La CTA« même en l’état » ? Ce ne sera donc pas de refus. Au jeu du « ni oui, ni non », Roland Ries aurait perdu deux fois. Désormais cette alternative d’un référendum simple ne lui laisse plus d’autre issue que l’abstention ou un vote nul, en secret, comme échappatoire, pour éviter la mauvaise conscience. Un élu, démocrate et républicain de la qualité du sénateur-maire de Strasbourg ne peut se résoudre à ce comportement fuyant. Ils peuvent donc compter sur lui du côté du Oui. Cela ne saurait d’ailleurs en rien le disqualifier.
Ainsi on a avancé au pas d’Echternach( Luxembourg), trois pas en avant, deux pas en arrière. Cette procession religieuse dansante sur un air de polka, le lundi de Pentecôte, permet tout de même d’arriver sportivement au bout, au sanctuaire de St Willibrord, évêque patron du Grand-Duché et missionnaire lui aussi par devoir dicté par le pape. Décidément.
C’est à une triplette de journalistes expérimentés des DNA, joliment complices, qu’on doit La révélation et pas que çà…Ils ont insisté, harcelé presque, prospectivé…et même acquis des certitudes un peu audacieuses.
D’où un « Cinq colonnes à la Une »(comme pour le pape) pour annoncer avec une grande et avantageuse photo que c’est « le devoir qui L’appelle ». Le sénateur plutôt que le maire ou les deux, en fusion aussi, sans crainte du cumul, sur un même siège ? Quand le devoir appelle de façon aussi pressante, le socialiste prend une posture gaullienne. Pourquoi pas ?
Ira, ira pas : décision en juin.
Comme les trois compères, on savait bien que les positions ambiguës, hésitantes de Roland Ries et de ses proches n’étaient pas dépourvues d’arrière-pensées plus politiciennes. On les sait inévitables ces pratiques, de bonne guerre somme toute et même, disons le, bien innocentes surtout quand elles sont à ce point cousues de fil blanc.
Un seul mandat comme promis au départ, peut-être deux mandats comme corrigé par la suite, réflexion faite avec l’aide de conseillers pourtant souvent présents dès le début?
Alors « Ni Oui, ni Non, en l’état » ? Il faudra attendre le mois de juin.
Si l’on croyait aveuglément les déclarations, le sens du devoir l’emporterait donc sur l’envie gommant par un effet quasi mystique, les divergences avec ses acolytes comme par exemple avec le 1° adjoint Robert Herrmann, plus proche que lui des gens et infatigable bosseur sur les dossiers de la ville. Elles s’émousseraient aussi, gentiment, devant l’homme providentiel, avec les écologistes, aucun désaccord n’étant insurmontable à condition bien sûr, que ces derniers soient assez éblouis par les plumes rutilantes dont se pare le sauveur, contraint et forcé par le devoir. Et qu’ils trouvent leur compte dans une alliance. Rien à dire, c’est souvent comme çà.
Un problème subsiste dans ces cas là, c’est la vision des électeurs ? Certains peuvent confier à la même bienveillante providence ou à la force du destin, le soin de leur offrir une alternative nouvelle avec un autre personnage, femme ou homme, inspiré par le devoir.
A Strasbourg c’est souvent le cas en dépit d’une souvent apparente parenté des deux grandes formations comme lors de la confirmation du Concordat par le Conseil Constitutionnel. Les congratulations des ministres des cultes, ostensibles comme des manifestations joyeuses de footballeurs après un but providentiel, ont trouvé un écho unanime auprès des chefs de grands partis, gagnés par la liesse cléricale. Soit, alors pourquoi pas sur la CTA ?
On sait : « c’est pas pareil » même si un soupçon d’électoralisme pourrait s’y tapir, aussi.
Mais c’est là une autre histoire, un autre chapitre pour une autre édition récurrente. Nous suivrons cet épisode également de près. Que la démocratie éclairée l’emporte et qu’il soit fait selon sa volonté !
Antoine Spohr.