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Billet de blog 6 novembre 2013

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ROMAN LES PETITS-CHILIENS EXTRAIT 3

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LES PETITS-CHILIENS EXTRAIT.
Combien de nuits le King avait-il suivi Pedro jusque chez les jumeaux sans que le garçon s’en aperçoive ? À chaque fois qu’il le voyait, c’était comme une poussée dans tout son corps. Son cœur battait au rythme des roues d’un train à toute vitesse. Le King était pour les voisins un type avec une pommette enfoncée, qui sentait l’huile rance, l’humidité et l’urine. Comment aurait-il pu dire à ses amis, aux soirs de beuverie, qu’il pensait jour et nuit à un homme, qu’il était amoureux d’un garçon du quartier. Comment aurait-il pu avouer qu’il avait tout fait pour être un instant, seul avec lui ? Quitte à révéler la présence de Miguel, dénoncer Esteban, avertir les voisins pour qu’ils alertent Pedro de la présence des militaires. Désormais, il pensait le jeune homme seul, disponible, il se moquait de sa détresse, de sa peine. Marcelo était une brute qui n’avait jamais regardé son corps, il n’avait aucune idée de la beauté. Il était comme ses amis. En public, ils ne dévoilaient ni leur tendresse, ni leurs sentiments. Ils étaient les acteurs d’une pièce de théâtre où ils jouaient à être des hommes purs et durs, qui dans l’intimité pleuraient leur solitude.

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