Une intervention utile de la CGT archive :
DÉCIDÉMENT, NON À LA
MAISON DE L’HISTOIRE DE FRANCE !
Fossoyeurs de l’Histoire, de la Culture, de la Fonction publique et des Archives nationales, ils ont activement servi Nicolas Sarkozy, sa politique réactionnaire de l’identité nationale et son projet national-chauvin de Maison de l’histoire de France (MHF). En grande partie, revoilà les mêmes qui organisent aujourd’hui le colloque intitulé « Exposer l’histoire des villes et des territoires. Pratiques muséales du XIXe au XXIe siècle ». Comme si de rien n’était, comme si le 6 mai dernier François Hollande n’avait pas été élu. Or, tout le monde sait que François Hollande s’est clairement prononcé contre le projet sarkozyste de Maison de l’Histoire de France.
Ainsi, comme pour se rassurer, certains veulent voir en la tenue de ce colloque estampillé MHF la marque de la volonté gouvernementale et de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, de se réapproprier un projet nauséabond. Qu’ils se rassurent comme ils peuvent…
Pour notre part, nous estimons que rien ne doit remettre en cause les engagements pris et nous affirmons qu’il ne peut exister de Maison de l’Histoire de France de gauche. La MHF ne répond à aucun besoin de la population ou de la communauté scientifique. La MHF est un outil idéologique au service de la réaction : exaltation de la France éternelle, réécriture du roman national, fin de la repentance et des lois mémorielles…
Manque de moyens pour la recherche, dégradation des conditions d’enseignement dans le supérieur et le secondaire, révisions des programmes, de toute part l’Histoire a été attaquée ces dernières années. Les maux sont connus et l’urgence n’est certainement pas à la création d’une maison-musée d’histoire.
D’autant que la MHF a pour conséquence d’amputer les Archives nationales de 13 500 m2 de locaux, soit une perte nette de 20 kilomètres linéaires de capacité de stockage pour l’institution.
Créées dans le souffle de la Révolution Française, les Archives nationales - et les documents qui y sont conservés - sont notre mémoire collective ainsi que des sources incontournables pour tous ceux qui étudient et écrivent l’histoire. Il en va de même pour des milliers de nos concitoyens qui, chaque année, établissent et font valoir des droits (propriété, nationalité, succession, famille, carrière…) grâce à l’accès aux documents d’archives.
Il n’y a que ceux qui publient beaucoup sans jamais consulter en salle qui osent nier les besoins de l’institution en matière d’espace ou éludent le travail minutieux et inlassable réalisé par des générations d’archivistes, manutentionnaires, documentalistes, relieurs, restaurateurs, photographes, ouvriers et personnels administratifs. Ceux-là sont de bien piètres historiens. Collecter, conserver, classer, inventorier, conditionner, communiquer, derrière ces tâches, quotidiennement, des femmes et des hommes œuvrent à la préservation et à l’enrichissement de ce patrimoine commun.
C’est donc au nom de l’histoire que les Archives nationales seraient sacrifiées. Comprenne qui pourra ? Sans nous !
En ce qui nous concerne, nous irons jusqu’au bout de notre combat et sommes sûrs de gagner.
Paris, le 7 juin 2012
Contact :
CGT Archives
téléphone : 01 40 27 63 33 / télécopie : 01 40 27 63 66
Billet de blog 8 juin 2012
Encore la Maison de l'Histoire de France...
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