Cette année, mes vœux, pour vous souhaiter à vous, votre famille et tous ceux qui vous chers, seront très concrets avec 3 propositions qui j’espèrent retiendront l’attention des acteurs politiques et syndicaux qui se rangent dans le camp du progrès humain, social, démocratique et écologique :
1°- Transformer tous les financements publics des activités économiques dans les entreprises en « propriété sociale » échappant à tout pouvoir des détenteurs du capital privé de ces entreprises.
2°- Faire de la Sécurité Sociale et de l’hôpital public le cœur d’un système de santé vraiment universel incompatible avec un secteur hospitalier à but lucratif et un secteur 2 de la médecine.
3°- Construire un contrat social universel pour l’humanité
En 1973, j’entrais pour la première comme professeur dans ma classe de 5ème de Josselin (56). Le monde était en pleine période d’euphorie. La croissance semblait sans limites et les capitalistes annonçaient à tous le bonheur par la consommation. On ne parlait plus de pays pauvres mais de « pays en voie de développement », le bonheur capitaliste étant annoncé comme universel.
Hélas, à la fin de l’année 1973 et en 1974 va commencer un cycle de crises dont nous ne sommes toujours pas sortis car la crise n’est pas conjoncturelle, c’est une crise irrémédiable du capitalisme.
Aujourd’hui, on le voit bien, ce n’est plus le bonheur pour tous qui est annoncé mais l’entrée en sous-développement industriel et social des pays dits développés. En France aujourd’hui, on est incapable de soigner correctement les gens, incapable de permettre à tous de vivre dignement. Le système de santé s’effondre, l’éducation nationale est en grande souffrance, avec un échec scolaire associé au niveau social, les services publics, mis en concurrences, sont défaillants, les approvisionnements de base ne sont plus garantis.
Si le système capitalisme ne s’effondre pas depuis 3 ans c’est parce que l’État providence, si décrié par eux, est devenu la providence des capitalistes : on injecte de l’argent public emprunter au système financier pour que celui ne s’effondre pas.
Pour sortir de cette impasse, il faut remettre en cause le fondement du système capitaliste basé sur la primauté du capital qui exige le profit maximum et qui dirige les entreprises et de fait, toute la société, entrée dans une ploutocratie.
Pour dépasser ce système, il faut en casser le fondement : la possession du capital de l’entreprise.
Ma première proposition est donc de transformer tous les financements publics des activités économiques dans les entreprises en « propriété sociale » échappant à tout pouvoir des détenteurs du capital privé de ces entreprises. Le capitalisme ne survivant que grâce au soutien public, ce capital social deviendrait rapidement très important et serait non cessible, attaché à l’entreprise et géré sous le contrôle exclusif des salariés en activité de l’entreprise. Je peux transmettre un dossier sur le sujet à qui le souhaite.
Pour dépasser le système, il faut aussi réduire la zone d’influence ou de direction du capitalisme. Pour cela, il faut rétablir le monopole des services publics en commençant par le domaine de la santé.
Il y a aujourd’hui un double combat politique à mener pour une Sécurité Sociale réellement universelle, qui serait socialement, médicalement et économiquement très avantageuse par rapport au dualisme actuel, et pour un système de soins vraiment public sans but lucratif.
On voit bien aujourd’hui que le système dualiste est incapable de répondre aux besoin de soins avec les urgences dépassées par la charge, des déserts médicaux, …, tandis que les groupes financiers propriétaires d’établissements de soins privés et d’EHPAD accumulent les profits avec des dépassements d’honoraires créant une médecine à 2 vitesses selon les moyens financiers.
Cette idée se traduit par 8 mesures :
PREMIÈRE MESURE : DISPARTION DU TICKET MODERATEUR. Cela rend inutile les assurances complémentaires. La prise en charge Sécu garantit à tous des prothèses dentaires et auditives et des lunettes de qualité adaptées aux besoins de chacun.
DEUXIÈME MESURE : Retour à une gestion par les acteurs sociaux comme avant 1967 avec répartition nouvelle des sièges : 50% des sièges aux organisations syndicales représentatives des salariés, chômeurs et retraités, 25% aux associations de malades et aux personnels de soin, 25% aux représentants des employeurs s’ils acceptent de siéger. À défaut ce quart serait attribué à des représentants de l’État et des collectivités territoriales.
TROISIÈME MESURE : SOCIALISATION TOTALE DE L’ASSURANCE MALADIE avec augmentation de la cotisation à l’assurance maladie inférieure au coût actuel des cotisations aux complémentaires santés (grâce aux économies de gestion) et suppression des cotisations individuelles ou socialisées aux assurances et mutuelles complémentaires.
QUATRIÈME MESURE : INTÉGRATION DES PERSONNELS des complémentaires « santé » dans les organismes de Sécurité Sociale, les hôpitaux et les EHPAD.
CINQUIÈME MESURE : INTÉGRATION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA DEPENDANCE dans l’Assurance Maladie de la Sécurité Sociale.
SIXIÈME MESURE : INTÉGRATION des établissements de soin de la Mutualité au secteur hospitalier public avec évidemment l’intégration de tous les personnels et la garantie des droits acquis.
SEPTIÈME MESURE : Intégration des cliniques privées à l’hôpital public ou déconventionnement total des établissements et des praticiens pour ceux qui la refuseraient.
HUITIÈME MESURE : Élargir la base des cotisations au-delà du seul travail en faisant cotiser les revenus du capital, les dividendes (y compris ceux qui partent à l’étranger), les robots …
La sécurité Sociale permet d’avancer rapidement dans ce secteur. Mais la conquête collective des services publics devra progressivement redevenir universelle dans le cadre d’un monopole public non lucratif (eau, rail, gaz, électricité …)
La troisième proposition est celle d‘un contrat social universel. La grande erreur de ma génération a été de croire que le progrès social réalisé chez nous se généralisait à tous les pays alors qu’il a été fondé sur l’exploitation du reste de l’humanité.
Pour maîtriser et puis dépasser le capitalisme seule une stratégie internationaliste peut y parvenir. Le progrès des conditions de vie n’a pas été universel car cela aurait conduit à la disparition du capitalisme qui n’a pu survivre au progrès sociaux chez nous que par l’exploitation d’une autre partie de l’humanité avec mise en concurrence de nos travailleurs et délocalisations.
La marche sera longue dans ce domaine mais l’Europe devrait en devenir le moteur.
Face au DAVOS des milliardaires, elle pourrait organiser, à Varna, dans le pays le plus pauvre de l’UE, le DAVOS du développement humain, social, démocratique et écologique réunissant les militants de ces secteurs du monde entier.
Une mesure permettrait aussi d’avancer : décider que, dans les multinationales, le droit social qui s’impose est celui du lieu d’implantation où les droits sociaux sont les plus avancés.
Vous allez me dire que ce sont des utopies. Les droits d’aujourd’hui sont les utopies d’hier et c’est la volonté humaine qui permet de transformer les utopies en réalité.
Alors pour vous, votre famille, je souhaite une bonne et heureuse année de combat pour le progrès humain social, démocratique et écologique. Il faudra aussi se battre pour défendre les conquis notamment, pour nous français la retraite solidaire.