Le calvaire de Muhammed Bhar peut se voir comme un symbole des actes criminels de l'armée génocidaire. Un symbole aussi de la manière dont sont considérés les palestiniens, à savoir des "animaux humains" tels qu'ils ont été "décrits" dès le 8 octobre 2023, par le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant.
Déclarations qui n'ont "émus" personne dans notre si belle "communauté" occidentale, à savoir els pays libéraux démocratiques modernes. Tant les dirigenats étaient tous occupés à apporter un soutien inconditionnel aux dirigeants israéliens à reconnaître leur "droit" de se défendre. Terrible inversion des causes et des conséquences. Négation de la colonisation, de ses massacres terribles, des crimes de guerre déjà nombreux et anciens.
Déclarations qui "animalisent" des colonisés, même processus employés par tous les criminels de guerre et autres génocidaires afin de massacrer sans autre formes de procès. "Animaliser" ceux qu'on veut détruire reste un usage assez "ordinaire". "Animaliser", et quoi qu'en disent des éditocrates, c'était déjà ce que faisait les nazis. Et ils n'avaient rien inventé. Ils en ont "industrialisé" les méthodes afin d’éliminer les "cafards".
Ce sont les conséquences qui sont terribles, d'autant plus si les massacres "bestiaux" qui suivent ne rencontrent pas de réelles oppositions et encore moins de sanctions de la part de la "communauté" internationale. Voire même, et c'est encore le cas comme l'ont démontré les accueils d'athlètes israélien, tous ou presque réservistes de l'armée génocidaire. Même si certains sont dispensés 'effectuer leur service militaire.
Le porte-drapeau de la délégation des athlètes du pays génocidaire a même participé à une séance de "signature" de bombes destinées à être larguées contre les palestiniens donc aussi contre des enfants palestiniens. C'est dire la très grande "qualité" morale de respect des "valeurs" sportive de ce génocidaire avéré. Ce qui donne à l'accueil de ces athlètes en France un "parfum" de charogne, autre nom donné aux cadavres d'animaux qui pourrissent après leurs morts, ce qui devient de plus en plus le cas, même si tout cela est invisibilisé par les médias sionistes en Franc et dans le monde "occidental" civilisé, démocrate, respectueux des Droits humains....
Alors accrochez-vous. Car l'histoire de la mort de Muhammed Bhar est horrible, insoutenable, et dans le fond, elle "rend compte" des horreurs de cette guerre coloniale où tout, absolument tout est permis à cette armée génocidaire. Muhammed Bhar est une des victimes de cette guerre, une d'entre elles. Les JO ,auraient pu apporter une forme de désaveux envers cette armée et ses dirigeants. Il n'en a rien été. Les dignitaires "olympiens", certainement en respect des "valeurs" qu'ils disent porter et partager, n'ont pas estimé nécessaire de tenter de modifier quoi que ce soit de cet anéantissement génocidaire d'un peuple en manifestant le moindre soutien à cette population martyr !
Accrochez-vous.
A Gaza, le calvaire d’un jeune trisomique tué par un chien de l’armée israélienne
Après avoir été attaqué par l’animal au domicile de sa famille, Muhammed Bhar, un handicapé mental de 24 ans, a été abandonné dans une pièce de la maison, où il est décédé de ses blessures. Les soldats ont empêché sa mère et ses frères de lui porter assistance.
Muhammed Bhar aimait le calme, la musique et riait lorsqu’on lui caressait les cheveux. A 24 ans, il sortait peu de la maison familiale de Chadjaya, un faubourg oriental de la ville de Gaza, où sa mère, sa fratrie, ses neveux et ses nièces prenaient soin de lui. La famille avait choisi de demeurer dans la ville, durant les invasions successives qu’y a menées l’armée israélienne depuis novembre 2023. En partie parce que Muhammed était trisomique, qu’il se déplaçait avec difficulté et avait peur des foules.
De nombreux Gazaouis ayant la charge d’un parent handicapé, âgé ou malade ont fait de même. Ils font partie des quelque 300 000 personnes qui sont restées dans la cité, largement détruite et coupée du monde, en dépit des ordres d’évacuation de l’armée. La famille Bhar, cependant, a dû fuir les bombardements à de multiples reprises et chercher refuge temporairement dans d’autres secteurs de la ville, comme Rimal et Touffah, emportant Muhammed à chaque fois un peu plus apeuré.
A la fin juin, lorsque l’armée s’est déployée pour la seconde fois dans leur quartier de Chadjaya, dix-sept membres de la famille, dont Muhammed, se sont trouvés bloqués durant une semaine dans leur maison par les bombardements et les tirs, tout proches. Le 3 juillet, en début d’après-midi, les soldats ont fini par entrer chez eux, pour fouiller la maison. La procédure est standard : ils ont percé un mur à l’arrière du bâtiment et y ont fait rentrer un chien de combat, muni d’une caméra.
