bourgade

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Toulouse

Suivi par 20 abonnés

Billet de blog 23 septembre 2009

bourgade

Abonné·e de Mediapart

Freescale, par pertes et profits

bourgade

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Motorola, Siemens, Freescale. Depuis trente ans, ils ont eu tous les noms, et à chacune des restructurations, des pertes d’emplois. Mais cette fois, c’est le glas que sonne la direction. Elle cède à Intel la partie téléphonie de ses activités. Une cinquantaine d’emplois seront ainsi sauvés sur 236. Mais l’objectif de Freescale, c’est la fermeture pure et simple du site qui doit effacer de l’agglomération toulousaine 1.100 emplois d’ici 2011.

Blocage de l’usine, grève depuis 15 jours, manifestation avec les Molex, filtrage des autos sur l’avenue Eisenhower, blocage des bus de Tisséo, les Freescale ont tout essayé pour faire parler d’eux et obtenir de leur direction de « vraies négociations ». Mais pour l’instant, sa seule réponse a été le recours à la justice et à la police. Elle est venue les déloger des accès à l’usine, vendredi dernier. Objectif, permettre aux camions d’entrer et sortir pour alimenter en puces électroniques les chaines du sous traitant automobile Valéo qui risquaient l’arrêt faute de pièces. Et ce midi, elle les a chassés de devant Tisséo, le transporteur public toulousain, dont ils empêchaient la sortie des bus.

Les Freescales ne sont pas optimistes pour l’avenir. « Nous ne nous laisserons pas endormir par ses promesses de retrouver un CDI pour chacun » explique Eric Hirson, de la CGT. « Demain, nous ferons d’autres actions, nous n’avons pas le choix ». En effet, les salariés sont conscients du déséquilibre des forces. Leur employeur est un fond d’investissement américain, Blackstone, Texas Pacific Groupe et Permira. Il n’a que faire des lois françaises puisqu’il est décidé à fermer l’entreprise malgré les 284 millions d’euros de dividendes perçus entre 2007 et 2008. La loi n’interdit pas à une entreprise de disparaître, rentable ou pas. Le propriétaire peut en disposer d’elle comme d’une chose qu’il déplace, ferme, ou remplace. La morale n’a rien à voir avec cette vérité première, implacable. Les Freescales sont donc de fait démunis et leur demande est d’obtenir pour prime de licenciements, 150 mille euros par salarié. Une somme dont la direction ne veut pas parler préférant donner à chacun ce que la loi lui reconnaît.

Avec les 702 millions de dollars percus en 2008 par le Patron de Blachstone – somme qui en fait le patron le mieux payé des Etats-Unis – il y aurait de quoi satisfaire cette modeste revendication.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.