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Billet de blog 22 janvier 2017

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PS : arrêtons les frais

il est temps d'en finir avec le PS en s'abstenant d'aller voter à ses primaires dimanche. D'ailleurs, les température s'annoncent froides.

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Le Parti socialiste tel qu'il a été créé à Épinay en 1971 sur les décombres de la SFIO aurait dû s'arrêter en 2002, après la défaite de Lionel Jospin suite à une course vers le centre suicidaire, ou encore en 2005, quand l'adhésion réflexe au Traité constitutionnel européen lui a fait rater l'occasion de mettre KO Jacques Chirac et la droite.

La période qui a suivi doit s'analyser avec le recul comme celle d'une illusion sur la capacité du PS à sortir de sa culture étroitement gestionnaire et religieusement européiste pour prendre le vent des idée nouvelles et se diriger au cap de l'égalité et de l'écologie, que l'on alignerait. La sélection de François Hollande lors des primaires de 2011 au nom du "vote utile" a d'ailleurs bien fait comprendre que le ressort de la reconquête du pouvoir serait la manipulation plutôt que la créativité.

La victoire surprise de 2012, acquise davantage contre Nicolas Sakozy qu'en faveur de François Hollande, a constitué une nouvelle "divine surprise" et a donné une ultime chance au PS de jouer un rôle dans l'émancipation.

Elle nous a certes permis d'écouter un discours sympathique du nouveau président sur Jules Ferry et son action éducative. On retiendra aussi la loi sur le mariage pour tous, portée - ne cachons pas notre contentement alors - par une Christiane Taubira au sommet de son éloquence et de sa pugnacité. Enfin, la décision à prendre pour sauver le Mali l'a été et le sort des armes a récompensé une audace dont on ne croyait pas François Holande capable.

Mais pour le reste, quel désastre ! L'"économie de l'offre", pitoyable camouflage de la déflation et de l'extension de la culture rapiat à l'ensemble des services publics, a été appliquée avec constance. La transformation du droit du travail en instrument d'asservissement des salariés, engagée mezzo voice par la droite, s'est accélérée.

En politique étrangère, reprenant la politique de la SFIO des années 50, la France s'est mise à la remorque des dominants du camp occidental ; États-Unis pour le lointain ; Allemagne pour le proche européen. Le concours de François Hollande et cie à la liquidation de l'expérience Tsipras restera d'ailleurs l'une des grandes tâches du quinquennat.

Sur la sûreté publique, en outre, il a fallu les terribles attentats de 2015 pour que le pouvoir prenne conscience des trous béants creusés dans l'appareil de défense et de sécurité intérieure par l'agitation Sekozyste et la mesquinerie filloniste. Les illusions européistes et atlantistes ont cependant empêché d'aller plus loin dans les remises en cause.

N'oublions surtout pas que, non contents de ne pas supprimer l'un des grands travaux inutiles qui détruisent notre environnement en nous ruinant et de prendre exemple sur François Mitterand arrêtant Plogoff ou de Lionel Jospin sabordant le projet de canal Rhin Rhônes, le gouvernement et les hiérarques socialistes les ont au contraire multipliés.

Plus grave encore, si le style fait l'homme ou la femme politique, à quel triste spectacle avons-nous assisté ! Toutes ces "réformes", "transformations" et autres "projets-d'avenir-de-modernisation-durables", ont été en effet menés à coups de mentons et de discours morgueux, de lois répressives voire franchement liberticides, de détournements de l'état d'urgence transformé en machine à dresser des lettres de cachet, le tout dans le plus grand mépris des opposants, surtout quand ils étaient de gauche. Pas d'amnistie, au contraire, s'est abattue sur les forces vives de la gauche une répression mesquine, tatillonne, menée avec une grande constance, ponctuée de bastonnades assermentées. Il est terrible de constater qu'elle a non seulement abîmé des vies mais qu'elle en a détruite aussi et ce sans repentir public des responsables et sans beaucoup d'espoir de jugements des auteurs directs de ces brutalités mortelles.

Quel a été le rôle du Parti socialiste dans cette déchéance ? Et bien, une faction en a été complice en toute béatitude, sans remords visibles - qu'elle aille au diable pour cela- tandis que l'autre s'est complue à jouer un rôle de ce qu'il est convenu de désigner par le terme de "frondeur", par allusion aux troubles de la minorité de Louis XIV. Encore faut-il s'entendre sur la Fronde dont on parle. Notre camarilla d'ex-futurs ministres renvoyés n'aurait certes pas fait partie de la Fronde des bourgeois et du menu peuple parisien massacrés en 1648 pour avoir réclamé respectueusement un peu de partage du pouvoir alors que leurs homologues anglais l'obtenait en coupant la tête de leur roi. Non, elle ressemble à la Fronde des princes, qui, après avoir ravagé les campagnes et rendu la vie impossible aux paysans entre1648 et 1653, s'en sont allés négocier leur ralliement à la monarchie contre pensions, gouvernements de province, rangs, et autres colifichets. Ce sont ces précieux que l'on a vu pérorer aux trois fastidieux débats de la primaire, accompagnés de quelques féaux du PS et de son sergent major.

Il est temps de mettre un terme à cette farce tragique car elle nous empêche de faire face aux défis du temps. Nous pouvons le faire dès dimanche en ne votant pas aux primaires pour éviter d'adouber soit une brute soit un malin. Pour paraphraser un vieux dicton : "Oignez le PS, Il vous poindra, poignez le PS, Il vous oindra".

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