bourgade

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Toulouse

Suivi par 20 abonnés

Billet de blog 23 janvier 2009

bourgade

Abonné·e de Mediapart

Véolia se rince à l'eau claire

bourgade

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quand tout augmente sauf les salaires, une baisse, c’est bon à prendre. Depuis le 1 er janvier de cette année, le prix du mètre cube d’eau à Muret a baisser de 15%. Ce miracle, qui en annonce d’autres, à Toulouse et St Orens notamment, est le résultat d’une négociation entre la mairie et Véolia.

En France, il y a trois majors compagnies qui font de l‘or avec de l‘eau. La Saur, la Lyonnaise des Eaux et Véolia. Tous trois ont la main mise sur la production, l’assainissement et la distribution de l’eau dans plusieurs centaines de villes, notamment les grandes agglomérations. La gestion est en fait déléguée à ses entreprises privées, ce qui permet aux conseils municipaux de garder un œil sur le prix du mètre cube d’eau délivré aux consommateurs. Tant que les citoyens ne disent rien, les prix augmentent chaque année bien plus que le niveau de l’inflation. A Muret elle a été de 3,47% l’an dernier. Dès qu’ils s’organisent, les élus se réveillent et Véolia tremble. Lors des derniers élections municipales, le sujet est en effet, partout en France, devenu un thème politique déterminant.

Ainsi, à Muret, les opposants d’hier ont fait de cette question un moment fort de leur campagne. Devenus majorité municipale, ils ont entrepris une renégociation avec Véolia. Soit celui-ci baissait ses prix, soit la ville rompait le contrat pour reprendre la gestion de l’eau en régie direct. Le choix à faire n’était pas indolore pour le citoyen ni pour Véolia. La rupture du contrat supposait une indemnité conséquente. Quand à la baisse du prix, elle permettait au gestionnaire actuel de conserver la maîtrise de l’eau. Au terme d’un audit approfondi et de palabres techniques, le choix a été fait de renégocier le prix qui baisse donc de 15%. Preuve que, la négociation est plus forte que la main invisible du marché.

Les villes voisines de Toulouse et St Orens ont embrayé le pas à Muret. Elles ont-elles aussi lancé mi Décembre un audit pour déterminer la meilleure solution. Dans six mois, les deux communes prendront la décision de revenir à la régie directe ou de conserver Véolia à la condition que celui-ci baisse ses prix dont la moitié est constituée par le secteur assainissement. L’association Eau Secours 31 estime que dans ce dernier cas, la baisse du prix de l’eau à Toulouse pourrait être de 30%. C’est dire si le délégataire se rince ! Ce choix n’est pas l’apanage des villes récemment passées à gauche. Une ville comme Castres, tenue par la droite, a depuis plus d’un an fait le choix de revenir à une régie directe.

Le 28 Février prochain, quarante associations de 40 villes participeront à Toulouse à des Etats généraux de l’eau pour parler prix, gestion, mais aussi maîtrise de la ressource. Les Toulousains ont d’ailleurs déjà compris son importance. En 5 ans, la consommation quotidienne est passée de 260 à 160 litres par jour.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.