Lundi 1er avril
Bonne nouvelle : l’Etat a décidé de sortir des pesticides. De TOUS les pesticides de synthèse. Le premier ministre l’a annoncé lui-même. Il s’est engagé publiquement.
La sortie comprend deux étapes :
1 Accompagnement des agriculteurs : information, formation à d’autres pratiques, aides financières pour couvrir le déficit de récolte des premières années.
2- interdiction ferme d’utilisation des pesticides, avec peine de prison et amende à l’appui, à l’issue de cette première étape qui s’étale sur quelques années.
Poisson d’avril ? Utopie ?
Non réalité, réalité vraie, tangible. Mais pas chez nous. En Inde, dans le petit État himalayen du Skkim, qui a initié cette démarche en 2003. Les pesticides de synthèse sont bannis depuis 2016. C'est le premier État bio au monde ! Les agriculteurs ont retrouvé des rendements suffisants. La biodiversité est préservée. Pour protéger la forêt, qui couvre près de 50 % de l'État, les autorités ont lancé en 2006 une importante campagne de reforestation.
De plus, le Sikkim se passe des sacs plastique, chacun utilise des sacs en tissu et des ustensiles en matériaux durables.
Tout cela, par la volonté politique. d’un premier ministre, Pawan Kumar Chamling, réélu depuis à 5 reprises.
Et chez nous ? Au mépris des alertes scientifiques, en dépit des mobilisations citoyennes, nos gouvernants et nos administrations s'obstinent dans le déni. Avec une stupéfiante indécence, on les voit faire diversion, jour après jour. Faut-il rappeler qu'on annonce une extinction des insectes ? Qu'on compte par centaines de millions la disparition d'oiseaux d'Europe ? Que les alertes sanitaires sur les effets cocktails des pesticides - présents dans les sols, les eaux, tous les milieux- se multiplient ? Pendant l'écocide, les affaires continuent. Sommes-nous capables de changer ce système ?
Journal d'une catastrophe annoncée est un blog publié sur le site de La nage de l'ourse