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Billet de blog 25 février 2017

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Losar ! Nouvel An Tibétain ! Bonne Année et bonne nouvelle ... La france expulse

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Ça va de mal en pis ... Le bateau Putain de France prend l'eau de toutes parts ... Coque grise vermoulue, suintante d’humeurs aigres, atrabilaires, qui, visqueuses à souhait déclinent dans les fumerolles de son clapotement immonde toutes les nuances qui courent en tout sens du noir au verdâtre, ombre percluse de hublots sur le monde comme autant de bubons et d’escarres exanthémateux purulents, remugle permanent dans un cloaque puant où chaque parole qui vient crever à sa surface exhale un râle terminal qui en rajoute à l’ignominie et plombe encore un peu plus un air irrespirable et vicié de latrines et de sorties d’égouts, l’état, sorte d’usine marée-motrice de la Rance, aux flux et reflux qui organisent les ballets roses de l’horreur orchestrée en temps réel et à distance depuis des lointains et intouchables aréopages de seigneurs de la guerre et du pillage organisé par des cartels du meurtre, du crime, et du fric, qui caractérise en deux, trois mots, un nom commun, pouvoir, flanqué de ses acolytes assassins, politique et économique...

La France expulse, la France exulte ... Au tour des Tibétains et Tibétaines

«  Nous sommes bien conscients de vivre une période très noire de notre histoire.  Des groupes entiers d’êtres humains sont diabolisés, quand au contraire la chasse qui leur est faite est tenue pour légitime. Ces boucs-émissaire ne doivent pas être sacrifiés sur l’hôtel de l’enrichissement obscène. Comme les étoiles la nuit, les appels se multiplient, pour résister au vent mauvais. »

Illustration 2

Je suis venu vous dire que je m'en vais ... « comme dit si bien Verlaine “ au vent mauvais”.

Tout suffocant

Et blême,

quand Sonne l'heure,

Je me souviens

Des jours anciens

Et je pleure ;

Illustration 3

Et je m'en vais

Au vent mauvais

Qui m'emporte

Deçà, delà,

Pareil à la Feuille morte.

« Aujourd’hui, 22 février 2017, Sonam le tibétain, courageux jeune homme, qui, à l'image des siens, de tous les siens aprés que Sa Sainteté le XIV eme Dalai-Lama aît, il y a quelque soixante ans, ouvert la voie de la fuite du Tibet-occupé et de la dissipation du Bouddhisme Tantrique Tibétian à la surface du reste du monde, c'est à dire de la planète, a bravé les terribles rigeurs de la chaine himalayenne lors de sa fuite du Tibet-toujours-occupé-sous-férule-chinoise, a donc été mis de force dans l’avion, menotté aux mains et aux pieds, dans l’impossibilité d’utiliser son téléphone et de pouvoir prévenir ses proches.

Au moment où nous écrivons ces lignes, Sonam serait encore retenu au centre de rétention à Rome. Une association de soutien pro-tibétaine a été informée de sa venue (brutale), de sa survenue et devrait l’assister pour son arrivée dans Rome.

Monsieur le Préfet, Pascal Mailhos, a bien rempli son rôle, piteusement respectable, droit dans ses bottes, de parfait soldat aux ordres de lois aveugles et de règlements absurdes…

Et ceci au nom de la République Française, Patrie des Droits de l’Homme et des Libertés. »

Illustration 4

La gente préfectorale a chopé une putain de diphtérie infectieuse du genre qui dépressurise à froid les viscères du rafiot pourri et répand son extrême onction nauséeuse et putride.

Le tibétain Sonam a été embarqué de force et dument menotté à bord de la carlingue d’un avion à destination de l’Italie.

Cette décision ... Un effet de style …avec retour escompté … Une oeillade, à destination … Une dérobade à l'honneur d'un pays, un croc-en-coeur à son histoire,  une vilenie, de plus, au tableau de chasse ... Ou un acte manqué ...  laissé à l’approbation bienveillante, forcement bienveillante en retour, de la Chine, et de son Parti Communiste Populaire de 80 millions de militants, femmes et hommes, sur lequel règne un monarque absolu et tyrannique, jaloux du moindre de ses prérogatives dont la liste se démultiplie à l’infini de sa folie conquérante et vengeresse de la honte bue et jamais digérée des vexations des siècles passés et qui entend bien faire rendre gorge aux coupables tout désignés et qui sont le reste du monde.

