuse que la mort   […]             
Regardez la fumée montant du toit d'or du monastère
Regardez les portes de la cellule de chaque moine
A chaque instant
Après qu'un orage  éclate sur une prairie
Une autre tempête éclate sur l'autre prairie
Suivant  la direction du vent
Des ombres sombres se déplacent en conséquence

S'immoler soi-même par le feu doit prouver l'importance extrême de ce que l'on dit  " 

Du moine Bouddhiste vietnamien Thich Nhat Hanh, dans une lettre au  Dr Martin Luther King, 1965

 

                           Self-immolation   par Tashi Norbu    avec l'aimable autorisation de l'artiste

                     «   L'auto-immolation  »  - un tableau de Tashi Norbu,  artiste Tibétain.

Le travail exprime le double espoir que les sacrifices par auto-immolation par le feu mèneront les auto-immolés à la réalisation religieuse de la réalité ultime, grâce à la destruction par le feu de l'ignorance, et, contribuera aussi à bruler la réalité conventionnelle de l'oppression.    

                                                                                                                                                                 Tashi Norbu

« L'auto-immolation » - un tableau de Tashi Norbu, artiste tibétain basé à Amsterdam. Tashi Norbu est né, en 1974,  au Bhoutan.  Après le lycée, il obtient son diplôme de peintre  de Tibetan Thangka traditionnelle à Dharamsala, en Inde  - La Bibliothèque du Tibet et Travaux Archives - LTWA, Dharamsala, année 1999 - 

En 2000, il s'installe en Belgique où il a étudié les arts visuels à Saint Lucas Art Academy. Pendant ses quatre années d'études à long cours et tout en travaillant au  SMAK   - Musée Municipal d'Art Contemporain -  à Gand, il a pu admirer intimement, et,  effectivement tenir dans ses mains les expressions les plus importantes de l'art contemporain.

...  Le double espoir que les sacrifices par auto-immolation par le feu mèneront les auto-immolés à la réalisation religieuse de la réalité ultime, grâce à la destruction par le feu de l'ignorance, et, contribuera aussi à bruler la réalité conventionnelle de l'oppression.   

Un jeune Tibétain,  Kunchok Kyab, surnommé Kunba, âgé  de 23 ans s'est, ce jour,  22 Janvier 2013, immolé par le feu ...

Selon des témoignages, en provenance du Tibet, confirmés par Dharamsala,  un jeune Tibétain,  Kunchok Kyab, surnommé Kunba, âgé  de 23 ans s'est, ce jour,  immolé par le feu le 22 Janvier 2013 aux  alentours  de 12h  - heure locale - dans la région de Labrang Bora, dans l'est du Tibet,  en signe de protestation contre l' occupation par la Chine du Tibet

        Kunchok Kyab,  âgé  de 23 ans

Fils de Dorji Tseten et de Rinchen Tso, Kunkchok Kyab laisse un bébé de 10 mois et la mère de l'enfant Dorji Tso.

Cet acte d' auto-immolation par le feu,  troisième depuis le début de l'année 2013, porte, depuis 2009,  à 98 le nombre de Tibétains des deux sexes et de tous âges s'étant donnés la mort par le feu en signe de protestation contre l'occupation chinoise, et, en exigeant le retour au Tibet de Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

Le 2 Décembre 2012, un tibétain, Sungdue Kyab s'était  immolé par le feu sur une route qui mène au monastère de Bora. Il a survécu à son auto-immolation de protestation et serait actuellement gardé dans un hôpital fortifié à Kanlho.

Malgré les appels répétés de l'administration centrale tibétaine - gouvernement en exil basé en Inde -  à s'abstenir de tels actes,  malgré ces appels,  les immolations de protestation ont persisté .
Le CTA  - Central Tibetan Administration -  soutient que les immolations   " représentent un nouveau seuil de désespoir et de ressentiment tibétain, et une aggravation du cercle vicieux de l'agitation-répression-plus troubles ",   tout en attribuant la crise actuelle au Tibet à :

" la répression politique et religieuse, économique,  la marginalisation, la discrimination sociale, l'assimilation culturelle et la destruction de l'environnement au Tibet.  "

