....car en définitive, c'est en Australie que serait née la permaculture, néologisme né de la contraction de deux mots : permanent agriculture....
"Le terme permaculture, introduit en 1910 par l’agronome Cyril Hopkins, est la contraction de l’expression anglaise « permanent agriculture » qui désigne des méthodes agricoles maintenant la fertilité des terres. Après la seconde guerre mondiale, plusieurs initiatives expérimentent des méthodes d’aménagement des cultures basées sur l’écologie des systèmes. L’essor de la permaculture eut lieu dans les années 70, en réponse à la crise pétrolière, au travers de la création de centaines de sites expérimentant des systèmes agricoles stables qui rejettent les méthodes classiques d’agriculture agro-industrielle peu soucieuse de l’environnement. « La permaculture est d’autant plus pertinente dans une période de crise énergétique. » Ses principes de base sont : pas de déchets, une agriculture naturelle inspirée des écosystèmes biologiques, l’optimisation de la consommation en énergie. Un ensemble de concepts que Robyn Francis expérimente et enseigne depuis 25 ans dans le monde et dans son institut en Australie."
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Nimbin : la force de la coopération et de la motivation
Située entre Brisbane et Sydney, la vallée de Nimbin varie d’un paysage de montagne à la mer. On y trouve des forêts pluviales et de nombreux micro-climats secs ou au contraire fréquemment sujets au gel. Depuis 1993, Robyn y a développé un centre de formation en permaculture et une ferme d’expérimentation appelée Djanbung garden, un terme aborigène signifiant ornithorynque.
Ces cinq hectares de terres incultes, ont été métamorphosés en un havre de verdure et de productions alimentaires variées. « Nous expérimentons les design de la permaculture. » Ceci nécessite d’examiner avec conscience les relations entre les différents éléments composant les systèmes. « Les choses ne doivent pas avoir une seule utilité. Le trop-plein d’eau de pluie qui déborde de ma citerne passe dans différents bassins dans lesquels poussent des plantes qui ont besoin de beaucoup d’eau. Elle s’écoule ensuite et alimente mon potager. La collecte des eaux de pluie est notre seule ressource en eau. » Les fleurs près des cultures sont essentielles pour préserver les pollinisateurs. Le mélange de plusieurs cultures sur un même terrain peut être très bénéfique pour les différentes espèces. « Dans ces systèmes, les animaux ont une fonction importante. Les canards désherbent les pieds des arbres fruitiers, ils nous débarrassent des insectes et des limaces, produisent de l’engrais et ils sont heureux. Les cochons sont de parfaits travailleurs quand il s’agit de retourner un terrain en friche. »
La vallée de Nimbin est aussi le centre de plusieurs mouvements communautaires alternatifs. Ces communautés sont en lien étroit avec les groupes locaux : communautés ethniques, agriculteurs… Ils prônent une conscience favorisant l’alimentation locale, les marchés de producteurs et les coopératives. « Nous avons fait des achats groupés de panneaux photovoltaïques. Nous avons même monté une société. Par temps de soleil, la communauté de Nimbin (3000 maisons rurales, des commerces,..) produit 75% de sa consommation en électricité. « Il est important de se regrouper en communauté pour de telles actions. Nous pouvons ainsi acheter des matériaux de meilleure qualité. Nous avons un moulin à farine local, des déshydratateurs de nourriture et un groupe de sécurité alimentaire. » Un des socles de notre pensée est la résilience, c’est-à-dire la capacité de nos sociétés à assumer et dépasser les crises. « Lors de la grande inondation de la région de Brisbane l’an dernier, les supermarchés qui ne possèdent de stock que pour 3 jours ne pouvaient être ravitaillés. Seul Food Connect, un réseau d’agriculteurs locaux, était en mesure d’approvisionner la ville en produits frais. Des paniers paysans étaient transportés en barque ou sur des planches de surf. Les grandes surfaces n’ont pas l’innovation ou la flexibilité nécessaire pour faire face à ce genre de situation. »
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Les animaux tiennent une place essentielle dans les systèmes de permaculture.
A noter :
Selon Robyn Francis, « la permaculture est une réflexion communautaire sur la manière de résoudre les problèmes locaux avec des moyens réduits. C’est le moyen de créer un esprit communautaire dans la ville. C’est aussi un outil de prise de décision participatif. » A Portland, un carrefour qui était réputé pour être le lieu d’un grand nombre d’accidents a été orné d’un « magnifique mandala [image de méditation] si beau que chacun ralentirait pour l’admirer ». La mairie, rétissante au prime abord, avait accepté ce projet sur la seule base de son faible coût comparé à la création de ralentisseurs. « Et ça a marché ! »

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