Jean Louis Halioua, Maire de Salles-sur-Garonne, initiateur de la Campagne Parrainage de Communes du Tibet et enseignant, en tant qu' élu et engagé dans la défense des Tibétains, a écrit personnellement au Préfet, Pascal Mailhos, pour ... quémander.. un geste de ...  clémence... Peine perdue !

Cette campagne, Parrainage de Communes du Tibet, initiée par Jean-Louis Halouia, maire de Salles-sur-Garonne (31) et par France-Tibet, est soutenue par les membres du Groupe d’Etudes sur la question du Tibet pour l’Assemblée Nationale, ainsi que par le Groupe d’Information Internationale Tibet représenté par son président Jean-François Humbert pour le Sénat.

Aujourd’hui, plus d’une soixantaine de communes participent à cette campagne de parrainage dont le XIe arrondissement de Paris qui parraine Lhassa. Cette campagne à reçu l’approbation du Gouvernement Tibétain en Exil.

Peine perdue ! Quémander.. un geste de ... clémence  auprés du Préfet Mailhos ! ... Qu'attendions nous d'ailleurs de ce personnage ?  Nous nagions en pleine utopie ...

Une batterie de gâteux ourdit des complots ... dégoulinant de dégueulasserie... Un effet de style escompté !  …

L’embarquement de Sonam le tibétain, une flétrissure sur l’épaule brisée d’une nation dans son cercueil, l’embarquement de Sonam le tibétain, un effet de style politique escompté ! … Une gâterie d’une batterie de gâteux ... dégoulinants de dégueulasserie … à l’adresse de la puissance chinoise, première puissance militaro-économique de la planète qui ne survivra pas en l’état, si l’actuelle destruction dont elle fait l’objet, se poursuit.

Première puissance mondiale, première puissance, première menace ...

Première puissance militaro-économique mondiale qui ne survivra pas, elle non-plus, en l’état, si n’est pas radicalement modifié et inversé le cours actuel de sa ligne politique.

Car, par delà alliances économiques aux relents d’intimidations, rackets et menaces perpétuelles, quand ... c’est que sera advenu le temps de ce point Omega, point Omega, comme un soleil, radiant et noir, en deçà duquel il y avait le naguère-monde d’antan, qui allait, cahin-caha, à la-va-comme-je-te-pousse, et, au delà duquel, point Omega, il y aura, promontoire sur les radieux rouges horizons à portée de regard, l’horreur mise en place par la puissance chinoise, et ses Aréopages d'imbéciles, de voleurs nombreux, cacochymes, égrotants et repoussants, portefaix, de par le monde, sinisés et misérables valétudinaires en mal de négoce, l’horreur mise en place par la puissance chinoise et que préfigure si affreusement, mais avec quelle terrible précision, l’état du Tibet, l’abomination qui lui est faite et l’esclavage carcéral contemporain, dans lequel est tenu sa population, quand ... c’est que sera venu le temps de ce point précis, partage des eaux entre les flux de la vie et les flux de la mort, entre le temps passé de la vie relative et le temps à venir de la mort et de la destruction dans une totalité carcérale englobante, alors, il faut bien se résoudre à dire ce que chacun sait, que le monde, devant la menace, et nonobstant les jeux diplomatiques qui regardent en apparence ailleurs, que le monde détruira, parce qu’il n’a pas d’autre choix, l’actuelle organisation politique han.

Alors le monde, pour sûr, passera un sale moment …

Le renvoi de Sonam le tibétain, en est le symptôme, le symptôme de la maladie, le signe avant-coureur, qui, avec d’autre signes avant coureur qui courent partout et font sens également, tracera la ligne de démarcation radicale entre l’acceptable et l’inacceptable, et au-delà de laquelle ligne, un gouffre inconnu et sans fond, dans lequel il ne nous est désormais plus loisible de ne pas plonger, un jour, s’illuminera, mais après quelles noirceurs,  des feux de la conscience advenue des hauteurs himalayennes inouïes.

