Il est assis sur sa chaise en bois dans cette pièce de vie aux plafonds hauts... derrière lui tout un pan de mur est brûlé, cramé.
Il est arrivé dans ce logement social en couple avec 2 enfants. Les histoires d'amour, la vie, un divorce, la deprime. .la vie de papa solo... et la maladie qui vient s'immiscer...
Il parle doucement, le sourire aux lèvres... la vie, il la porte... il est simple, jovial, toujours prêt à tendre la main... comme tout le monde il a ses défauts et ses qualités, il essaie de se dépatouiller des événements de sa vie... comme tout le monde, voire un peu plus. .
Il y a près de 2 ans il installe un poêle à bois dans son logement communal... il l'allume. Heureusement que ses enfants n'étaient pas là... ils n'auraient pas survecu... même les voisins ont ouvert les fenêtres la nuit à cause de cette horrible odeur... et pour cause, une mauvaise installation... ça a pris feu petit à petit à l'intérieur du mur...
Le matin le mur était brulant...
Les pompiers...
Tout casser... et voilà
L'histoire des assurances qui se débattent pour savoir laquelle des parties paiera... lui, il est resté calme... la victime qui accepte. Un coup de pas de chance... peu de temps avant c est le mur de son jardin qu'un camion poubelle à cassé... il prend les choses avec philosophie...
Sa maison empeste, il vient de vivre un incendie mais il vient d'un endroit où être vivant est suffisant.
Il ne présente pas le modèle du working boy idéal mais, en même temps, on est aux fins fonds de l'Ardèche, pas à la défense...
Des rumeurs, ce serait de sa faute, il a mis des palettes, il n a pas mis le bon bois, tout est mis en œuvre pour l'accabler... des élus qui passeront chez lui, qui raconteront qu'il fait des tags chez lui, ou encore qu'il n est pas vraiment handicapé etc etc... il ne dit rien.
Il reçoit un courrier d'huissier pour mettre fin à son bail sous prétexte de loyers en retard , de tags sur les murs et non entretien du jardin...
Il est assis sur sa chaise en bois, derrière lui le pan de mur est cramé et près de 2 ans plus tard aucun travaux n'a été fait.
Une semaine sur 2 il reçoit ses enfants dans ce lieu... il est calme et discret, il ne sait pas trop quoi faire ni quoi dire...il attend... peu de moyens...
Il a fini par aller à l'aide juridictionnelle et il a une avocate parce qu'il se dit que peut être il a des droits... notamment le droit à la dignité...
Un village perdu, logement communal, un homme seul avec ses enfants, une façon très particulière de recevoir les familles "etrangeres" au village (surtout si elles ne sont pas riches en apparence) .. une sorte de maltraitance naturelle... comme si dans ces endroits reculés le droit n'existe pas...