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Billet de blog 28 novembre 2008

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Manifestez sans danger sinon gare au procès

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Toute manifestation provoque une gène et toute gène peut désormais aboutir à un procès. C’est une des leçons de la condamnation à 12 000 euros du Dal pour l’occupation de la rue de la Banque à Paris. La CGT Airbus en fait à son tour l’expérience.

Ce lundi, le syndicat est devant le tribunal d’instance de Toulouse. 6 passagers ont porté plainte contre lui, mais aussi contre la compagnie Air France et la direction de l’aéroport Toulouse Blagnac. Motif : à cause de l’occupation des pistes d’atterrissage par 300 manifestants, le 18 Septembre dernier, leur avion a été dérouté à 150 km de là, sur l’aéroport de Pau. Les 6 passagers ne sont pas des voyageurs lambda. Ils sont tous chefs d’entreprise et parmi eux, il y a le Président de l’Union patronale de l’Ariège et un dirigeant du Medef Ile de France. Ce qui fait dire à Xavier Pétracci qu’il y a une volonté de judiciariser tout mouvement revendicatif.

« Ce n’est quand même pas la première fois que des pistes d’atterrissage sont occupées » dit il. « Les collèges de la Sogerma l’ont fait au moment de la vente du site en occupant celles de l’aéroport de Bordeaux Mérignac, et par réflexe, les salariés d’Airbus ont envahi les pistes pour obtenir de la direction qu’elle reçoive une délégation. Il y avait sur la piste, la Police de l’Air et des Frontières et la gendarmerie. Nous n’avons fait courir aucun risque aux passagers. Je crains qu’avec le précédent du procès contre l’association Droit au logement, on ne veuille désormais criminaliser toute action revendicative. Il y a aussi un aspect étonnant. On attaque le syndicat qui n’a fait qu’encadrer la manifestation pour éviter des débordements. On n’attaque pas individuellement chaque salarié responsable de sa présence sur le tarmac ».

Ce sera d’ailleurs l’un des arguments clé que le syndicat compte mettre en avant dans ce procès. De leur coté, les plaignants n’ont pas la même vision du problème. Ils ont été irrités par cet événement mais surtout, ils ont eu peur. En effet, en arrivant au dessus des pistes toulousaines, l’avion a commencé à tourner dans les airs dans l’attente d’une solution. C’est alors que le pilote a expliqué aux passagers qu’il tournerait tant qu’il aurait du carburant. Ce propos « pour le moins maladroit a crée un moment de panique parmi les passagers » explique l’avocat des plaignants, maitre Régis Degouanni. En effet, l’avion n’a eu aucun problème à rejoindre Pau. Mais il a créée, en plus de la peur, des préjudices. Ainsi, pour revenir sur Toulouse, les passagers ont du louer des voitures et sont arrivés en retard à des rendez vous importants.

C’est un juge de proximité qui examinera l’affaire puisque le montant des réparations demandées est inférieur à 4.000 euros.

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