Quelques éléments dans le processus d’expulsion de Sonam le tibétain.

Menacé d’expulsion, le sort du jeune Sonam Dhondup est désormais entre les mains du Préfet.

Lorsque droit et humanisme s’opposent.

Sonam Dhondup, actuellement détenu dans le centre de rétention de Cornebarrieu, est en attente d’être expulsé vers l’Italie. Seul Monsieur le Préfet peut empêcher cette injustice humaniste. Sonam est âgé de 26 ans. Voici l’histoire de ce jeune tibétain qui a dû fuir son pays.

Sonam est issu d’un milieu très pauvre. A l’âge de 2 ans, il est abandonné par son père et sa mère qui se remarient et partent chacun de leur côté. Ce sont ses deux grands-mères qui vont s’occuper de lui. Par manque d’argent, il ne pourra suivre qu’une courte scolarité. Alors qu’il est en deuxième année du secondaire (2013), il signe une pétition d’étudiants opposés à l’enseignement en langue chinoise. Ce sera alors pour lui l’obligation de fuir le Tibet en traversant l’Himalaya. Un acte de rébellion motivé par le fait qu’il ne supportait pas le déclin de la langue tibétaine. Il avait beaucoup entendu parler par ses grands mères de l’invasion du Tibet par la Chine et de toutes les conséquences qui en ont découlé. Cela l’attristait car la politique menée par les chinois vise à transférer des populations au Tibet pour entraîner le déclin de la culture tibétaine.

Tout laisser, ses racines, sa famille et ses amis pour n’emporter que l’Amour de son Pays. Dans un premier temps, il se rend en Inde pour aller tout naturellement à Dharamsala, terre promise où réside le Dalaï-lama. Dans ce pays, il apprendra le métier de couturier. Ayant un oncle à Toulouse, il décide de rejoindre la France, pays des droits de l’homme où règne la démocratie, afin d’y demander l’asile. Il commet l’erreur de demander un visa pour l’Italie et non pour la France pour venir en Europe.

A peine arrivé en terre occitane, Sonam met tout en œuvre pour bien s’intégrer. Il se tisse un réseau d’amis et apprend le français avec monsieur Robert, formateur spécialisé, mais également avec le secours catholique. Avec cette association, il porte même un projet de solidarité locale à travers la couture, son métier. Chacun note son assiduité et un savoir être remarquable.

Tous les feux sont au vert pour que ce jeune homme ait enfin une vie heureuse, entouré par des personnes qui l’aiment et le soutiennent et avec des projets plein la tête. Hélas, d’un seul coup tout bascule. Le Droit vient de parler. Il ne peut rester en France car, entré en Europe par l’Italie, il doit faire sa demande d’asile dans ce pays, même s’il n’y possède aucune attache ou aucun repère. De plus il ne parle pas un traitre mot d’italien.

Le 15 février, il est monté dans un avion de force mais refuse pacifiquement de partir.

Ce peuple porte la non violence dans ses traditions les plus ancestrales. A ses yeux, cette décision est tellement injuste, inhumaine et incompréhensible. Entre deux policiers, il est alors conduit au centre de rétention de Cornebarrieu en attendant que les autorités organisent son expulsion. Une lente descente aux enfers et cette peur au ventre qui s’installe à nouveau à l’idée d’un avenir incertain et sans lendemain.

Certes le Droit reste le Droit et on ne peut reprocher à l’État français de l’appliquer. Mais ne peut-on pas, pour une fois, opposer l’humanisme au Droit ? Ne peut-on pas d’abord regarder ce jeune homme respectueux et non violent, à la capacité d’intégration reconnue par tous, avant de s’attarder sur son visa italien plutôt que français ? Où est cette Europe sans frontière généreuse et humaniste ?

Alors des députés, des maires ont écrit à Monsieur le Préfet de la Haute-Garonne pour qu’il déroge à la règle et fasse parler son cœur en vertu de son pouvoir discrétionnaire. Ils ont demandé audience pour plaider la cause de ce jeune tibétain. De nombreuses associations le soutiennent comme le secours catholique, France Tibet, la ligue des droits de l’homme ou des particuliers touchés par cette histoire.

Chacun est désormais fébrilement en attente de la décision du Préfet.

