Netflix sortira le 15 mars sa série documentaire sur l'affaire Outreau.
Nous, défenseurs, avons tellement peur que cette série soit en faveur des agresseurs et contre les enfants victimes, comme presque tous les médias français ont rapporté l'affaire il y a des années (ayant partagé les bancs du procès avec les avocats des pédophiles). Par exemple, l'année dernière, France 2, principale chaîne publique, a diffusé un mixte documentaire/fiction sur l'affaire accordant 92% de temps d'écran aux adultes acquittés contre 8% aux enfants victimes, et Jonathan Delay, l'un des enfants, a appelé à une Boycott de la série, sa parole n'ayant pas été respectée..
La première bande-annonce de la série de Netflix nous fait tellement peur :
La série va-t-elle encore faire taire les enfants ?
Le problème, c'est que cette bande-annonce se concentre uniquement sur une seule femme : Myriam Badaoui, la mère des 4 enfants qui ont lancé l'affaire en dénonçant les abus subis.
Elle est devenue le bouc émissaire de l'affaire lorsque les avocats de la défense ont décidé d'en faire une dame manipulatrice qui a tout inventé, après avoir dit qu'elle avait tout inventé, et bien qu'elle soit ensuite revenue à ses déclarations initiales. Ce revirement conféra à Myriam une place bien plus importante que celle qu'elle a pu avoir réellement dans le fond du dossier.
Même si elle n'est pas innocente dans cette affaire, et a participé aux abus, elle a également été victime de violences de la part de son mari Thierry Delay, beau-père de ses enfants, l'homme par qui le malheur est arrivé.
Etant une femme, algérienne (son nom a une consonance arabe) et grosse (regardez l'avocat de la défense grossophobe la refaire avec ses bras dans le clip), elle a été victime d'une vaste campagne de dénigrement, qui a porté préjudice aux douze enfants reconnus victimes. .
Racisme, misogynie et grossophobie à l'honneur !
Les avocats acquittés ont réussi à faire croire que toute l'affaire reposait sur ses déclarations. Ce qui est absolument faux, car pour chacun des 17 accusés, de multiples dénonciations et aveux étaient disponibles dans le dossier (et plusieurs acquittés ont avoué). Mais la supériorité numérique de la défense et sa connaissance des journalistes leur ont permis de remporter la bataille médiatique et juridique. En réalité, le dossier était si épais que les journalistes l'ont analysé à travers les éléments communiqués par la défense.
Ce premier extrait laisserait donc penser que Netflix a une nouvelle fois décidé d'orienter la série sur les expériences et les éléments apportés par la défense des pédophiles.
Serait-ce un extrait expressément provocateur pour tromper les téléspectateurs et provoquer des rebondissements dans la série ? Il faut l’espérer mais c’est un choix tellement farfelu qu’on peut fortement en douter…
Il suffit de creuser un peu le dossier pour se rendre compte que le dossier prouvant l'existence d'un réseau pédophile ne repose pas sur les seules déclarations de Myriam Badaoui. C'est ainsi qu'Alain Marécaux, la plus célèbre des victimes acquittées, a été indemnisé d'un million d'euros pour ses trois années d'incarcération, alors que son fils avait révélé des choses bien plus graves que la simple "machine à bisous" évoquée dans la série de france 2 .
Si Netflix reprenait la version des acquittés, la parole des enfants ferait encore un bon en arrière et l'idée selon laquelle les enfants mentent dans des affaires de pédophilie seraient encore une fois remise au goût du jour, ralentissant les progrès de la justice et le traitement des affaires...