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Billet de blog 30 septembre 2013

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Tibet, Sichun le 28, Gundrun le 29, s'enflamment ...

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                                  Ph. Tsering Woeser

Yungdrung, jeune tibétain a revêtu une tenue traditionnelle tibétaine et, s'est immolé par le feu, le Samedi,  29 septembre à  Zatoe, dans l'est du Tibet.

En flamme, torchère humaine de 27 ans, Yungdrung  a crié  à l'indépendance du Tibet, au retour de leur exil,  de Sa Sainteté le XIV em Dalai-lama, ainsi que du  XVII em Karmapa, en appelant, comme l'indiquent les sources,  au " Roi du tibet " , Sikyong Lobsang Sangay - le dirigeant  démocratiquement  élu du gouvernement tibétain en exil .

                       

Le geste du jeune Yungdrung précède de deux jours le 63 éme anniversaire de la République populaire de Chine.

Grièvement brulé, il a été pris en charge par la sécurité chinoise. Il serait décédé lors d'un  transfert vers une destination inconnu.

                                       

Toujours selon les sources, quelques jours avant l'immolation par le feu de Yungdrung pour protester contre la domination chinoise au Tibet-occupé, les tibétains de la région avaient été réquisitionnés, et,  contraints par les autorités chinoises à participer au tournage d'une émission dépeignant l' immarcescible bonheur sans partage de la population tibétaine sous la douce domination militaire, policière, administrative chinoise.

L'on sait le budget considérable, pour ne pas dire absolument faramineux, encore accru ces derniers temps par la nécessité pour l'occupant  de tenter de jeter, aux yeux de la communauté internationale, l'impossible voile sur la situation catastrophique du Tibet-occupé, situation, et, état de fait mis en exergue par l’enflamement ininterrompu, l'immolation continuelle par le feu, de plusieurs centaines de Tibétains de toutes conditions, de tous âges et des deux sexes,  que consacre le gouvernement de Pékin à la campagne permanente qu'il fait pour promouvoir sa politique coloniale au Tibet.

" Les Tibétains ont exprimé leur totale réticence à prendre part au spectacle cette année conduisant ainsi à la protestation de Yungdrung contre le gouvernement chinois  " a précisé une source présente sur les lieux.

L'auto-immolation de protestation de Yungdrung intervient quelques jours après que les Tibétains en exil et son gouvernement  aient tenu  une réunion extraordinaire sur le thème de la  terrible crise actuelle qui sévit  au Tibet, et, que vivent et supportent les populations tibétaines. En remarques de conclusion, Sikyong Dr Sangay, le dirigeant du Tibet-démocratique, s'est félicité que la réunion ait su envoyer un message fort d'unité-tibétaine au gouvernement chinois.

« Nous sommes venus ici pour montrer notre solidarité et notre unité avec les  Tibétains de l'intérieur et envoyer un message fort au gouvernement chinois pour lui faire savoir que nous ne tolérons pas leurs politiques actuelles et la poursuite de l'occupation du Tibet "  a déclaré, de facto,  le Premier Ministre Tibétain.

 « Nous ferons tout ce que nous pouvons pour soutenir nos frères et sœurs au Tibet et nous blâmons au plus haut point  et carrément  les lignes dures des politiques du  gouvernement chinois qui conduisent à la tragédie actuelle au Tibet  "

    

                                        Ph. Tsering Woeser

                                        

 Un agriculteur tibétain est décédé après s'être auto-immolé par le feu  dans la région de Ngaba , dans le nord du Tibet pour protester contre la domination chinoise au Tibet.

                          


Shichung, un agriculteur de 41 ans, et, père de deux enfants, s'est absenté, ce samedi 28 septembre, d'une cérémonie de prière dans sa ville natale de Gomang  pour rejoindre, au soir, son domicile. Il a prié devant le portrait de Sa Sainteté le Dalaï-lama à son propre domicile. Il s'est ensuite mis le feu devant sa maison et, enflammé, s'est précipité vers la route principale en criant des slogans hostiles aux politiques répressives du gouvernement chinois au Tibet. Consumé, il s'est effondré. Mort et calciné.


Quand les Tibétains locaux ont voulu et essayé de prendre le corps sans vie et calciné, la police chinoise s'est déployée tout autour des lieux de prière et ont tenté d'intimider la foule en faisant mine d’utiliser leurs armes en pointant les canons de leurs fusils sur la foule. Devant ce qui allait s'annoncer être un bain de sang pour les tibétains massés en foule mécontente, des tibétains  âgés, à force de calme et de  persuasion, sont parvenus à prévenir l'engagement d'un fatal affrontement.

Le corps calciné de Shichung pu  être conservé à son domicile pendant un court laps de temps. Un peu plus tard, la police chinoise a emmené, de force,  le corps en une voiture vers Ngaba.

Quelques jours auparavant, Sichung avait dit à nombre de ses proches, amis et connaissances ...  « les Chinois ne nous laisseront pas vivre."


Sichung, laisse une femme de 36 ans, et deux enfants, une fille de 18 ans et un garçon de 14 ans. Agriculteur, tailleur de vêtement qualifié, il participait de prés aux festivités religieuses.

Le gouvernement chinois a déployé d'importantes forces de sécurité dans toute la zone après l'immolation de par le feu.

L'Administration Centrale Tibétaine a déclaré que la poursuite de l'occupation du gouvernement chinois au Tibet, ainsi que  la politique de répression, la marginalisation économique et l'assimilation culturelle, la destruction de l'environnement conduisent fatalement, et, sont responsables, et, entièrement et uniquement responsables des formes radicales de protestations des Tibétains, y compris les autos-immolations. Les auto- immolés par le feu  ont demandé le retour de Sa Sainteté le Dalaï-lama au Tibet et La Liberté pour les Tibétains .

L'an dernier, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, par la voix de Navi Pillay, a exhorté les autorités chinoises à répondre promptement et positivement aux accusations de griefs qui leur ont été faites, et qui ont conduit à une escalade alarmante des manifestations d' auto-immolations dans toutes les régions tibétaines.

La chef des droits de l'homme de l'ONU a déclarée être  troublée par   « les allégations de violence envers les Tibétains qui cherchent à exercer leurs droits fondamentaux,  leur  liberté d'expression, d'association et de religion  », et a souligné le nombre de  rapports faisant état de détentions et de disparitions, ainsi que  l'usage absolument généralisé et excessif de la force contre des manifestants manifestement  pacifiques et les bordures des droits culturels des Tibétains . "

" La stabilité sociale au Tibet ne sera jamais atteinte par des mesures de sécurité aussi drastiques et par la  suppression des droits de l'homme », a déclaré Mme Pillay .

« Les questions sous-jacentes profondes doivent être abordées , et j'appelle le gouvernement à examiner sérieusement les recommandations qui lui sont faites par divers organismes internationaux des droits humains, ainsi que de se prévaloir de l'expertise offerte par des experts indépendants de l'ONU sur les droits de l'homme ».

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