C’était le 17 juillet 1972…
En quelques mots, le maître d’hôtel de « L’Oustau de Baumanière » me raconte l’histoire des lieux, une ancienne bergerie transformée et aménagée en hôtellerie de luxe par un homme d’affaires venu de Lyon.
- Nous accueillons ici du grand monde. La Reine d’Angleterre y a séjourné une nuit.
Fier comme Artaban, il me montre le menu servi par son maître, Raymond Thuilier, en l’honneur de la Reine, du Duc d’Edimbourg et du prince Charles venu à tombeau ouvert de Toulon à bord de son « Aston-Martin » décapotable.

En veine de confidences, il me dit encore que venant d’Arles, la Reine Elizabeth avait déjeuné à Fontvieille, au restaurant la Regalido et qu’elle y avait dégusté les vins des Coteaux des Baux, le rosé du Château d’Estoublon et le rouge du Mas de la Dame.Il me rapporte quelques détails liés à ce séjour royal.
« Quel est ce petit animal ? » a demandé le prince Philip en désignant une cigale accrochée en broche au châle d’une Arlésienne.
« Le prince Charles a quitté la Regalido avec un panier de fraises de Carpentras. »
« Quelques jours avant cette visite royale, une vingtaine d’électeurs des Baux avaient dit non à l’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun... »
« La reine a passé la nuit dans la suite numéro 2, celle où a couché le général de Gaulle, et quelques années plus tard, Chirac aussi avec Saddam Hussein»
Autre souvenir relatif à Elizabeth II : quand elle roulait de Saint-Rémy à Avignon, de la vapeur s’est élevée du radiateur de la Chambord où elle avait pris place, une durite ayant cédé. L’alerte fut « chaude » pour les services de sécurité. Sans se départir de son calme la souveraine dit en français au chauffeur : « Je vous félicite parce que nous n’avons pas été enflammés ».
(Extrait du livre : « Les Alpilles au pas de l’âne », Fred Oberson 2011)
