L’ours slovène Hvala est un sans papier qui n’a que faire des frontières. Implanté du côté de Luchon au fin fond de la Haute Garonne pyrénéenne, il est un jour en France, un jour en Espagne. Mais dés deux cotés, désormais, certains réclament sa capture car pour la première fois, il y a eu confrontation physique entre l’ours et l’homme.
En général, ils s’évitent car chacun fait peur à celui qui lui fait face. C’est ainsi que dés que l’ours voit l’homme, il fuit et réciproquement. Mais il y a dix jours, la rencontre a failli tourner au drame. Un chasseur aranais de 72 ans, participant à une battue au sanglier sur la commune de Lès, a rencontré l’ours à flanc de coteaux. Le chasseur a crié, l’ours a, selon lui, chargé. Pour se protéger le visage, il a donc utilisé son bras que l’ours à déchiré d’un coup de patte, puis le chasseur est tombé tirant accidentellement deux coups de feu, à quoi l’ours a répondu par une morsure au mollet avant de fuir. Résultat, une jambe cassée et une quinzaine de points de suture. Depuis, l’ours est officiellement indésirable dans le Val d’Aran espagnol. Les chasseurs locaux ont même organisé une battue pour le repousser en France. Et hier, mercredi 29 Octobre, le parlement aranais lui a notifié une interdiction du territoire.
Jusqu’ici « les ours, réintroduits par le gouvernement français, avaient essentiellement attaqué des brebis et des animaux de ferme. (…) Cette attaque doit amener à reconsidérer la poursuite de ces réintroductions et à retirer les spécimens qui sont en liberté » explique Francès Boya, député aranais. A quoi, les partisans de l’ours réponde que ce n’est pas la solution et que la cohabitation ours homme est une question de bonne relations. « L’ours est un animal craintif, ne présentant pas plus de danger que tout grand mammifère sauvage ( cerf, sanglier ) ou domestique (taureau, vache, cheval). L’ours n’a pas spontanément attaqué l’homme. (C’est parce que ) l’homme a voulu l’effrayer pour qu’il parte plus vite (que) l’ours s’est défendu ( de ce qu’il a considéré comme) une agression » explique l’association Adet Pays de l’Ours qui recommande, en cas de rencontre fortuite, « un comportement calme et respectueux qui permet d’en rester à une peur…réciproque ».
L’argument fait sourire les opposants à la présence de l’ours. « La population du Val d’Aran, et plus globalement des Pyrénées, devra-t-elle apprendre la langue slovène pour que tous les usagers de la montagne puissent poliment parler aux ours slovènes importés en France » ironise l’Association de Sauvegarde du Patrimoine Ariège Pyrénées qui explique qu’un « groupe national ours » du Ministère de l’Ecologie, « étudie une nouvelle réintroduction d’ours slovènes en 2009 ». Tous les scientifiques considèrent en effet que le nombre actuel des ours présents dans les Pyrénées est insuffisant à provoquer la survie de l’espèce.
La bataille pour ou contre l’ours n’en est donc qu’à ses débuts.