
La Marseillaise du lendemain est formelle (29/06). La dernière plénière du Conseil régional Paca avant la relâche estivale fut tendue : «la majorité régionale a failli voler en éclats. Les élus sont chauffés à bloc. Le président obligé de rappeler qu'il peut faire expulser ou arrêter tout individu qui trouble l'ordre». Pour justifier ce décor ordinaire de plénière, la Marseillaise se repaît de dossiers classiques. Arlésienne autoroutière (L2) opposant écolos et cocos. Habituel crash-test écolo-socialiste d'avant-plénière sur l'habitat participatif. Pas un mot sur la patate chaude de cette assemblée erratique.
Lapidation de l'Aid dans la cité
A juste titre, le quotidien communiste se fait un sang d'encre pour la majorité régionale. Sur le dossier de « l'Aid dans la cité », son journaliste ne pouvait distinguer de gauche ou droite dans l'hémicycle. Aucune majorité ou opposition pour signifier la divergence idéologique. Pas de gauche pour tempérer la droite et l'extrême droite qui s'agitent. Ecologistes et communistes se rappellent au souvenir du parrain socialiste. L'Assemblée régionale s'accorde pour lapider l'Aïd dans la cité. MP 2013 sera une année de deuil pour l'Union des Familles Musulmanes (UFM13). C'est la seule association agréée par l'UDAF (Union Départementale des Associations Familiales) depuis 1996 et reconnue d'intérêt général depuis 2011. Depuis une décennie, elle s'épuise à rééditer l'unique manifestation culturelle qui rappelle que la seconde ville française n'est pas un Prétoria sociopolitique. Pas de Festival annuel de l'Aïd dans la Capitale culturelle de l'Europe...2013 ?
Harangues pagnolesques
Si la droite s'oppose au dossier en raison de ses antiennes sur l'immigration, elle veut peser sur les primaires socialistes qui éliront son adversaire pour les municipales 2014. Outre la complicité des candidats rivaux, elle compte sur l'embarras des cocos et écolos qui taisent leurs allégeances parmi les prétendants socialistes. Divisée sur ce dossier depuis le début de la mandature, la majorité régionale s'acharne sur les fondateurs de l'événement pour leur proximité avec le candidat-maire du centre ville. Sa gouaille politique pourrait ringardiser les harangues pagnolesques du sénateur-maire sortant. Officiellement pour dettes locatives et mauvaise gestion anecdotique, c'est au nom de l'identité nationale et de la laïcité que le dossier de «l'Aïd dans la Cité» fut souvent suspendu, plusieurs fois remis et finalement retiré de l'ordre du jour.
Villa Méditerranée : un sale coup politique?
Au sein de l'UFM13, l'indignation atteint son paroxysme. Brandissant une lettre du Cabinet du maire-bailleur, l'association déplore un énième sale coup politique et prépare son offensive médiatique : «chaque année, c'est la même rengaine. Avec un effectif divisé par trois et deux salariés en retard de traitement, c'est normal qu'il y ait un reliquat à l'URSSAF et chez les imprimeurs qui ont déjà lancé le BAT (Bon à tirer)...Quant au loyer, voici le courrier du cabinet du maire pour démentir la propagande institutionnelle». Alerté par sa base militante, le groupe écologiste a demandé le maintien du dossier dans l'ordre du jour. Mais les dissensions socialistes ont eu raison du cabinet présidentiel qui l'a sacrifié à la dernière minute. Dans une cité où les règlements de comptes mafieux aggravent les scandales politiques, la Villa Méditerranée risque de n'être qu'un mur de honte pour les petits musulmans qui tapissent ses écrans en disant : «ici, c'est chez nous ». « Habemus Vauzellium ». Mais ce n'est plus l'Aid dans la cité...