Si rien n’est fait Sonam sera expulsé le mercredi 22 février 2017.

Publiée Février 14, 2017 :

Sonam est actuellement en centre de rétention  ( pétition ) ‐  situé au bout de l'aéroport... donc inaccessible ‐ prêt pour le départ en avion mercredi 15 février 2017, via Paris pour Rome où l'attendra la police italienne. Le renvoi en Italie en soi n'est pas tragique mais personne ne peut affirmer que Sonam ne risque pas d'être renvoyé en Inde ou ailleurs.

Il serait logique et humain de considérer que  Sonam a commencé à apprendre le français, qu' il a pu retrouver de la famille à Toulouse . Nous savons aussi que la Communauté tibétaine en France est très nombreuse et solidaire , ce qui n'est pas le cas en Italie ou  cette Communauté n'est pas représentée.Il souhaite donc ardemment rester en France."

Sonam a le soutien de plusieurs Parlementaires Messieurs Bloche , Folliot ,... de plusieurs Maires de la région de Toulouse, membres du Collectif de Parrainages de Communes du Tibet par des Communes  de France ...

Le député P. Folliot a déjà écrit  lettre pour appeler le préfet de Haute Garonne à la clémence, en vain....

Soutien de  Mr Roland Barraux, diplomate et écrivain, ancien Ambassadeur de France à Katmandu qui connaît les réalités tibétaines.

Un réfugié tibétain en voie d' intégration est donc si dangereux aux yeux de Monsieur le Préfet ? 

France-tibet :

Dans la perspective d’attirer des investissements chinois, la France s’est autocensurée au sujet du Tibet et des droits de l’homme, analyse François Godement, spécialiste de la Chine.

Propos recueillis par Marc Epstein, publié le 14/02/201.

Note de la rédaction de la France Tibet : 

Dans notre article précédent, posté vers 14h, nous nous posions une question …

« TOULOUSE  / ALERTE ROUGE : Un virus asiatique a-t-il contaminé le Préfet, qui ordonne l’expulsion d’un Tibétain ?

 Quelle mouche a piqué Monsieur le Préfet ? »

Voici donc la réponse par ce professeur de Sciences Po Paris,  sans aucune concertation bien sûr ! Coïncidence ? Serendipité ? Fort amusant, quoiqu’il en soit !!

Quels sont les relais d’influence de la Chine en France?

La représentation diplomatique, au sens large, repose sur une mécanique ancienne et très forte. Ce pays possède une énorme ambassade, avenue George-V, et un grand centre culturel situé à 100 mètres du Quai d’Orsay. Il a aussi racheté l’ex-ministère de la Coopération, afin d’y établir les services de la chancellerie, et dispose d’un grand service à Chevilly-Larue, dans la banlieue parisienne, soupçonné d’abriter un centre d’écoutes satellitaires.

Au-delà, beaucoup de régions chinoises et de grandes entreprises ont des représentations à Paris, parfois très luxueuses, ou en province. Dans ce domaine, le cas le plus frappant a été le rôle joué par Georges Frêche, avant son décès: dès 1981, alors maire de Montpellier, il pilote le jumelage de sa ville avec la municipalité de Chengdu. La région Occitanie est aussi partenaire de la province du Sichuan.

LIRE AUSSI : La France sous influence étrangère

Peut-on parler de propagande?

Oui et non. Les Français, comme d’autres, sont nombreux à être invités en Chine : outre les politiques, des universitaires sont sollicités pour enseigner ponctuellement dans les établissements chinois, parfois par le biais des associations scientifiques.

Les thèmes proprement politiques sont moins porteurs. En 2014, de nombreuses entreprises françaises ont contribué à la Nuit de Chine au Grand Palais, à l’occasion du 50e anniversaire des relations diplomatiques entre Paris et Pékin, mais l’événement n’a pas rencontré le succès espéré. A titre de comparaison, un pays comme la Russie développe un discours inventif et créatif, porté par des diplomates qui connaissent la culture européenne. Ce n’est pas le cas de la Chine: l’ambassadeur, à Paris, ne parle pas français.

Quid des médias?

Si les Chinois font pression sur les anglophones, ils semblent peser moins sur les Français, même si la correspondante de L’Obs, Ursula Gauthier, a été expulsée de facto en 2016.

