La 33ème session du Conseil des Droits de l’Homme a lieu du 13 au 30 septembre à Genève.
La Chine mise en cause pour violations de droits de l’homme au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU
À Genève, dans le cadre de la 33ème session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, les pays occidentaux ont mis en cause le gouvernement de la République Populaire de Chine en raison de multiples violations des droits de l’homme, en particulier au Tibet et au Xinjiang, et ce, au titre du point 4 de l’ordre du jour : à savoir une Situation requérant l’Attention du Conseil en matière de droits de l’homme.
L’Allemagne a exprimé ses préoccupations quant à « la situation de droits de l’homme en Chine, en particulier au Xinjiang et au Tibet. ».
La note de l’Allemagne indiquait que « parmi ceux qui sont victimes de multiples violations des droits de l’homme, figurent de nombreux avocats, des militants pour les droits de l’homme ou des universitaires dont la seule faute est d’avoir défendu, par des moyens légaux, les membres les plus fragiles de la société.
Dans de nombreux cas, leurs efforts courageux ont abouti à un emprisonnement. Le harcèlement incessant et l’extension des persécutions aux membres des familles des suspects sont particulièrement préoccupants. Nous exhortons le Gouvernement [chinois] à libérer sur le champ tous les défenseurs des droits de l’homme » a déclaré le représentant allemand.
Le Royaume Uni se déclare « très affecté par les rapports sur la restriction de la liberté religieuse et de la liberté d’expression en Chine », ajoutant que « des lois et des mesures nouvelles, visant les media, les ONG et les groupes religieux doivent permettre de garantir l’espace de liberté de la société civile et de sauvegarder la liberté de religion et de croyance. »
Le Royaume Uni a également appelé à « la libération des prisonniers dont le seul tort a été d’exercer pacifiquement les droits garantis par la Constitution chinoise et le droit international ».
Les Etats Unis se sont dit « extrêmement préoccupés par la limitation des droits de la société civile et les contrôles gouvernementaux excessifs concernant les pratiques religieuses ».
Le représentant de l’Union Européenne a exhorté le gouvernement chinois « à respecter la diversité culturelle et la liberté religieuse, tout particulièrement au Tibet et au Xinjiang, et à consolider le dialogue avec les différents groupes ethniques » et a appelé « à la libération immédiate de toutes les personnes détenues ou condamnées pour avoir voulu protéger les droits des autres ou pour avoir exercé pacifiquement leur liberté d’expression - prisonniers parmi lesquels on peut citer Liu Xiaobo, Illham Tohti, Xu Zhiyong, Li Heping et Wang Quanzhang - ».
L’Union Européenne a précisé que l’emprisonnement de défenseurs et d’avocats des droits de l’homme par la République Populaire de Chine depuis la mi-2015 ainsi que la persécution de leurs familles demeurent une préoccupation majeure. Le problème de la détention de défenseurs des droits de l’homme a été également abordé, ceux-ci étant « régulièrement en proie à la coercition et empêchés de choisir leur défense ou de recevoir des visites de leur famille. »
La loi sur la gestion des ONG étrangères par la Chine a été également évoquée, ce que l’UE considère comme « une entrave au développement et à l’indépendance de la société civile » et la RPC à été appelée « à procurer un cadre sûr et juste à toutes les ONG afin qu’elles puissent œuvrer librement et efficacement. »
La déclaration notait aussi que « le recours à des audiences privées et à des séances de confessions publiques soulèvent de graves questions quant au respect de la Chine envers ses obligations relatives aux droits de l’homme, et pour sa propre sauvegarde en matière légale et constitutionnelle et à son implication à faire respecter l’état de droit. »
Le Canada a abordé le problème de l’implication du gouvernement chinois à faire respecter l’état de droit, en évoquant les détentions actuelles et la condamnation d’avocats et de militants des droits de l’homme en RPC.
La déclaration notait que « la libération immédiate des personnes détenues arbitrairement pour avoir mené des activités pacifiques en faveur des droits de l’homme en Chine constituerait un progrès vital en faveur du renforcement du dialogue avec la société civile. »
Dans le même temps, la déclaration ne tarissait pas d’éloges à propos de la récente visite du Rapporteur Spécial des Nations Unies sur l’Extrême Pauvreté et les Droits de l’Homme, la qualifiant « de signal fort d’une nouvelle volonté d’engager des partenaires prêts à soutenir la stabilité et la prospérité de la Chine. »
L'écrivain tibétain Gangkye Drupa Kyab
Aller-Retour à la case prison et thérapie de choc par reformatage cérébral,
Pour Gangkye Drupa Kyab, l'écrivain " chinois " d'origine tibétaine. Pour utiliser la dénomination récemment harmonisée par les autorités suisses et le Secrétariat d’État aux Migrations.
