Billet de blog 4 mai 2018

Mai68parceuxquilontfait (avatar)

Mai68parceuxquilontfait

Abonné·e de Mediapart

«Je n’ai vécu que le début du mouvement car les filles de l’internat ont été renvoyées assez vite dans leur famille»

Par Michèle-Ange Vincent, 16 ans, lycéennes à Prades (Pyrénées-Orientales).

Mai68parceuxquilontfait (avatar)

Mai68parceuxquilontfait

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Aînée d’une fratrie de sept enfants, je suis née en octobre 1951. J’avais donc 16 ans et demi au mois d’avril 1968. J’étais lycéenne à Prades, deuxième ville des Pyrénées-Orientales ; et en internat dès la 6e. En effet le lycée « célèbre » de Font-Romeu, ma commune d’origine, n’existait pas encore (il fut ouvert vers les années 1966-1967) ; mais je n’y suis jamais allée car d’une famille ouvrière pauvre, cela permettait à mes parents de justifier d’un appartement « non surpeuplé » et de toucher l’allocation logement.

Avril 1968, car dans mes souvenirs nous étions déjà en grève pour revendiquer des repas corrects. Un mouvement ne commence jamais à une date précise mais il y a toujours des luttes en amont. Pour la suite, je me souviens des journées durant lesquelles nous discutions de ce qui n’allait pas au lycée ; des manifestations dans la petite ville ; des quatre filles qui restaient à l’internat et d’une majorité de garçons dans l’autre internat (seules les classes étaient mixtes à partir de la seconde). Je n’ai vécu que le début du mouvement car les filles de l’internat ont été renvoyées assez vite dans leur famille. Au retour, les discussions ont continué sur l’injustice sociale, la mixité – les cours de récréation sont devenues mixtes –, les cours, les profs...

Une certitude : le mouvement de mai 1968 a été pour moi le déclencheur de ma prise de conscience du collectif, de la nécessité de l’action pour un monde plus juste. Et une autre décision : avec seulement le bac je n’avais pas d’avenir et je ne pouvais pas aller à la fac vue la situation sociale de ma famille. Aussi je décidai d’aller en filière technique à la rentrée 1968. Bonne élève, je passais mon temps à lire de tout et surtout des livres historiques ou de sociologie.

En juin 1970, j’obtenais mon BEP Adjoint administratif et parallèlement mon concours d’agent d’exploitation PTT. Après une formation poste de 3 mois à Montpellier, fusje  nommée à Paris en janvier 1971 aux Chèques Postaux. En mai 1972, je me syndiquai à la CGT. En 1972 toujours, je découvris la JOC.

Aujourd’hui, je demeure engagée ! Toujours à la CGT (j’ai travaillé jusqu’en janvier 2010 et pris ma retraite en mars 2012), à l’ACO et dans une association d’éducation populaire.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.