Billet de blog 6 juillet 2018

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« En arrivant, lycée fermé ! »

Par Colette Martin-Cocher, 18 ans, lycéenne, Grenoble (Isère)

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1968 était ma dernière année au lycée, nous passions le CAP.

1965 : je passais un concours pour entrer au lycée Louise-Michel, section vêtements…

Venant de la campagne, nous étions internes. Nous prenions le car le dimanche soir pour être sur place le lundi matin ; nous devions être habillées de vêtements bleu marine obligatoires le jour de la sortie aussi, nous avions cours le samedi après-midi jusqu’à 16 heures !!!... En tenue nous présentions le carnet d’internat. Puis nous prenions le trolley cours de la Libération jusqu’au point de ramassage du car centre-ville, qui nous ramenait dans nos régions, les « cars Train Bleu » ou « Rapid’Bleu » ! La ligne Grenoble-Valence. Les week-ends passaient très vite : devoirs, lessive, refaire la valise pour repartir, voir les amies.

1968 : nous étions internes aux « Eaux Claires » puis nous allions en cours au lycée Jean-Bart, transportées en car parce que l’internat n’était pas terminé à l’époque.

Le mercredi après-midi, nous sortions en promenade, au bord du Drac à l’époque. Nous avions juste une petite route à traverser car l’autoroute n’était pas construite. Nous allions aussi à l’aéroport, de grandes étendues avant la construction du village olympique : nous avions vu tous les changements, les constructions de Grenoble pour les Jeux. Je faisais de l’athlétisme au stade Bachelard… Pour éviter d’être toujours « en étude ». Puis nous avons eu la chance d’aller à l’ouverture des Jeux olympiques de Grenoble. Notre lycée dans les gradins ce jour-là, il avait neigé, le temps n’était pas très beau, puis le soleil pour l’ouverture. Le général de Gaulle arrive, puis les parachutistes atterrissent dans chacun des anneaux. Très beau souvenir dont on se rappelle encore aujourd’hui. À la maison, j’écoutais les performances de Jean-Claude Killy, notre chouchou, car nous n’avions pas encore la télévision !

Puis les grèves  ont commencé, c’était très pénible. Parfois pas de car, nous devions aller au lycée en voiture, se regrouper avec d’autres pour voyager. En arrivant, lycée fermé ! Pas de cantine, pas de cours, mais à cette époque nous n’avions pas de téléphone ! Encore moins de portables s! Pas de moyens d’être prévenus. Le dimanche, impossible de joindre le lycée, secrétariats fermés. Il fallait se débrouiller : parfois, retour à la maison par nos moyens grâce à des proches. En ville des manifestations… Étudiants… C’est l’année du CAP en fin d’année et nous avons quand même réussi à trouver un emploi en sortant du lycée dans les entreprises textiles, fort nombreuses à l’époque !! Il y avait énormément de travail à Grenoble.

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