Le chien a attaqué Muhammed. Il l’a mordu à l’épaule et au torse, l’a traîné dans tous les sens. « Pendant qu’il le mordait, Muhammed caressait le chien. Il lui disait doucement : “Va-t’en mon chéri, va-t’en.” C’étaient les mêmes mots qu’il utilisait quand il jouait avec ses neveux et ses nièces », raconte sa mère, Nabila, jointe par téléphone. Depuis le début de la guerre, l’armée interdit au Monde comme à toute la presse internationale d’accéder à Gaza.
« Pas de nouvelles » des frères
Muhammed est un garçon en surpoids, absolument sans défense. « Il avait un cœur tout blanc et pur. Il avait 24 ans, mais le cerveau d’un enfant. Je faisais tout pour lui, je lui donnais son bain, je le nourrissais. il dépendait de moi pour tout », raconte cette ancienne institutrice, âgée de 70 ans, d’une école maternelle de l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens. Face aux soldats, elle a crié : « Laissez-le ! Il est malade, il est trisomique ! Mais ils ne m’ont pas écoutée. Ils ont laissé le chien le traîner dans la maison », se souvient-elle. L’épisode dure plusieurs minutes, jusqu’à quinze, selon Nabila Bhar.
Cette attaque a initialement été rapportée par le site d’informations Middle East Eye. L’armée a confirmé au Monde qu’elle avait bien eu lieu, en précisant que « des échanges de tirs fournis, entre des soldats et des terroristes du Hamas », se déroulaient à l’extérieur. Lorsque les soldats finissent par éloigner le chien, ils se tournent vers deux frères de Muhammed, Saïf et Jad Al-Hak, âgés de 39 et de 31 ans, les menottent et les emmènent. « Nous n’avons pas de nouvelles d’eux, nous ne savons pas où ils sont détenus », précise un troisième frère, Mikael, un journaliste âgé de 42 ans, contraint par l’armée de fuir vers le sud de l’enclave de Gaza au printemps, et qui demeure en lien avec les siens par téléphone.
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Les soldats enferment alors Muhammed dans une autre pièce, selon les Bhar. Nabila crie de nouveau : « Laissez-moi le soigner, nous avons un kit de première urgence, laissez-moi l’aider. » Elle entend Muhammed qui se plaint et demande de l’eau. Deux autres militaires le rejoignent et le silence se fait.
Lui ont-ils administré un sédatif ? La famille l’ignore : les soldats les poussent vers la cave. A Nabila, qui exige de savoir ce qu’il est arrivé à son fils, l’un d’eux répond : « Assez, il n’est plus là, il est parti. » Puis ils ordonnent à la famille de quitter la maison et de marcher vers l’ouest, en levant un drapeau blanc. L’un d’eux pointe son arme vers Nabila, qui refusait de partir sans son fils, précise-t-elle. Surprise par des tirs, dehors, la famille cherchera refuge dans un bâtiment en ruine du quartier.
« Aucune menace pour les soldats »
Selon l’armée, « les soldats qui ont prodigué les premiers soins à la personne mordue dans l’appartement ont dû quitter les lieux pour s’assurer que [des] soldats blessés reçoivent les soins nécessaires ». Elle affirme qu’un tir de roquette contre un char dans le quartier a tué un soldat et fait plusieurs blessés : « A ce moment, l’individu est probablement resté seul dans le bâtiment. »
Son frère, Mikael, a tenté d’obtenir de ses nouvelles par la Croix-Rouge, sans succès. « Plusieurs dizaines de soldats sont restés chez nous. Ils ont utilisé notre maison pendant une semaine, ils mangeaient, buvaient et utilisaient ce qui leur chantait. Et Muhammed restait enfermé dans la chambre », croit-il. Lorsque l’armée quitte Chadjaya, ce sont des cousins qui y trouvent le corps inanimé de Muhammed, dans une flaque de sang noircie. Ses blessures avaient à peine été traitées. Un tourniquet (garrot utilisé par les armées) semble avoir été appliqué sur son bras.
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Ils reviendront peu après, avec l’un de ses frères aînés, Jibril, pour l’enterrer. Jibril, qui demeurait dans un abri différent, dans l’ouest de la métropole, a transmis au Monde des vidéos qu’il a tournées dans la chambre, ainsi qu’une autre montrant le corps noirci et déjà en décomposition de son petit frère, enroulé dans une couverture. « Nous l’avons enterré près de la maison, dans la rue », précise-t-il. Une pratique commune, se rendre au cimetière étant souvent trop dangereux.
« Muhammed ne représentait aucune menace pour les soldats et ils ont refusé de nous laisser l’aider, tranche Mikael. Il n’y a pas de justice, pas de pitié. Il y a tant d’autres morts innocents, il y en aura d’autres et nous savons qu’Israël ne répondra pas de ses crimes. » La mère, Nabila, s’est réfugiée chez Jibril avec sa fille, Sara. Elle ne veut plus revenir chez elle avant la fin de la guerre. « J’ai trop peur d’y retourner, dit-elle. Chadjaya est une ville fantôme aujourd’hui, il n’y a plus d’eau, tout est vide. Il n’est plus possible d’y vivre. »