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Billet de blog 16 mai 2009

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Un député ca coûte énormément !

Cet article d'un de nos abonnés a fait l'objet d'un droit de réponse, six mois après sa mise en ligne. Il a été immédiatement ajouté par la rédaction de Mediapart et on peut le lire à la suite du billet de "Bourgade".

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On peut trouver cela déplacé, voire même un brin poujadiste, en réalité, c'est capital. Aprés tout, ils ne volent pas leur argent, même s'ils entretiennent l'idée fausse qu'homme ou femme politique n'est pas un métier, mais une mission d'intérêt général. Le mensuel Capital publie donc, ce mois çi, "les vrais revenus de nos élus", leur business caché et les gros et petits avantages, qui vont avec. Une saine publication pour qui se pose la légitime question de savoir ce qu'on a pour ce prix là.

500 élus sont passés au crible, dont nos élus toulousains. Les mieux payés - kader Arif député européen, Gérard Bapt député maire de St Jean, Monique Iborra député et conseillère régionale, Alain Chatillon sénateur maire de Revel, Pierre Cochen député maire de Toulouse - pour ne citer que ceux là, empochent le maximum autorisé, soit 9730 euros par mois. Au dessus de ce seuil, ils peuvent donner à l'élu de leur choix, le surplus qu'ils ne peuvent pas encaisser. L'immense majorité de ceux qui sont cités émargent entre 5 mille 400 et 8.50O à euros.

Premier constat: la politique nourrit son homme, ou sa femme. Deuxième constat, pour gagner plus, ils font cumuler plus: député et conseiller municipal par exemple. A Toulouse, un conseiller municipal délégué touche 1013 euros, soit plus qu'un smic net. Un conseil général encaisse 2 476 euros. Troisième constat, on comprend mieux pourquoi à chaque élection, il y a pléthore de candidats. Certes, ils ont surement des convictions, mais politique, en ces temps de crise, c'est aussi un emploi, donc des revenus. Et quand on le perd, on perd, en plus de ça, voix au chapitre. Quatrième constat: pour manger, il vaut mieux ne pas être dans l'opposition, ou alors s'appeler Jean luc Moudenc. L'ancien maire défait aux dernières élections municipales recoit 337 euros pour sa participation au conseil municipal. Mais heureusement, il a été nommé, en Conseil des Ministres, controleur économique et financier de 1 ere classe. Il touche pour ce métier, pour lequel il n'a aucune compétence particulière, 8.000 euros par mois. Sans ce retour d'affection sarkozyen, Jean luc Moudenc aurait pu découvrir les joies du Pôle Emploi. Cinquième constat. la politique, c'est des réseaux qui en cas de difficultés économiques renvoient l'ascenceur contre, en retour, ce qu'on appelle la reconnaissance du ventre. On peut être certain que Jean Luc Moudenc, ne mordra jamais la main qui le mord, et ce, en toute indépendance cela va de soi.

Cet argent est-il la juste rétribution d'un travail quantifiable, à défaut d'être rentable? Pas facile à évaluer. Le seul site qui classait les députés européens en fonction de leur présence au parlement et dans les commissions a été fermé sous pressions des députés. Motif officiel : la méthodologie employé par son instigateur Flavien Delfort*, assistant parlementaire, n'était pas bonne. Motif officieux: ca fait du tord au landernau estime Jean Quatremer, correspond permanent de Libération à Bruxelles, qui confirme sur son blog, qu'un élu peut être présent sans rien produire d'autres que du vent. Un peu comme si , chacun de nous, allait au travail pour faire acte de présence, toucher son salaire, sans le justifier par une production. A l'échelle locale, combien d'élus n'ont pour toute influence que leur participation au vote. Ils lèvent la main pour adopter la délibération, et hop, ils ont travaillé. Peut-être devrait on généraliser le système, aprés tout. Ce serait la fin du chômage, le bonheur assuré.

Les avantages ? C'est que pour certains, ces indemnités sont de l'argent de poche. Leur aller retour au parlement son pris en charge, leur costume font partie des frais de représentation et en plus, ils peuvent parfois employer leur proche comme assistant parlementaire. Mais il y a pire. En 20 ans de mandat, un député paie les 40 annuités dont il a besoin pour toucher, plein pot, sa retraite. Comme, en tant que législateur, il décide du montant de cette indemnité, il n'a aucun mal à payer deux annuités en une. Tout le monde pourrait faire pareil si chacun de nous décidait de ses revenus.

Enfin, il y a des situations scandaleuses. Pour ne rien faire, Chirac touche 31 mille euros de retraite par an. En plus, il est logé gratuitement par son ami Hariri, dans un luxueux appartement de Paris. Et les 22 mille euros que touche le Président Sarkozy sont tout bénéfice. Il est logé, blanchi, véhiculé, servi, alors que vous et moi utilisons nos salaires pour payer nos frais courants.

Moralité. On comprend pourquoi le dicton populaire affirme, à juste titre, que la place est bonne. On comprend mieux aussi pourquoi, à force de bien gagner leur vie, et de ne rien payer, nos élus oublient que vivre avec un smic est une galère. Le Smic n'est pour certains d'entre eux qu'un indicateur économique quand pour 8 millions d'électeurs, il est une réalité quotidienne.

* le site parlorama.fr est rouvert. Kader Arif est classé parmi les premiers euro députés, tout comme Gérar Onesta.

Droit de réponse adressé à "Bourgade" via Mediapart le 20 novembre 2009, par M. Alain Chatillon, sénateur, maire de Revel

Sur votre site internet MEDIAPART, on peut lire un article du 16 Mai me mentionnant parmi les élus les mieux payés.
Permettez-moi de m'interroger sur les sources de vos affirmations. Avant toute diffusion, il me semble pertinent d'en vérifier l'exactitude, ce qui ne me semble pas avoir été le cas.
Je n'ai à aucun moment été interrogé à ce sujet. Si cela avait été le cas, j'aurai bien sûr démenti cette « inexacte affirmation » car depuis 15 années à la Présidence de l'intercommunalité, je n'ai jamais perçu d'indemnités de fonction en ma qualité de président.
Par ailleurs, je n'ai perçu aucun frais (déplacements ou autres...) tant à l'intercommunalité qu'à la Mairie de Revel dont je suis maire depuis mars 1989.

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