MACRON-DARMANIN : L’INEXORABLE DÉRIVE
Il y a 6 ans des naïfs me disaient que Macron serait un président libéral et donc un défenseur des droits humains.
Je contredisais systématiquement cette illusion : il ne peut pas y avoir de politique antisociale sans dérive sectaire et stigmatisante. Il n’y a pas de droits humains respectés sans droits sociaux et la régression sociale est une négation des droits humains.
Le rapprochement Macron-Darmanin-Le Pen découle logiquement de la politique de service des plus riches de Macron. Face aux pauvres et à la classe moyenne, en régression sociale, confrontés à l’enrichissement provocateur des milliardaires grâce à Macron, à l’appropriation des biens par une très petite caste, le gouvernement doit détourner le mécontentement.
Pour cela, le bouc émissaire facile est le différent ou le plus pauvre que soi.
Pour détourner la colère vers les plus pauvres, Macron a inventé une expression révélatrice, « un pognon de dingue » pour désigner la solidarité.
Il tente ainsi de faire croire à la classe moyenne que ses difficultés résultent de la mauvaise volonté des plus pauvres, chômeurs, précaires, Rmistes …, afin d’opposer les pauvres et les un peu moins pauvres, les retraités et les salariés. C’est dans cet esprit qu’il a réduit les APL, les salaires des fonctionnaires, les retraites, qu’il s’en prend aux chômeurs. Plus que des économies budgétaires sur leur dos (ces économies sont des bouts de chandelle face aux cadeaux faits aux milliardaires), il s’agit de les désigner à la vindicte populaire comme étant responsables des difficultés sociales. Comme on a exonéré les plus riches et les grandes entreprises de leur participation à la solidarité nationale en détruisant leurs impôts et cotisations, la solidarité repose essentiellement sur la classe moyenne. Cela facilite la montée d’un ressentiment, nourri par le pouvoir et des médias complices, et le rejet des indispensables impôts et cotisations sociales par une partie d l’opinion.
Comme cela ne suffit pas, il faut ajouter un autre bouc émissaire. Les étrangers, ceux qui peuvent apparaître comme différents, sont alors stigmatisés non pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont. On agite les peurs, on assimile quelques cas à un groupe homogène, à une religion, à une origine. On masque ainsi que l’insécurité, montée en épingle mais réelle pour les plus pauvres, résulte d’abord des conditions de vie, de l’insécurité sociale, de l’absence d’espoir dans une vie meilleure. Seule la sécurité sociale, c’est à dire les moyens de vivre dignement dans un environnement de qualité, peut faire augmenter la sécurité. La répression, parfois nécessaire, ne résout rien.
Avec cette politique, Macron tente de solidariser la salariés, cadres, employés, ouvriers avec les plus riches qui les appauvrissent chaque jour un peu plus en leur faisant croire qu’ils sont dans la même catégorie, ceux qui sont dignes de la république et soi-disant « respectueux de ses valeurs ». Dans ce cas, j’écris exceptionnellement République avec une minuscule car c’est un détournement de terme, une violation de la République sociale inscrite dans la Constitution de notre République par la volonté du Conseil national de la Résistance.
Ainsi, pour éviter une révolte de masse face à sa politique de régression sociale, Macron a besoin de nourrir le ressentiment contre les pauvres et contre les étrangers, les différends. Pour cela le RN est un allier indispensable qui capte les voix populaires au profit d’un parti qui a toujours été aussi antisocial que Macron. Ceux qui sincèrement votent pour le RN sont les idiots utiles de Macro. Il ne faut pas les stigmatiser à notre tour, mais leur expliquer, les convaincre que l’adversaire, le responsable de leurs difficultés, ce n’est ni l’étranger ni le pauvre, c’est la politique de Macron et l’inégalité galopante.
Tout naturellement le seul adversaire de Macron, c’est la NUPES qui revendique plus de justice sociale, un partage des richesses, le respect de vraies « Valeurs de la République Sociale ». Il faut donc par tous les moyens favoriser le RN et isoler la NUPES, la diaboliser. Ici aussi, Macron trouve sur son chemin des idiots utiles, des prétendus « gens de gauche » qui l’ont rallié et, pire, des soi-disant « socialistes » qui tentent de diviser le PS et le couper de la NUPES.