Billet de blog 7 juillet 2012

Maxence Defontaine

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Portrait : Mama Koïté Doumbia La soeur de toutes les femmes

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mama Koïté Doumbia, la très combative présidente de FEMNET Mali, association de promotion des droits des femmes africaines et de plaidoyer auprès des États, est venue ici alerter sur la dégradation des conditions de vie des Maliennes. Elle même a reçu des menaces de mort anonymes.

«Je me suis donnée comme mission d'aider les femmes africaines à connaître leur droits et à les défendre!», confie Mama Koïté Doumbia, présidente de FEMNET Mali. C'est une association implantée dans plusieurs pays africains,fondée en 2004,qui vient en aide aux femmes en leur apportant une formation aux droits et en exerçant des pressions sur les gouvernements. «Grâce à nos actions, plus de 200 petites filles ont pu obtenir des actes de naissance et être scolarisées.Nous nous battons aussi pour que les femmes aient accès comme les hommes à des postes à haute responsabilité ». Cette militante malienne des droits humains, autrefois professeur d'histoire –géographie,mène un combat sans relâche depuis plus de 30 ans. Elle est maintenant un acteur incontournable du mouvement des femmes en Afrique.

Il est dur en effet de rester insensible à l'esprit de révolte de Mama Koïté Doumbia contre les violences et discriminations dont est victime la gente féminine.«C'est une situation que je vois et que je vis au quotidien», explique-telle. Vivant dans un quartier populaire à Bamako, elle voit tous les jours cette réalité inadmissible.

Le poids de la religion, des traditions culturelles et des lois anciennes est un frein à la pleine jouissance de leurs droits par les femmes. Aux yeux de la militante malienne, le fond du problème est politique: «on n’a pas les gens qu'il faut là où il faut». Les promesses des politiques ne sont pas tenues et les responsabilités sont négligées.

Mama Koïté Doumbia, elle, n'a pas peur d'assumer ses responsabilités, quitte à prendre des risques. Après la récente vague de viols au nord du Mali et de mariages forcés par les extrémistes installés dans la bande sahélienne, elle a menacé sur RFI de les traduire en justice. Au lendemain de cette déclaration, le 23 juin 2012, elle et sa famille ont été menacées de mort par SMS.Sa seule protection est celle des Maliens qui l'ont toujours soutenue.

PAR STEPHAN BISSAÏ ET MAJDA HAMRIT

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