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Billet de blog 15 décembre 2008

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grandes manoeuvres aéronautiques en 2009 dans le ciel européen

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Cocorico. Cette année, Airbus détrône Boeing. Le constructeur européen a vendu plus d’avions que son concurrent. 756 fin Novembre contre 640. Et espère atteindre le chiffre de 850 fermes d’ici la fin de l’année. Mais 2009 s’annonce déjà comme une année noire.

Il ne s’agit pas de jouer les « madame soleil » mais il y a des réalités qui ne trompent pas. Depuis le début de l’année, 68 compagnies aériennes ont déposé le bilan à travers le monde. Ce sont bien souvent des compagnies low cost, un secteur au modèle économique fragile, mais désormais bien installé dans le paysage aéronautique. Il représente 18% du marché en Europe et 30% du marché aux Etat Unis. Ces compagnies à faible rentabilité ont souffert notamment du prix du carburant qui, pour certaines d’entre elles, pèse 35 à 50% de leurs charges contre 13%, il y a une dizaine d’années. Augmentation d’un côté, baisse de 3% du nombre de passagers cette année de l’autre côté, et de 2% l’an prochain selon les prévisions des experts. Contrairement à la baisse enregistrée lors de la crise de la grippe aviaire en 2003, toutes les régions du monde sont aujourd’hui touchées malgré la diminution du nombre de sièges offerts. Et le patron d’Air France KLM dans le Journal des Finances, parie sur une absence de reprise pendant au moins deux ans. « Ce qui est inédit avec la crise actuelle, c’est le peu de visibilité sur un éventuel redécollage » affirme même un consultant de chez Arthur.D.Little.

L’autre signe significatif, c’est la décision prise par la Chine de ne pas acheter de nouveaux avions en 2009. Or, la Chine, avec l’Inde, constituent le plus grand marché des vingt années à venir. Les grandes compagnies chinoises ont en effet enregistré, cette année, des pertes conséquentes liées notamment à la couverture sur le carburant. La Tribune du 10 Décembre parle de pertes allant de 339 millions d’euros à 74 millions pour les compagnies China Southern Airlines, China Eastern Arilines et Air China. 70 % des compagnies chinoises seraient dans le rouge. Cette décision – ne plus acheter d’avions en 2009 – aura un impact fort pour Airbus comme pour Boeing. Airbus peut déjà tirer un trait sur l’achat de 280 appareils. Les protocoles d’accord, signés lors de l’inauguration de l’usine chinoise d’Airbus à Tianjin qui doit assembler les A 320 acquis par ce pays, ne seront probablement pas confirmé l’an prochain.

Conséquence, l’aéronautique va subir « le pire environnement en terme de chiffre d’affaire depuis 50 ans » estime les représentants de l’IATA qui regroupe 230 compagnies à travers le monde. Les pertes de 5 milliards de dollars cette année seront de 2 milliards et demi encore l’an prochain. Ce qui provoquera deux choses. Tout d’abord des suppressions d’emplois. L’IATA (Association international des transporteurs aériens) évoque le chiffre de 300 à 400 mille emplois dans le monde, soit 1% des effectifs du secteur. Mais aussi une restructuration du secteur aérien. On le voit déjà à l’œuvre avec la tentative d’OPA du low cost Ryanair sur Aer Lingus qui préférerait rejoindre le tandem Air France KLM lequel est concurrencé par les deux autres poids lourds du secteur, l’allemand Luthansa qui a repris Brussel Airlines et est entré au capital d’Austrian Airlines, tandis le britannique Bristish Airwyays négocie un rapprochement avec l’espagnol Ibéria et fait les yeux doux à l’australien Quantas.

Les constructeurs font cependant le pari que le ralentissement sera de courte durée parce que les besoins sont immenses dans les pays émergents du Moyen Orient et d’Asie dont le nombre de passagers à l’horizon 2011 est estimé à 2, 75 milliards de passagers.

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