La rupture se poursuit.  le Tibet continue à brûler.  Le  tibétain s'auto-immole par le feu.   La femme, âgée, la femme adulte,  la jeune femme, adolescente, l'homme, le vieil homme, l' homme adulte, le jeune homme,  et le très jeune homme, l'adolescent, tous allument le feu à leur corps et le transforme en un don sacrificiel aux déités du Tibet pour sa protection et sa survie,  pour protester contre l'inconduite crasse, et  au vu et au su de tous les régimes de la planète, de l'inconduite criminelle et sans vergogne aucune du régime Chinois, du crime contre l'humanité, du génocide à ciel ouvert que commet depuis plus de soixante ans,  le régime des maitres à poigne assassine de la Chine voisine.

La vague de protestations enflammées,  l'incendie des corps, à l'intérieur du Tibet se poursuivent sans relâche avec des rapports incessants de manifestations d'auto-immolation.

... Dans la région de la région de Bora Sangchu au Tibet oriental.

Sungdue Kyab se serait immolé dans l'après-midi et au beau-milieu de la rue principale de la ville de Bora, près du monastère. La sécurité chinoise est intervenue, éteint le feu trés fourni, et a  soustrait le corps à la vue des témoins oculaires présents sur le lieu de la protestation sacrificielle de Sungdue Kyab, et, selon lesquels ce dernier était vivant lorsque le personnel de sécurité chinoise l'a emmené, et conduit dans un hôpital de Tsoe. 

Les autorités chinoises sont soupçonnées, si, comme le pensent les témoins,  Sungdue Kyab a survécu, de le maintenir en détention.   Après la manifestation d'auto-immolation,  des moines du monastère de Bora et les Tibétains ont  commencé à se préparer à faire route pour gagner Tsoe. Mais elles en furent empêchées par les forces de l'ordre chinoises de Bora, où la situation était restée tendue et conflictuelle.
Le 20 Octobre, Lhamo Kyab, un père de 27 ans de deux enfants, est décédé dans son auto-immolation-sacrificielle par le feu de protestation près du monastère de Bora. Après avoir brandi des slogans exigeant le retour de Sa Sainteté le Dalaï Lama au Tibet.
L'escalade récente des manifestations sacrificielles d'auto-immolation par le feu a porté, pour le seul mois de novembre, au Tibet,  le nombre des décès à 28.  Depuis le début, en 2009,  des vagues de protestations ardentes, 91 Tibétains s'étaient, jusqu'en novembre dernier, auto-immolés au Tibet, exigeant la liberté ainsi que le retour de Sa Sainteté le Dalaï-Lama.
Le mois dernier,  la Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'HommeNavi Pillay, dans une déclaration très forte, a exhorté les autorités chinoises à "  traiter rapidement les griefs de longue date qui ont conduit à une escalade alarmante des formes désespérées de protestation, y compris les auto-immolations, dans les zones tibétaines . "
Mme Pillay s'est dite dérangée,  et,   perturbée par des  «  allégations persistantes de violence contre les Tibétains qui cherchent à exercer leurs droits fondamentaux », et a invité les autorités chinoises à libérer les détenus, et à permettre à des représentants indépendants des droits humains de se rendre librement au Tibet, ainsi que de lever les restrictions faites aux  médias quant à leur libre accès au pays des neiges.
S'adressant aux journalistes, le porte-parole de Mme Pillay,  Rupert Colville,  lors d'une conférence à Genève, a déclaré que les immolations  "sont l' illustration,  d'à quel point, la situation est grave."

Et de poursuivre, et d'élargir - de façon surprenante -   à la fin de son intervention,  la portée de son propos :
" Nous ne voyons aucun progrès dans le traitement des problèmes sous-jacents auxquels les Tibétains sont en butte au Tibet , et dans d'autres régions également  ».

Photo  Matthieu Ricard

                  Le grand maître tibétain  Dilgo Khyentsé Rinpotché

En 1982, le grand maître tibétain Dilgo Khyentsé Rinpotché  - 1910-1991 -  exécute une cérémonie du feu - chinsek -  dans l’enceinte du monastère de Punakha au Bhoutan. Des substances précieuses sont offertes aux déités du mandala visualisé dans le feu durant cette cérémonie.

                                                  

         

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