Mais que nenni les us et coutumes et autres terminologies d'harmonisation des dénominations, la Chine qui ne reconnait pas le Tibet, et d'ailleurs, au vu des pressions qu'elle exerce sur les chancelleries des pays du reste du monde qu'elle considére comme des dépendances, semble chaque jour un peu plus méconnaitre quelque autre pays que ce soit sur la planète et le temps n'est pas loin où il nous faudra, à notre tour, tous autant que nous sommes, être harmonisés - Il en va ainsi de la diplomatie à la Chinoise - la chine poursuit sa politique proprement ahurissante de destruction systématique de la culture tibétaine et de tout ce qui peut lui paraitre, un tant soit peu, frappé, quand bien même en insoupçonnable filigrane, du sceau de cette culture.
Et ne trouvent grâce à leurs yeux que l'enduit d'imitation tibétaine dont ils recouvrent et ornementent tous leurs complexes d'industrieuses moissonneuses à Yen dont ils truffent peu à peu le pays qu'ils occupent.
L'écrivain tibétain et professeur Gangkye Drupa Kyab a été, à nouveau, arrêté le 17 Septembre, soit un jour après sa sortie de prison. Il avait été incarcéré pendant plus de quatre ans et demi pour s'être tout simplement un peu laissé aller à exercer son droit à la liberté d'expression et de ... pensée.
Son ami, Samdup, libéré le 19 Août, après avoir purgé plus de quatre ans, a également été arrêté le 18 Septembre.
Les deux jeunes tibétains Gangkye Drupa Kyab et Samdup ont été arrêtés à Serthar (Ch: Seda), et conduits au Centre de Détention du Comté de Kardze (Ch: Ganzi), Préfecture autonome tibétaine (TAP), dans la province du Sichuan.
Les sources tibétaines en exil ont rapporté que Gangkye Drupa Kyab avait été condamné à purger une détention de 15 jours. Il a été averti qu'il serait remis en prison s'il n'adoptait pas la ligne politique officielle ou ne veillait pas à apporter des améliorations - qu'on imagine conséquentes - à sa position politique. Invité, le 17 Septembre, à se présenter au Bureau de sécurité publique du Comté, il n'est plus réapparu.
Comme rapporté précédemment par le T.C.H.R.D. - Tibetan Center for Human Rights and Democracy - Gangkye Drupa Kyab a été libéré le 16 Septembre de la prison de Rangakha Minyak, après y avoir purgé quatre ans et sept mois de sa peine de cinq ans.
Pour célébrer sa libération, ses membres de la famille et les autres villageois ont organisé une grande cérémonie où l'écrivain et professeur bien connu fut accueilli en héros à Ragtam, dans le canton de Serthar (Ch: Seda).
Des photos de lui, - Gangkye Drupa Kyab - brandissant un portrait du Chef spirituel tibétain absolument honni, Sa Sainteté le Dalaï-Lama - actuellement en visite dans les pays de la communauté européenne - ont été retrouvés, plus tard, circulant sur les médias sociaux.
Alors qu'au Sichuan, sévit la grande chasse aux photographies de Sa Sainteté le Dalaï-lama, que les autorités chinoises comparent à l'ancien Raïs Irakien.
« Accrocher son portrait à la vue des Chinois, c'est comme accrocher le portrait de Saddam Hussein à la vue des Américains », a avancé cet expert, Lian Xiangmin, du Centre de recherches en tibétologie de Chine, basé à Pékin.
Portrait de Sa Sainteté au Sichuan
« Les habitants sont plutôt invités à accrocher des portraits des dirigeants passés et actuels du pays » a indiqué le responsable régional de la propagande, en allusion à Mao Tsé-toung et tous ses honorables successeurs.
Le Centre tibétain pour les Droits de l'Homme et la Démocratie (TCHRD) craint que les deux tibétains, Gangkye Drupa Kyab et Samdup ne soient illégalement détenus, sous le prétexte que leur soient dispensés un enseignement d' « éducation juridique », un doux euphémisme populaire pour " classe de lavage de cerveau ", au cours de laquelle classe à enseignement intensif et continu, les défenseurs des droits de l'homme et les apôtres de critiques des politiques officielles soient soumis à toutes sortes de tortures et, physiques, et psychologiques afin de les briser, de briser leurs esprits et de les forcer à suivre officiellement les instructions du gouvernement chinois.
Au fil des ans, les activistes et militants chinois des droits de l'homme et des experts juridiques ont pu noter un recours systématique de la puissance occupante à l'utilisation flagrante et généralisée de 15 jours de « détention administrative » pour faire taire les militants et étouffer les critiques.
En fait d'éducation juridique, ce sont les pires tortures qui sont au programme de ces soi-disant « centres d'éducation juridique » et auxquelles sont soumis les détenus et dont ils sont victimes.
