Fadel Barro, journaliste et coordonateur du mouvement sénégalais « Y’en a marre », intervenant à la table ronde d’ouverture de l’Université d’été de la solidarité internationale :
- D’où vient votre engagement militant ?
Mon engagement est l’expression d’un dur désir d’agir. Je ne me suis jamais pardonné l’inertie. A la naissance du mouvement Y'en a marre, on s’engageait parce qu’on en avait assez de rester les bras croisés au moment où notre pays est pris en otage par une élite politique peu soucieuse de notre avenir. Rompre avec nos habitudes laxistes et fatalistes pour tendre vers un idéal de citoyenneté active et participative pour assumer nos responsabilités dans l’émergence d’un nouveau Sénégal. Je ne sais pas d’où je tiens cette rage d’organiser les gens qui sont autour de moi pour remettre en cause ou améliorer notre quotidien, mais c’est cela qui a été à l’origine du mouvement Y'en a marre, de mon engagement dans le bureau des étudiants à Cheikh Anta Diop, dans l’union nationale des élèves du Sénégal, de mon choix de journalisme d’investigation… Peut-être je le tiens de mon père cheminot et de ma mère chef religieuse qui a toujours refusé son statut.
- Que souhaitez-vous pouvoir transmettre aux personnes présentes à l’université d’été ?
Mon expérience à la tête du mouvement Y'en a marre. Comment on a su éviter les pièges, les tentations. Comment on a fait face aux intimidations, à la violence policière, à la désinformation, la diabolisation…bref, comment on a réussi à vaincre un vieux despote avec comme seule arme la musique, la communication et la mobilisation.
- Qu’attendez-vous de cet évènement ?
On espère apprendre sur les autres et échanger pour s’enrichir. Notre conviction est qu’aussi le Sénégal a donné un modèle aux jeunesses pour écrire leur histoire et refuser de suivre des chemins qui ne sont pas forcément les leurs. Et cette université est une opportunité pour présenter l’exemple de ces yenamaristes.
- Comment réinventeriez-vous le monde?
Nous sommes entrain déjà de réinventer le Sénégalais à travers le slogan NTS (Nouveau type de sénégalais). Donc, chacun commence à son niveau, à refuser le système qu’il dénonce dans son quotidien, dans la pensée et dans l’acte.