L'un des principaux arguments des avocats de la défense, qui assurent l'innocence des accusés, est que l'une des petites victimes a été déclarée vierge par un médecin gynécologue, et aurait donc menti quand elle indiquait avoir été violée par trois hommes. Cette expertise doit être nuancée car la science montre que l'absence de séquelles physiques ne signifie pas l'absence de viol.
En effet, l'absence de lésions d'un hymen ne permet en aucun cas d'assurer qu'une personne n'a pas été pénétrée. Avant 2003 on comptait déjà pas moins de quatre publications scientifiques à ce sujet (voir les références de l'article cité).
Dans la revue Gynécologie Obstétrique & Fertilité, F. Abriat, L. Benali et S. Gromb ont publié en français en 2012 l'article Examen de l’hymen chez les mineures dans un contexte d’agression sexuelle, dans lequel ils font un état d'avancement du savoir scientifique au sujet des traces corporelles laissées par les agressions sexuelles.
Une pénétration vaginale ne rompt pas l’hymen de façon systématique, surtout chez les adolescentes. De plus, l’hymen cicatrise facilement et rapidement et peut ainsi rendre difficile un examen à distance des faits. L’examen de l’hymen est rarement l’élément déterminant de l’évaluation médicolégale d’une jeune victime d’agression sexuelle.
La littérature scientifique est nombreuse à ce sujet mais la défense a semble-t-il omis de prendre en compte ce savoir.
Il est choquant que les avocats des enfants ainsi que les magistrats n'en aient pas eu non plus connaissance.
Alors que se serait-il passé si la fille des Marécaux n'avait pas été de manière non scientifique déclarée vierge, et donc vue perçue comme une menteuse par les participants au procès en appel ?
L'issue du procès aurait certainement été différente quand on voit l'importance de cet élément dans les déclarations d'Odile Mondileu-Héderer dans le documentaire Netflix...
Cela aurait en effet obligé les participants à l'audience à se rendre compte que l'affaire ne reposait pas uniquement sur Myriam Badaoui et les enfants Delay. Si l'accusation de viol à l'encontre d'Alain Marécaux de la part de deux de ses enfants avait réellement été entendue, son acquittement aurait été bien moins probable.