LIRE AUSSI : Des élus français très zélés avec les pays autoritaires

Le Tibet et la situation des droits de l’homme en Chine mobilisent-ils toujours?

Très peu d’élus y font allusion. Sur ces sujets, la Chine a gagné sans livrer bataille: la perspective d’attirer des investissements d’entreprises chinoises amène les uns et les autres à s’autocensurer. Voyez la mairie de Paris. Il y a une dizaine d’années, elle prenait position sur la situation des droits de l’homme. Aujourd’hui, elle ne se manifeste guère. Entre-temps, la capitale française est devenue la ville la plus visitée au monde par les touristes chinois.

François Godement est directeur du programme Asie et Chine de l’European Council on Foreign Relations (ECFR), professeur de sciences politiques à Sciences po.

A quand le renvoi en Chine ? …

L'expulsion de Sonam le tibétain, un cas isolé ?  Que nenni, voilà que, déjà,  se profile déjà la question de l'expulsion de Tenzin Tseten, la tibétaine.

Elle pense « qu’ils ont déjà prévu son vol »,  et elle se sent extrêmement mal et ne se nourrit quasiment plus ….

La politique française prend ses aises avec une tradition, celle de la terre d'asile, et ... et y met un point final.

Aréopage d'imbéciles, de voleurs ...

Une prison à ciel ouvert géant : Le T.C.H.R.D. publie son rapport annuel sur la situation des Droits de l'Homme au Tibet en 2016.

Illustration 5

Le  Tibetan Centre for Human Rights and Democracy  (T.C.H.R.D.), Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie (C.T.D.D.H.) est principalement financé par la fondation allemande Heinrich Böll,  Heinrich-Böll-Stiftung.

Le Parti-Etat de la République Populaire de Chine a poursuivi ses violations flagrantes des droits de l'homme ainsi que les abus au Tibet en criminalisant les droits et libertés fondamentales de l'homme, et, en se livrant à la pratique de la détention arbitraire, de la torture, de la disparition forcée, en ayant recours constamment aux châtiments collectifs et à la destruction de l'environnement.

Selon le rapport annuel de 2016 sur la situation des Droits de l'Homme au Tibet publié par le Centre Tibétain pour les Droits de l'Homme et la Démocratie (TCHRD).

Des lois et des règlements répressifs ont été introduits et leur usage intensifié pour permettre des violations généralisées et systématiques des droits de l'homme. Malgré la situation extrêmement déplorable au Tibet, la République Populaire de Chine n'a fait aucun effort pour modifier, en quoi que ce soit,  sa politique de répression, d'autoritarisme et de violence étatisées.

Le rapport souligne le renforcement systématique des contrôles qui mettent à mal le droit à la liberté d'expression, à la vie privée, à la religion et à la liberté de réunion. En outre, il met l'accent sur les obstacles considérables auxquels sont confrontés les Tibétains pour accéder à la justice chinoise en raison de la politisation et de l’étouffement  de la justice par la RPC. Le destin et l'avenir de l'environnement tibétain demeurent un problème urgent à la lumière de la pratique suivie par la République Populaire de Chine d'utiliser les terres et les ressources tibétaines principalement pour l'extraction des ressources et l'exploitation économique tout en obligeant les Tibétains locaux à mener des vies pauvres et déchues, cantonnées aux marges du boom économique chinois.

Le droit à la liberté d'expression est extrêmement limité et restreint en raison de l'introduction et de l'application de lois nouvelles mises en place au nom de la lutte contre le terrorisme, la sécurisation d'Internet et la protection de la sécurité de l'État. Les autorités de la RPC ont systématiquement exploité des définitions juridiques vagues et trop larges dans le cadre juridique des secrets d'État pour mener des poursuites politiques abusives contre ceux qui expriment pacifiquement leurs opinions ou qui partagent des informations à l'intérieur du Tibet.

L'auto-immolation et les manifestations solitaires qui sont symptomatiques d'une disparition rapide de l'espace de la libre expression au Tibet, sont punies comme des infractions pénales. Avec l'extension d'un programme de surveillance de masse, la liberté d'opinion et d'expression est soumise à d'autres restrictions qui forcent les Tibétains à recourir à des niveaux d'autocensure sans précédent.

