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Billet de blog 3 avril 2023

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REVALORISER LE TRAVAIL ET DONC SA RÉMUNÉRATION

La question des retraites est indissociable de l’évolution du travail et de sa rémunération. La question centrale est la juste reconnaissance du travail et donc du salaire Macron parle de « la valeur travail » pour rejeter « la valeur du travail » et ainsi dévaloriser le travail et les travailleurs.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La question des retraites est indissociable de l’évolution du travail et de sa rémunération.

La question centrale, mise en exergue quelques jours pendant la crise COVID, est celle de la juste reconnaissance du travail et donc du salaire brut et du salaire différé incluant les cotisations patronales.

Macron et ses maîtres financiers parlent de « la valeur travail » pour rejeter « la valeur du travail » et ainsi dévaloriser le travail et les travailleurs.

La dévalorisation du travail se marque par la substitution d’aumônes pour compenser l’insuffisance de la rémunération du travail et de la reconnaissance du travail effectué et donc des travailleurs.

Remplacé le salaire par une « prime pour l’emploi », des bons de ceci ou de cela, c’est dire à ces travailleurs pauvres que le produit de leur travail ne vaut pas une paye suffisante pour vivre dignement. C’est leur dire qu’ils ne sont pas capables d’assurer, par leur engagement dans la société, les moyens de vivre à leur famille. Quel mépris des travailleurs et de la valeur du travail !

Pourtant, ces travailleurs, sont les rouages essentiels de la marche du système : aides-soignantes, caissières, livreurs, aides à domicile, agents d’entretien, ouvriers agricoles, serveurs ...

Ce sont eux qui assurent le fonctionnement de la société, des entreprises et la qualité de vie de la population. Ce sont aussi eux qui subissent conditions de travail dégradées, autoritarisme, précarité, travail de nuit, horaires décalés, bas salaires ...

Ces emplois sont sous-payés par rapport à leur utilité sociale et par rapport aux compétences qu’ils mobilisent.

Or, ce sont ces emplois qui se développent au détriment des emplois de production de biens matériels ce qui contribue à la fin de l’ascenseur social. 

De plus, au lieu d’organiser les moyens de rémunérer correctement ces travailleurs, notamment pour les métiers de soin, d’assistance, de services ou d’éducation, l’État les cofinance avec la prime d’activité et dispense les employeurs de cotisations sociales, ce qui contribue à creuser les déficits publics beaucoup plus que les déficits envisagés pour les retraites.

De plus, dans l’entreprise, la part des salaires et des cotisations sociales ne cesse de se dégrader par rapport aux investissements, aux frais de structure et aux dividendes. Sous Giscard, les dividendes représentaient 2 semaines des salaires du secteur privé versés à tous les salariés du pays. En 2022 c’est plus de 7 semaines pour les dividendes et les rachats d’actions !

Redonner leur juste place à la rémunération directe du travail et aux cotisations nécessite une autre répartition des ressources, une autre répartition du produit du travail. Il faut aussi rechercher des financements adaptés aux évolutions du travail, à la révolution de la robotique et aux besoins de la société et organiser une autre répartition des richesses. Une cotisation sociale sur l’activité des robots me paraît inévitable à l’époque où se développe l’intelligence dite artificielle. Il faut adapter le contrat social, l’améliorer pour que la République française reste la RÉPUBLIQUE SOCIALE voulue par les résistants.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.