Billet de blog 2 juillet 2012

Maxence Defontaine

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Interview d'Ira Sinigalia, militante grecque

Dans deux jours, l’Université d’été de la Solidarité Internationale coordonnée par le CRID, débutera ses travaux à Lyon. A cette occasion, des intervenants internationaux de la table ronde d’ouverture ont répondu à une petite interview. Ira Sinigalia, militante grecque membre de la campagne pour un audit citoyen de la dette grecque :

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans deux jours, l’Université d’été de la Solidarité Internationale coordonnée par le CRID, débutera ses travaux à Lyon. A cette occasion, des intervenants internationaux de la table ronde d’ouverture ont répondu à une petite interview. Ira Sinigalia, militante grecque membre de la campagne pour un audit citoyen de la dette grecque :

-          D’où vient votre engagement militant ?

Depuis les deux dernières années, mon pays est confronté à la pire catastrophe de son histoire depuis la seconde guerre mondiale. La pauvreté touche plus de 30% de la population et le taux de suicide a augmenté de façon spectaculaire.

Imaginez, certaines personnes se jettent du haut de l’Acropole à Athènes ! Vous ne pouvez pas rester à l’écart d’une telle image et simplement regarder ces évènements tout en gardant une certaine distance historique. J’ai toujours été sensible aux questions politiques, en particulier à la question de la mondialisation et du rôle des entreprises. La crise m’a fait m’intéresser de près à la problématique de la dette grecque, et en prenant l’initiative d’établir un comité de vérification (la campagne pour l’audit de la dette grecque), je me suis mobilisée pour l’élimination d’une dette que nous, le peuple grec, n’avons pas contractée.

-          Que souhaitez-vous pouvoir transmettre aux personnes présentes à l’université d’été ?

A l’université d’été je souhaite établir un débat intéressant sur une réalité qui ne fait que prendre une dimension de plus en plus importante, en particulier maintenant que la dette croît en Europe et que la crise de l’euro est en train de s’aggraver. Dans de telles circonstances, en Grèce, nous sommes confrontés à une attaque du système, et les dernières élections ont failli remettre au pouvoir notre ancien gouvernement. Personnellement je serais pour l’analyse des formes de mobilisations qui ont vues le jour en réponses aux chocs politiques que nous traversons, j’aimerais mettre en exergue l’effet dynamisant de l’initiative et participer à mon tour à l’auto-organisation et à la solidarité qui nous réunit dans cette crise.

-          Qu’attendez-vous de cet évènement ?

Ce que j’attends de cet évènement c’est plus de solidarité, une nouvelle créativité dans les formes d’action et des propositions concrètes dans des domaines spécifiques. Les jeunes ont raison, ils ne souhaitent pas d’un système libéral qui les pousse vers le chômage. Mon pays souffre toujours, je voudrais partager cela avec vous, ce que nous vivons. Je souhaite également entendre les gens parler des expériences qu’ils ont eu dans d’autres pays afin de pouvoir coordonner nos actions et lutter pour un avenir et un monde plus juste, sans dette et sans exploitation. 

-          Comment comptez-vous faire perdurez les combats/luttes que vous menez ?

Cela va être difficile. Les actes de violences se multiplient, la crise s’aggrave encore et tout ce que nous pouvons faire c’est continuer à être très actifs au niveau des quartiers où s’organisent des actions de solidarité, ceci afin de préserver nos vies.

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