Le droit à la vie privée qui garantit aux individus un espace exempt de toute ingérence extérieure ou de l'ingérence du gouvernement est apparu comme l'un des plus importants problèmes de droits humains au Tibet ces dernières années.

Au Tibet, les blogs, les services de messagerie instantanée, les forums de discussion et les autres points d'accès à Internet sont depuis longtemps surveillés et censurés.

La loi sur la cybersécurité, qui sera appliquée en juin 2017, ne contribuera qu'à une violation supplémentaire des droits à la vie privée au Tibet. En plus de la surveillance en ligne, de nombreux programmes de surveillance de masse mis en place depuis 2011 permettent aux autorités locales d'agir en tant que police de pensée, et, de recueillir des informations politiques.

Le nombre de Tibétains connus emprisonnés pour les activités des médias sociaux, en particulier sur WeChat, a considérablement augmenté ces dernières années. Des Tibétains ont été emprisonnés, ou ont disparu pour avoir discuté de l'anniversaire du Dalaï Lama ou envoyé des informations sur les déroulements de manifestations sur WeChat.

Le stockage de chansons interdites ou de photos du Dalaï Lama sur des téléphones mobiles dans certaines régions de la Région autonome du Tibet est puni de deux semaines de détention ou de deux ans de prison si le suspect ne dispose pas de Guanxi. (réseau officiel)

Le droit à la liberté de religion et de conviction est gravement restreint par une combinaison de lois, de politiques et de pratiques. L'Etat-parti athé a rejeté les appels légitimes à la liberté religieuse et a mis en garde contre « la distorsion de la situation religieuse chinoise au nom des « droits religieux de l'homme ».

Pour continuer à utiliser le droit comme un glaive pour réduire la liberté religieuse, des modifications à la loi sur la Régulationsdes Affaires Religieuses ont été apportées à la loi de 2005, et se verront mises en œuvre dés 2017.

Des mesures pour contrôler et exploiter le système de la réincarnation, et, pour discréditer et délégitimer la personne et la position du chef spirituel tibétain, Sa Sainteté le Dalaï-Lama,  ont été intensifiées. Pendant la plus grande partie de 2016, la République Populaire de Chine a mené une politique de démolition à grande échelle de la communauté religieuse de 20 000 habitants de l’Institut Boudhiste Tibétain de Larung Gar.  

Malgré des condamnations et des protestations à l'échelle mondiale, y compris des appels de divers groupes gouvernementaux et de la société civile visant à mettre un terme à l'opération de démolition, la République Populaire de Chine n'a pas cédé.

Le droit à la liberté de circulation a été systématiquement violé avec l'imposition de restrictions explicites telles que les directives locales interdisant les voyages à l'étranger, en mettant en place une politique draconienne de confiscations de passeports et en généralisant l’usage de la menace et de l’intimidation.

Le PRC a traité le droit de voyager, y compris le droit d'obtenir le passeport, comme un privilège accordé par le gouvernement plutôt que comme un droit humain fondamental.

La pléthore de restrictions nouvelles et existantes sur les passeports et les voyages, y compris les restrictions sur les mouvements au Tibet, a transformé le Tibet en une gigantesque prison à ciel ouvert.

La violation du droit à la liberté de circulation a permis de porter atteinte aux droits à la liberté de religion, à la liberté et à la sécurité et ainsi qu’à la possibilité d’acquérir un logement convenable.

Les expulsions forcées et le déplacement de pratiquants religieux tibétains violent leur droit de pratiquer leur religion et de partager leur culture avec d'autres membres de leur communauté.

De même, les troupes paramilitaires de la RPC ont lancé des attaques brutales et impitoyables contre les Tibétains qui exercent leur droit à la liberté de réunion pacifique. Les autorités chinoises ont utilisé une force excessive pour réprimer et retenir les Tibétains qui protestaient contre les opérations minières, la saisie des terres, la destruction de l'environnement et les démolitions arbitraires.

Les Tibétains ont continué à mourir en détention, suite à la torture et à des traitements inhumains, pour l'exercice de leurs droits fondamentaux.

