UN CONTRAT SOCIAL DÉTRUIT :
- Le cas français
Que révèlent les manifestations Anti pass-sanitaire et anti vaccin ? Bien au-delà de la conjoncture sanitaire, comme le mouvement des Gilets jaunes, elles révèlent une perte de confiance dans les pouvoirs publics et dans tous ceux qui s’expriment dans les médias traditionnels, tous suspects d’être la voix de leurs maîtres, les ultra riches, les laboratoires médicaux, les financiers …
Cette défiance générale se fonde sur des faits qui se sont fortement aggravés sous Macron avec l’explosion des grandes fortunes et des dividendes tandis qu’augmente la pauvreté et que les salaires et les retraites stagnent et ne permettent souvent plus de vivre bien et que des jeunes vont à la « soupe populaire » !
Le contrat social a été rompu par les plus riches avec la complicité des états et des classes politiques de droite et de gauche de gouvernement.
Quelques chiffrent expliquent cette perte totale de confiance des classes populaires et des salariés dans leurs dirigeants et leur propos.
En 2020, en pleine crise sanitaire, économique et sociale, les 500 plus grandes fortunes de France ont accru leur avoir de 300 milliards d’euros soit 30% de plus, portant leur capital à 1 300 milliards.
300 milliards de plus, pour nous cela semble inimaginable. Quelques comparaisons permettent d’en voir l’indécence.
300 milliards c’est environ le déficit cumulé prévu pour les retraites pendant 20 ans c’est à dire jusqu’à ce que l’équilibre du système actuel se réalise naturellement de nouveau. Cela signifie qu’une taxe annuelle de 5% sur la croissance des 500 plus grosses fortunes françaises suffiraient à éviter toute remise en cause des droits à la retraite. Une taxe de 10% permettrait de garantir à tous une retraite égale au SMIC et une indexation des retraites sur les salaires. Et Macron dit que travailler plus longtemps et baisser les retraites par le système à points est inévitable !
300 milliard c’est plus que 3 fois le total du coût des salaires de tous les fonctionnaires d’État dont le gouvernement refuse la simple indexation sur l’inflation depuis des années. Une hausse moyenne de 10% des salaires des fonctionnaires ne représenterait que 3% de ce que les 500 plus riches ont engrangé en 2020. Et Macron dit que cela est impossible !
300 milliards c’est 25 fois le coût du RSA que Macron qualifiait de « pognon de dingue ». Doubler le RSA pour garantir à tous un niveau un peu plus digne représenterait 4 % de cette somme et l’étendre aux moins de 25 ans une fois doublé environ 4% de cette somme. Pas question dit Macron !
300 milliards c’est environ 12 fois ce que coûterait un revenu de base de 1 000 euros par mois pour tous à partir de 18 ans, majoré des aides pour enfants soit seulement 6 à 7% de cette somme. Impossible dit Macron !
300 milliards c’est 38 fois le coût annuel des APL : un « pognon de dingue » dit Macron qui les réduits encore de 900 millions en 2021 selon les projections de la Caisse nationale d’Allocations familiales, les jeunes étudiants et salariés et les familles qui s’agrandissent étant les plus touchés. C’est juste dit Macron !
Tout ceci révèle que, comme au début du capitalisme, les États, qui, notamment en France depuis l’œuvre du Conseil National de la Résistance, associée à la peur du communisme, avaient dus limiter les effets pervers du capitalisme, ont mis fin à ce compromis sous la pression des milieux financiers.
Même des économistes libéraux reconnaissent que les états asservis se sont mis au service du nouvel ordre gestionnaire capitalisme.
Ceci est particulièrement vrai en France et explique cette défiance envers toutes les institutions, envers toutes les informations portées par le « système ».
Hollande porte une grande responsabilité : après avoir annoncé « Mon ennemi c’est la finance », sous les conseils de Macron et de ses amis financiers, il a inventé le CICE, plus grand transfert d’argent de la solidarité sociale vers le capital de l’histoire de France.
Le CICE n’était qu’un début. Macron président a fait beaucoup mieux. En 2019, 40 milliards de transferts vers le capital contre la solidarité avec le CICE doublé par les baisses de cotisations sociales appelées « charges » par les antisociaux.
Depuis 2018, chaque année, Macron offre aux financiers et entreprises 20 milliards de baisses de cotisations.
Il faut y ajouter plus de 5 milliards de réductions d’impôts et participations sociales avec la « flat taxe » contre 3 Md en 2019 car cette réforme a favorisé l’augmentation scandaleuse des dividendes versés et peu imposés et donc à baisser la part des salaires dans le produit national. La totalité des sommes payées par les revenus de la finance en impôts et prélèvements sociaux sont plafonnées à 30% contre 60% sans cette flat taxe. C’est pour le « ruissellement » dit Macron. Mensonge, rien ne ruisselle, tout s’accumule en haut !
Il faut encore ajouter la suppression de l’impôt sur la fortune : avec l’augmentation des grandes fortunes, le manque à gagner ne cesse de croître et dépasse certainement les 5 milliards par an désormais. C’est pour l’emploi dit Macron ! Rien de plus faux, cet argent sert à faire monter la bourse pour les spéculateurs qui exigent ensuite des baisses de coûts salariaux en exigeant des licenciements boursiers.
En août on apprend que le salaire des grands patrons du CAC40 a augmenté de 42% en 2020. Il atteint en moyenne 5,4 millions d’euros par an, alors que ces mêmes patrons bloquent les salaires et demandent au gouvernement, qui obéit, de ne pas augmenter le SMIC, que les soignants, les professeurs, les salariés les plus utiles sont de plus en plus mal payés, que les salaires des fonctionnaires, même les moins payés, sont bloqués…
Macron nous dit qu’il faut réduire les salaires bruts en diminuant les cotisations sociales du privé. Il bloque les salaires des fonctionnaires. Il nous dit que la solidarité sociale c’est « un pognon de dingue ». Il dit que la France n’a plus le moyen de payer la retraite à 62 ans. LE POGNON DE DINGUE C’EST PLUS de 30 milliards dont Macron fait cadeau aux plus riches chaque année. 30 Mds qui manquent aux hôpitaux, aux écoles, aux plus pauvres.
Voilà ce qui détruit le contrat social
Voilà ce qui nourrit la révolte du désespoir
Voilà aussi ce qui nourrit l’extrême droite : le gouvernement, comme l’extrême droite, fait porter sur les immigrés la responsabilité des difficultés sociales pour détourner la colère des victimes françaises du système vers les victimes de ce système au niveau international. Pour Macron c’est aussi un moyen de faire croire aux victimes « françaises » qu’ils sont du même côté de la barrière que leurs exploiteurs : ils sont « français » ensemble contre les « migrants ». Ce faisant il détruit encore plus le contrat social et surtout en détruit le fondement : la solidarité sociale envers tous les humains.
Pardon j’oubliais une dernière : grâce à Macron et à la suppression de l’ISF, ces 300 milliards engrangés par les milliardaires en 2020 ne donneront lieu ni à impôt ni à cotisation sociale puisqu’il n’y a plus d’impôt sur la fortune. C’est bénéfice net pour les maîtres de Macron.