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Billet de blog 4 décembre 2008

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Petit à petit, l'avion écolo fait son nid

Ce 3 Décembre, un Boeing plane dans le ciel américain. Jusque là, rien d’étonnant. Mais l’avion de la compagnie Néo-Zélandaise réalise une première. Il vole avec comme carburant une huile tirée des fibres d‘un arbre, un carburant vert dont Airbus se soucie également. Entre les deux géants, une nouvelle bataille de l’air s’ouvre. Celle de l’avion « écolo ».

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Ce 3 Décembre, un Boeing plane dans le ciel américain. Jusque là, rien d’étonnant. Mais l’avion de la compagnie Néo-Zélandaise réalise une première. Il vole avec comme carburant une huile tirée des fibres d‘un arbre, un carburant vert dont Airbus se soucie également. Entre les deux géants, une nouvelle bataille de l’air s’ouvre. Celle de l’avion « écolo ».

La recherche de carburant vert préoccupe les deux plus gros constructeurs d’avions depuis longtemps. Mais l’Europe et la flambée des prix pétroliers les incitent à accélérer le mouvement. En effet, l’Union Européenne veut un « ciel clair » dés 2012. Pour cela, les avions devront diminuer leurs émissions de CO2, de soufre, d’oxyde d’azote et autres rejets polluants Tout dépassement de quota fera l’objet d’une taxe qui existe déjà en Suisse. Mais c’est l’augmentation du prix du kérosène qui des deux est l’argument le plus percutant. Cette année, elle a mis à mal les compagnies aériennes dont le poste carburant a plus que doublé de prix, réduisant d’autant leurs gains et leurs possibilités d’investir dans de nouveaux avions moins gourmands. 39 d’entre elles ont même mis, purement et simplement, la clé sous la porte.

Pour l’instant, le prix du baril de pétrole est provisoirement redescendu aux alentours de 40.50 dollars. Les dégâts sont donc en théorie limités mais rien ne dit que le prix du pétrole, donc du kérosène, ne va pas remonter à vitesse grand V. En effet, Les pays pétroliers gérent au mieux leurs ressources. Ils ont ainsi diminuer leur production d’1, 5 millions de barils par jour, il y a quelques semaines, et ils pourraient décider une nouvelle réduction de la production le 17 décembre prochain. De plus, dans l’avenir, l’exploitation des nouveaux gisements de pétrole, plus profondément enfouis, donc plus difficile à extraire, produira fatalement un kérosène plus cher. Anticiper cette évolution est une donnée clé du transport aérien futur.

C’est pourquoi Airbus a fait voler, en Février dernier, un A 380 avec un carburant « gaz to liquids ». Ce vol d’essai avec test de vitesse, arrêt des moteurs et remise des gazs a duré 3 heures de vol entre Filton et Toulouse et a été jugé « très concluant » selon Philippe Fonta d’Airbus. Un seul des 4 réacteurs était en fait alimenté par ce carburant vert. Décidé à ne pas en rester là, Airbus « augmentera son budget recherche et technologie de 25% » dés cette année. L’enveloppe passera ainsi de 350 millions d’euros aujourd’hui à 437 millions. « Nous visons d’ici 2020 une réduction de 30% de consommation d’énergie et de 50% des émissions de CO2 » confiait, en juin dernier, le PDG d’Eads, Louis Gallois. Ce qui passe par une évolution de toute la chaîne de construction des avions. Les évolutions technologiques sur l’A 380 et le 787 Dreamliner de Boeing font de ces deux appareils des avions déjà plus propres et moins bruyants que leurs prédécesseurs.

Mais la vraie « révolution » viendra des énergies renouvelables. Trois filières sont en cours d’étude. Le charbon, le gaz et la biomasse. Tous les trois peuvent être transformés en des carburants liquides qui, en altitude, résistent à des températures inférieures à moins 50 degrés. Mais seul le gaz et la biomasse présente un réel intérêt écologiques. En effet, les réserves de gaz sont, à ce jour, plus importante de 20 à 30 ans que celles du pétrole déjà connues. Ce qui donnera du temps à la recherche pour progresser. Quand à la biomasse, on peut la produire. Dans ce domaine, Airbus parie notamment sur l’utilisation des algues. « le problème est de produire ces algues en quantité, de les transformer dans des fermenteurs géants rapidement, d’avoir des molécules aux pouvoirs énergétiques importants tout en étant léger à transporter et d’avoir un carburant standard à travers le monde pour que l’avion puisse faire le plein pour son vol retour » explique Gérard Gomas, chercheur au laboratoire micro biologie de l’INSA à Toulouse. L’intérêt de ce carburant, c’est aussi qu’hormis quelques réglages et modification, on peut utiliser les moteurs actuels.

D’ici Mars prochain, la compagnie aérienne japonaise Jal prévoit à son tour un essai de carburant vert avec un bœing 747-300.

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