Bœufs aux hormones contre Roquefort. Les Américains remettent ça. Ils ont décidé, jeudi soir, de taxer de +300% le plus ancien des fromages AOC de France pour dénoncer le nouveau refus de l’Europe de laisser nos étals vendre leurs viandes.
Pour les producteurs de lait de brebis de la région de Roquefort, c’est une mauvaise nouvelle. Les Etats-unis ne représente que 2% de leurs vente mais comme le dit le porte parole du SPLB, le syndicat de producteurs de lait de brebis, « 2% + 2% + 2% multiplié par x fois, cela fait 100% de nos ventes ». Elles sont de 400 tonnes de Roquefort aux Etats-Unis. Il y a surtout que les producteurs de Roquefort en ont assez de servir de monnaie d’échange dans le bras de fer engagé par les Etats-unis devant l’Organisation Mondial du Commerce. Les Etats-Unis ont en effet porté plainte au nom de la libre concurrence et de la liberté de circulation des marchandises. Ils accusent l’Europe, et en particulier la France, de faire du protectionnisme en refusant le commerce du bœuf américain. L’Europe met en avant des raisons de santé. L’utilisation des hormones dans l’alimentation animale est en effet interdite sur le continent, « ce n’est pas pour accepter celles que les américains donnent à leurs animaux » explique José Bové. Des hormones dont il est légitime de se demander quelles rôles elles jouent dans l’augmentation permanente de l’obésité qui frappe un quart des américains.
Ce bras de fer n’est pas nouveau. Il y a dix ans, les américains avaient déjà pris pour cible le Roquefort. Non qu’ils en soient particulièrement friands mais parce qu’ils symbolisent un art de vivre qu‘ils rejettent. Celui du goût des terroirs, des produits au lait crû, des productions identifiables, des savoirs faire régionaux qui échappent encore à l’industrialisation et aux goûts standard. Des produits inimitables parce que protégés par la loi. Les guignols de l’info ont magistralement résumé le propos. Ses marionnettes « Schwartzeneger » parlent des français en les traitants de « fromages qui puent ».
C’est en réponse à cette rétorsion que José Bové, dirigeant de la Confédération Paysanne, démontait en Août 1998, le fameux Mac Do de Millau. Une action menée par 300 personnes qui lui valu d’être condamné et de gagner ses galons de 1 er militant contre la mal bouffe. Une logique qui l’a conduit ensuite à engager le combat contre les organismes génétiquement modifiés dont les américains sont également gros consommateurs.
La sur taxation du Roquefort prendra effet le 1 er Mars prochain. D’ici là, les producteurs de lait de brebis vont réagir, annonce leur représentant Le Pdt du conseil Régional Martin Malvy a déjà fait un geste. Il a envoyé un fromage au tout nouveau président américain Barak Obama. Quand à José Bové, interrogé sur France 3, il n’a pas démenti l’hypothèse de nouvelles actions devant le fameux Mac Do de Millau en Août prochain, histoire de se rappeler aux bons souvenirs des américains.