Ce n’est qu’un indicateur parmi une multitude d’autres mais il est éclairant a plus d’un titre sur l’ampleur de la crise actuelle. Cet indicateur, c’est celui du transport aérien à travers le monde.
Il ne concerne pas seulement le transport des passagers qui a encore baissé en Novembre de 4,6 selon l‘Association Internationale des Transporteurs Aériens qui regroupe 240 compagnies aériennes à travers le monde, mais aussi le transport des marchandises. Dans un monde globalisé, où tout le monde est dépendant des productions de tous les autres, elles ont vocation a circulé dans un flux incessant, notamment des pays à bas coûts vers les pays riches, dont les niveaux de consommation sont insatiables et constituent, pour eux, un critère de croissance. Ce mouvement permanent est donc à la fois un signe de la vivacité de l’économie en général, notamment des pays émergents, et un moyen de satisfaction des besoins solvables.
Or, le transport du fret a baissé, selon l’IATA, de 13,5% au mois de Novembre. La baisse est significative dans toutes les parties du monde, avec cependant des pointes de 14,4% dans la zone Amérique Latine et 16,7% dans la zone Asie Pacifique. La Chine, qui est l’atelier du monde mais aussi la 4 ième puissance économique mondiale, a pour la première fois depuis 7 ans, connut une diminution de ses exportations. Et sa croissance interne se situe cette année, selon les experts, autour des 8%. La Banque mondiale parle même d’un taux de 7,5% en 2009, ce qui serait son taux de croissance le plus faible depuis 19 ans. Une hypothèse réfuté par un institut de recherche économique chinois lequel évoque 10% de croissance, l’an prochain, en pariant sur le développement du marché intérieur chinois.
Quoi qu’il en soit, ce ralentissement du transport de fret souligne la gravité de la situation dont les effets ne devrait pas se faire attendre en 2009, notamment dans l’industrie aéronautique. En effet, moins il y a de passagers ou de marchandises à transporter, moins il y a d’avions qui volent. Les compagnies n’ont donc pas besoin d’acheter ou de louer des avions. Quand elles ont déjà acheté, la solution, c’est de retarder la livraison ou ,plus rarement, d’y renoncer. La Chine a ainsi officiellement annoncé que ses compagnies aériennes n’achèteraient aucun avion nouveau en 2009. Faut il ou non ranger dans cette catégorie les 150 A 320 et A330 qui ont fait l'objet d'une intention d'achat en 2008 ? Airbus dément mais pour soutenir ses clients potentiels, le constructeur se dit prêt, à travers le Coface, a servir de garantie jusqu’à hauteur de 5 milliards d’euros.
Nous ne sommes, à l’évidence, qu’au début de cette nouvelle phase de la crise qui a tout de même déjà 30 ans, dans les pays industrialisés, il ne faut pas l’oublier.