Billet de blog 18 septembre 2022

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Autoroutes, logistique et camions : 2e effet du GCO à Strasbourg !

Sous couvert de faire croire au désengorgement des axes reliant nos villes, avec l'espoir vendu d'une baisse de la pollution, l'État se rend complice d'un système perfide au service du capital. Les vraies raisons d'une nouvelle route, sont surtout de pouvoir faciliter les déplacements des marchandises et de créer ou dynamiser des espaces logistiques ou commerciaux et donc, d'encore plus bétonner.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

– par Camille

Illustration 1
Une nouvelle zone logistique en projet dans la zone industrielle de Drusenheim/Herrlisheim (67) © capture

À l'heure de la multicrise (économique, sociale, climatique et énergétique), il devient criminel de soutenir les projets d'infrastructure routière en France (vrai, également ailleurs en Europe), sur des modèles datant du siècle dernier, sans vouloir mettre en place un moratoire afin de réévaluer objectivement ces projets. D'une part parce qu'ils sont accapareurs de nouveaux espaces agricoles et naturels. D'autre part, ils poussent à l'urbanisation de nouvelles zones elles-mêmes destructrices des surfaces qu'elles convoitent.

Il est temps de réfléchir autrement et s'attaquer aux maux que cause le trafic routier. Créer de nouvelles routes ne règle rien. C'est ce que dénonce entre autres, la Déroute des Routes, coalition représentante les deux tiers des oppositions aux 55 projets d'infrastructure routière, identifiés en France et dont fait partie GCO non merci, ici en Alsace.

Encore une nouvelle zone logistique dans le Bas-Rhin :
le deuxième effet du GCO de Strasbourg et ce n'est pas fini !

Dans la série « Pendant ce temps » (ce n'est pas fini), en plus du projet de la nouvelle zone industrielle de Hoerdt, une nouvelle base logistique du côté de Drusenheim/Herrlisheim avec Logistique Pfenning devrait s'y installer. Elle vient s'ajouter à une liste de zones en projet dans la Bas-Rhin qui devient inquiétante mise bout à bout. Le deuxième effet de l'ouverture de l'A355 de contournement ouest de Strasbourg, autoroute à péage concédée à ARCOS, une filiale de Vinci Autoroutes. Le fameux GCO, une autoroute jugée inutile et contestée depuis plusieurs décennies par ses opposants, notamment ceux du collectif GCO non merci.

Une enquête publique s'est déroulée en février dernier dans l'indifférence générale. 7 avis y ont été déposés.

© La Déroute Des Routes

Bruno Dalpra, militant engagé au sein du collectif GCO non merci, membre de la délégation de La Déroute des Routes, auditionnée jeudi 15 septembre à l'Assemblée Nationale, commente sur sa publication Facebook :

« [...] j'avais identifié plusieurs projets de zones industrielles et ou logistiques dans mon département. J'avais en tête un lien avec le GCO, mais au travers de nos discussions à la coalition, je prends encore plus conscience du rapport entre le contournement et le faciliter qu'il devient pour des entreprises en lien avec le transport. L'évidence du couloir à camions que nous pointons avec GCOnonmerci et l'émergement de ces plateformes qui ne sont pas forcément "Amazon" ».

Logistique Pfenning est une entreprise avec 800 camions en Europe et qui « ne vendront plus d'Allemagne, puisque basé en Alsace » fanfaronne une professionnelle du transport locale, fane de Vinci.... « les "miracles" du GCO avec l'empoisonnement de notre région, avec encore plus de camions », analyse ironiquement M. Dalpra.

Autoroutes (routes), logistique et camions

Sous couvert de faire croire au désengorgement des axes reliant nos villes, avec l'espoir vendu d'une baisse de la pollution, l'État se rend complice d'un système perfide au service du capital. Les vraies raisons d'une nouvelle route, sont surtout de pouvoir faciliter les déplacements des marchandises et de créer ou dynamiser des espaces logistiques ou commerciaux et donc, d'encore plus bétonner.

C'est le constat que nous faisons à Strasbourg avec l'ouverture du #GCO. Les utilisateurs/trices de l'A35 et les habitants de l'Eurométropole de Strasbourg se sont fait flouer par les porteurs du projet de contournement. L'État et les collectivités locales ont fait allégeance à la CCI et surtout à Vinci, le principal bénéficiaire de cette opération, deal de compensation à l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

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