Sous la direction du président Xi Jinping, le gouvernement de la République Populaire de Chine a fait, en Décembre 2013, un grand show spectaculaire, avec force démonstration et bruit, de l'abolition de la redoutée et redoutable " Rééducation par le Système du Travail " (R.T.L.) .
Mais à l'échelle internationale, de nombreux États, ONG et organisations internationales, y compris les Nations Unies ont dénoncé et abondamment critiqué les camps de rééducations (R.T.L.) pour violation du droit international des droits de l'homme.
Sur le plan intérieur, les juristes chinois ont critiqué le système R.T.L, le dénonçant comme illégal, en vertu et au regard même de la constitution de la République Populaire de Chine, et, en 2012, 87% des citoyens chinois prirent fait et cause pour l'abolition du système de rééducation, RTL.
Le système R.T.L. a permis de conférer à la police des pouvoirs discrétionnaires qui lui permettent pour détenir des personnes sur des périodes allant jusqu'à quatre ans sans aucune procédure juridique légale. La détention de 15 jours de Gangkye Drupa Kyab et Samdup est juste une autre forme de détention arbitraire qui s'apparente au système de rééducation RTL, mais autrement nommé.
Le T.C.H.R.D. condamne fermement la détention illégale de Gangkye Drupa Kyab et Samdup et demande leur libération immédiate et inconditionnelle. Leur détention est juste une autre tactique, une pratique employée par les autorités chinoises pour répandre la peur et provoquer l'intimidation au sein de la communauté tibétaine dans son ensemble.
Les autorités chinoises doivent se rendre compte que l'utilisation de la force comme un outil pour assurer la stabilité est à courte vue et non durable, et ne fait que prolonger le cycle de la répression et de la résistance.
le TCHRD a précédemment rapporté que l'arrestation arbitraire de Gangkye Drupa Kyab, Samdup, Sheygyal, Drensel et Yudrang était consécutive à une prétendue appartenance des cinq tibétains incriminés à l'association " Marshog Ngogol Tsogpa " (Association Anti-Parti communiste).
Comme quoi, si besoin était, il semble que la rééducation à la Han ne parvienne guère à atténuer et les volontés, et l'expression comme l'organisation de revendications multiples et très diversifiées de la population tibétaine.
Il y a trois ans, Le 1er Août 2013, le Nyagchu (Ch: Yajiang) la Cour populaire du Comté, avait condamné Gangkye Drupa Kyab à cinq ans et six mois, Samdup à cinq ans, Sheygyal et Yudrang à deux ans chacune, et Drensel à trois ans.
Samdup, 35 ans, fils de M. et Mme Soegyal Chede du village Gonchok dans le comté de Serthar, avait été arrêté le 13 Juin 2012, après avoir organisé une manifestation contre le gouvernement chinois. Il avait crié des slogans et émis des protestations, jeté des tracts aux empreintes du drapeau national tibétain interdit qu'il avait lancé, tout en gesticulant, depuis le toit d'un bâtiment de restaurant dans la ville du comté. Il avait été arrêté par la police locale et emmené au Dartsedo (Ch: Kangding), Centre de Détention où il a été enfermé pendant plus d'un an.
Une de ses proches, qui vit en Inde a récemment partagé avec T.C.H.R.D une esquisse - plutôt trés explicite - faite par Samdup, alors en prison.
Gangkye Drupa Kyab a publié essais et de poèmes, a contribué à diverses revues, livres et sites Web. Certains de ses écrits traitent des questions actuelles auxquelles sont confrontées les Tibétains au Tibet. Un essai intitulé « Sur l'Urbanisation et les Tibétains » dépeint les problèmes rencontrés par les Tibétains dans les villes.
Dans les poèmes tels que « The Soul dans la neige », « The Call of Fate », « Les Couleurs du Temps », « La douleur de l'époque » et « Tears of the Past », il a exprimé les souffrances et les aspirations du peuple tibétain au Tibet-occupé.
Aujourd’hui 27 septembre, 29ème anniversaire de la protestation indépendantiste de 1987 qui a embrasé Lhassa, la capitale du Tibet-occupé et a duré pendant plusieurs semaines.
C'était la première grande manifestation depuis le soulèvement de 1959.
Et la gloire resplendit sur toutes nos larmes
" Ils ne vieilliront pas, comme nous qui sommes restés vieillirons :
L'âge ne les usera pas, ni même le poids des années.
Au coucher du soleil et le matin,
Nous nous souviendrons d'eux. "
For the Fallen Laurence Binyon
Sur la photo : 20 à 30 moines du monastère de Drepung font plusieurs fois le tour du Jokhang en arborant des drapeaux tibétains faits maison (dont la possession est interdite) et en criant des slogans. Ils seront rejoints par 150 à 200 autres personnes peu aprés.
merci à Te Nam