Le dragon de l'étang noir
"Noires comme encre sont les eaux de l'Étang Noir,
Où vit, dit-on, un dragon que personne n'a jamais vu.
Au bord de l'étang, un temple officiel a été édifié,
Comme pour une divinité que le dragon, créature de l'homme, n'est pas.
Que surviennent disette, inondation, sécheresse ou maladie,
Voilà que les villageois en accusent le dragon.
On nourrit des porcs, on prépare du vin pour les sacrifices ;
Prières le matin, actions de grâce le soir, se succèdent à la demande du sorcier.
...
On empile les viandes sur des pierres au bord de l'étang,
On verse le vin dans l'herbe devant le temple.
Je ne sais depuis combien d'années on fait des offrandes au dragon.
Mais rats et renards s'enivrent et se gavent à satiété,
Heureux renards, malheureux porcs...
...
Au fond de l'étang, le dragon sait-il quelque chose ?"
BAI JUYI traduit par D. Hoizey