Bien que la RPC ait ratifié l'accord de Paris sur le changement climatique, le développement économique accéléré menace le milieu ambiant fragile, les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de millions de Tibétains. De nombreux sites miniers et des barrages hydro-électriques sont déjà opérationnels au Tibet, et d'autres ont été annoncés, lors de la promulgation du 13e Plan quinquennal de la RPC.

Bien que la loi révisée sur la protection de l'environnement (LPE) du PRC assure une plus grande participation du public aux affaires environnementales, cela signifie bien peu pour les Tibétains au Tibet, où la société civile est inexistante et, où les activistes environnementaux sont régulièrement emprisonnés en les chargeant de motivations politiques.

La compréhension erronée du droit au développement par la République Populaire de Chine est de nouveau évidente dans son livre blanc de décembre 2016 sur le développement qui tentait d'exposer les droits de l'homme en termes ambitieux et a rejeté l'universalité et l'indivisibilité des droits de l'homme.

Il a donné la priorité au « droit au développement » comme condition préalable à la jouissance des droits civils et politiques en affirmant que le développement économique est la priorité absolue de la RPC et la clé pour résoudre tous les autres problèmes.

Cela contredit clairement la signification voulue de la Déclaration des Nations Unies sur le droit au développement qui affirme l'importance de l'environnement et de l'autodétermination, y compris le « droit inaliénable du peuple à une pleine souveraineté sur toutes ses richesses et ressources naturelles ».

Le bureau des prisonniers politiques du TCHRD a noté une diminution du nombre de détentions moyennes au cours des deux dernières années (2015 et 2016) en raison de la répression des communications extrêmes et de l'utilisation de punitions collectives contre ceux qui partagent des informations ou entretiennent des contacts avec des étrangers. Mais le nombre était toujours élevé à 70.

La ventilation mensuelle moyenne pour 2015 était d'environ neuf par mois et en 2016, le nombre était de 3,27 personnes par mois.

Au fil des ans, la République Populaire de Chine a introduit de nouvelles politiques et pratiques pour censurer et contrôler l'information qu'elle veut cacher à la communauté internationale. De plus, le simple fait d'éviter la coopération avec les organismes internationaux d'enquête, le blocage des communications et la violation des droits à la vie privée et de la censure ont rendu plus difficile l'accès à l'information complète à l'intérieur du Tibet.

L'accès à l'information de l'extérieur du Tibet est devenu plus difficile et éthiquement difficile en raison de la persécution systématique et l'emprisonnement des sources d'information au Tibet.

Même si ce rapport ne peut pas représenter pleinement la gravité de la situation à l'intérieur du Tibet sous l'occupation chinoise, il peut sûrement être considéré comme un indicateur de la grande étendue des violations des droits de l'homme et de la répression auxquelles sont confrontés les Tibétains au Tibet.

 Rapport annuel complet, anglais, 96p. :  pdf

Illustration 6

Danse de Mahakala et Puja Mahakala (Mahakala, déité protectrice) 34 éme Kagyu Monlam.  Ph. Filip Wolak

Illustration 7

Black Cloak Mahakala Mandala (Tibetan: gon po nag po ber nag chen kyil khor) Bernag Chen Mahakala est le protecteur personnel du Karmapa et le protecteur spécifique de l'École Karma Kagyu (Kamtsangpa) du bouddhisme tibétain.

Les Karmapas sont une ligne d'enseignants successifs reconnus comme la première lignée de lamas réincarnés dans le bouddhisme tibétain.

Mahakala est une classification de divinité protectrice bouddhiste originaire d'Inde. Cette forme spécifique de Mahakala, connue sous le nom de Bernag Chen, provient de la tradition Nyingma  « Trésor Révélé » du Tibet et a ensuite été introduite dans l'école Karma Kagyu par le II Karmapa, Karma Pakshi (1206-1283)

Illustration 8

               Losar Tashi Delek  ! ✰  Happy New Year 2144   Joyeux Nouvel An tibétain 2144 

Pour le bénéfice de tous les êtres vivants et spécialement dédiés à nos merveilleuses sœurs et frères tibétains au Tibet et en Exil  ~

                               ~   Puissent-ils retourner et vivre dans un Tibet Libre et Pacifique   ~

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