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Billet de blog 27 janvier 2009

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Airbus: une aide de l'Etat contre les queues blanches

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’Etat met la main au portefeuille pour aider l’aéronautique. Il prévoit 5 milliards d’aide pour soutenir les ventes d’Airbus en 2009. Une aide d’autant plus nécessaire que la crise économique fragilise les compagnies ariennes.

En langage aéronautique, on appelle cela des « queues blanches ». Ce sont des avions dont les compagnies aériennes n’ont pas encore pris livraison, voire qu‘elles refusent faute de pouvoir les payer. Les avions ne portent pas leurs couleurs et patientent donc sur les parkings du constructeur. Moins il y en a, mieux Airbus se portent. Car au rythme d’un avion produit chaque jour, si le nombre des « queues blanches » augmentent, il y a embouteillage sur le parking et cela coûte de l’argent à l’avionneur. Sans compter que produire des avions pour les parquer n’a aucun sens et qu’au bout du compte, pour gérer la production, soit on ralentit les cadences, soit le personnel fait du chômage technique.

Airbus n’en ait pas encore là. Le constructeur a juste pour l’instant indiqué qu’il n’augmenterait pas à 40 avions par mois, la cadence de production de son appareil le plus vendu dans le monde, l’a 320, tandis que la production de l’A 380 est maintenue à son rythme pour livrer si possible une vingtaine de super jumbo cette année. Airbus se montre cependant prudent. Il sait que les compagnies ont des problèmes économiques y compris parmi ses plus gros clients du moyen orient. Ceux qui justement achètent par paquets de 30 à 100 appareils d’un seul coup. Le prix du carburant, la baisse du nombre de passagers et la crise de liquidité expliquent cette attentisme. Du coup, l’avionneurs prévoit de ne vendre cette année que 3 à 400 appareils contre 777 cette année. Un chiffre qui était déjà en recul de presque 50% d’une année sur l’autre.

L’aide de l’Etat est donc la bienvenue. Elle va permettre à des compagnies hésitantes d’obtenir 40% de crédit sur le montant des appareils qu’elles souhaitent acquérir. Ce qui devrait soutenir la demande et convaincre les hésitants de moderniser leur flotte d’avions. Cela dit, si le transport aérien reste atone voire diminue, la mesure risque de n’être que partiellement efficace. Le pire est cependant invisible. Ce sont les conséquences sur les sous traitants d’Airbus. En général, l’avionneur leur demande des efforts, et plus encore, en période de crise. Ils constituent son moyen d’amortir les coûts et les coups. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs déjà eux mêmes fragilisés et ont aussi des difficultés pour obtenir des crédits dont-ils ont besoin, en particulier pour assumer le développement de l’A350. « les banques ont été échaudés par les prêts consentis pour l’a 380 » explique l’un d’eux. « On n’a toujours pas atteint le seuil de rentabilité, donc prêter, c’est aider les entreprises à s’endetter sans voir le bout du tunnel ».

2009 sera donc sans doute une année blanche. Moins de ventes, pour plus ou moins 400 livraisons. Une année charnière à tout point de vue. Airbus, dans le cadre de son plan d’économie Power 8 et Power Plus, a filialisé plusieurs sites destinées à la vente dans quelques années. Et son principal actionnaire privé, Lagardère, vient de faire savoir qu’il compte vendre, de manière anticipé, en Mars prochain 2,5% des actions qu’il lui reste.

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