Jeudi 26 Septembre, 7 heures, le réveil sonne. J'ai mal au crâne, ma compagne également, mais on suit notre routine habituelle à la maison. réveil en douceur dans le lit en se disant qu'on y resterais bien. 7 h 22,le réveil nous rappelle que la c'est bon faut se lever! alors, comme d'habitude dans notre monde hyper connecté, j'allume le smartphone et ma compagne fait de même...
Et là 7 messages en absence de ma sœur et ma compagne en reçoit une dizaine, de ses filles affolées expliquant qu'il y a un incendie à Rouen. je rappelle ma sœur, infirmière de nuit dans un service d'urgence. Elle m'explique qu'il y a un incendie chez lubrizol, que le service est en confinement et qu'un des pompiers présent lui a expliqué que leur lances fondaient avec la chaleur. J'ouvre la fenêtre, il fait encore nuit, j'habite à 2,5 kilomètres (moins à vol d'oiseaux) au nord de l'usine, à Deville les Rouen, mais pas sur les hauteurs. et là surprise on aperçois un panache de fumée impressionnant et des flammes. On allume France bleu, puisque c'est la radio la plus a même de nous informer sur les éventuelles mesures de confinement. Je calfeutre les ouvertures éteins la ventilation.
Le journaliste explique la situation, l'incendie et finit par indiquer que les sirènes seront actionnées à 7 h 45. alors on se met à écouter tous les sons et guettez cette foutue sirène. et rien à 8 heures le journaliste explique que la sirène a fonctionné à Rouen et Petit Petit-Quevilly... dans le même temps le concept de "pas de toxicité aiguë " apparaît et les premiers doutes sur ce qu'on nous donne à entendre.
Je contacte mon encadrement pour savoir quelle est la consigne. mon bureau se trouve rive gauche pas très loin de l'usine. il m'ai demandé de rester chez moi. Le service restera fermer toute la journée. Ma compagne travaille au département dans un service accueillant du public sur les plateaux nord de Rouen. Elle tente de s'informer et rien, pas de consignes d'aucune sorte. Elle part travailler sous le panache de fumée. Sans consignes, les professionnels prennent l'initiative de demander aux usagers de ne pas venir.
Dans cette situation on devient accro aux infos. France bleu finit par passer des chansons, c'est irréel du coup et j'arrête la radio. 10 heures conférence de presse en direct. Le colonel des pompiers fait une gaffe en répondant à un journaliste sur le concept de toxicité aiguë en expliquant que cela veut dire pas de mort immédiate. Il est immédiatement repris par le préfet. 11 h 30 sur France info, castaner arrive et on attend de voir ce qu'il vas dire (même si ça risque d'être convenu). 11 h 45, le gars annonce la mort de Chirac et plus rien ensuite pendant plus d'une heure. j'éteint la télé et la radio et m'informe sur le net. Le nuage ne passant pas directement au dessus de la maison, je suis moins inquiet. Mais j'ai la gorge qui pique, les yeux qui pleure et toujours ce mal de crâne qui ressemble pas aux autres....
Ma compagne rentre du travail, il règne tout à coup une forte odeur d'hydrocarbure. on recommence a s'informer mais pas grand chose et on est inquiet.
Le lendemain retour au travail ça pue lorsqu'on passe sur le pont flaubert, on entrevoie le site et toujours ce mal de crâne. Ah oui je n'ai pas qualifié celui-ci. J'ai eu des gueules de bois, des migraines, de la fièvre etc.... mais celui la il est singulièrement différent...
Et le flot d'infos sur internet vérifié et non vérifié (journaliste de france 3 faisant des malaises, des copains décrivant les mêmes choses: la suie, les malaises les odeurs, les fake news de Facebook...) La visions des camions de pompiers partout, des flics avec leur masque. Et le préfèt qui explique que tout vas bien qu'il attend les résultats d'analyse... Bon il faut vous dire que mon grand père était responsable de la section de chimie du palais de la découverte et que la chimie c'est du coup pas un sujet inconnu pour l'éducateur que je suis. Pour analyser une substance (air ou autre) et déterminer les éléments qui la compose il faut un spectromètre de masse. on introduit l'échantillon et la machine le décompose en très peu de temps. Alors le fait que les résultat d'analyse n'arrivent pas ben ça craint et rend le discours rassurant carrément anxiogène...
On est lundi 30 Septembre, depuis le 26 on a mal au crâne dès qu'on est sous le vent de l'usine comme ce soir. la gorge, les yeux, le nez irrités... mais Edouard Philippe explique que c'est gênant mais pas grave. Sauf que le constat c'est dès qu'on sent l'odeur on est pris de ces maux alors c'est sur il nous prend pour des cons.
Demain je serais devant le palais de justice
PS: je suis atteins de dysorthographie, veuillez m'excuser pour les fautes ;)