ElecteurDeGauche

Abonné·e de Mediapart

6 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 octobre 2022

ElecteurDeGauche

Abonné·e de Mediapart

En finir avec le déni pandémique à gauche : scénario de l'autodéfense sanitaire.

A la lecture de l'état des connaissances scientifiques et médicales sur les dynamiques évolutives des variants et sur le CovidLong, un scénario-catastrophe -celui d'un "mass disabling event"- pour nos infrastructures vitales collectives se dessine. Contre le "vivre avec", il faut que la gauche prenne la mesure de l'enjeu, et s'attelle à la construction d'une autodéfense sanitaire.

ElecteurDeGauche

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

I - "Mass disabling event"

C'est un billet qui est passé inaperçu en France. Peut-être qu'avec le recul, on lui confèrera la même importance qu'à la fameuse étude de l'Imperial College, qui, en mars 2020, avait temporairement disqualifié le laissez-fairisme pandémique. En juin, le Census Bureau (Bureau du Recensement), dépendant du Département du Commerce étatsunien, a proposé une estimation, fondée sur les données du Household Pulse Survey (HPS), du nombre d'américains infectés par des formes de CovidLong et ainsi tenus à l'écart du marché du travail. Plus de 16 millions d'américains seraient aujourd'hui considérés comme affectés par un CovidLong (la population étatsunienne totale est composée d'environ 329,5 millions d'individus), et parmi ces derniers, entre deux et quatre millions se seraient retrouvés au chômage du fait des effets du CovidLong, pour un coût estimé entre 170 et 230 milliards de dollar par an (la population active est d'environ 150 millions). Le Guardian s'est fait ensuite l'écho, en Septembre, de l'étude, relativisant ainsi la notion de "Great Resignation", dont les analystes médiatiques sont friands. Les activistes antivalidistes parlent aujourd'hui de "mass disabling event" : un évènement d'invalidation de masse.

En l'espace de deux ans, la pandémie aura provoqué aux Etats-Unis, en outre, plus d'un million de mort, devenant l'une des causes principales de mortalité dans la première économie et la première puissance militaire mondiale. La vague d'Omicron, supposément "mild", y a provoqué plus de décès que la vague Delta. Si Omicron apparaît, dans les premières études qui nous sont proposées, être relativement moins facteur de décès et de CovidLong/Infection (environ 5% de chance par infection vs 10% pour Delta), le taux de contagion (R0) bien plus élevé du variant, associé à la multiplication des vagues épidémiques qui, à moins d'être adepte du wishful thinking, ne semblent pas prêtes de disparaître d'elles-mêmes, nous assure, à terme, une large prévalence du CovidLong dans la population.

Des tentatives de modélisation du nombre de contamination nécessaire pour attraper le CovidLong en fonction des taux estimés du risque d'infection de longue durée on été effectués en ligne. Si ces modélisations sont, bien sûr, à prendre avec des pincettes -puisqu'elles ne sont que des scénarios sans ancrage empirique-, elles permettent de nous donner accès à un mode de compréhension contre-intuitif de cumulation des risques dans le temps, avec, pour horizon, une contamination généralisée de la population à des formes plus ou moins graves de CovidLong. La question principale demeure, bien évidemment, celle de l'immunité. On sait déjà par exemple que, si les vaccins actuels semblent assurer une certaine protection contre le CovidLong, ils ne suffisent pas à éliminer totalement les risques -au mieux, ils sont divisés par deux, ce qui n'est certes pas négligeable. Surtout, les souhaits d'immunité collective -périodiquement ranimés par l'extrême-droite libertarienne depuis le début de la pandémie- sont contrecarrés par les dynamiques d'échappement immunitaires des variants. La dispersion du virus et des variants à l'échelle d'une population globale de plus de 7 milliards d'individus interconnectée (la possibilité du voyage de longue distance augmente la probabilité de dispersion pandémique et l'émergence de variants plus meurtriers), assure à ces derniers un vaste terrain d'expérimentation et de contagion - bien loin des mythes vers une évolution à moindre virulence.

La question demeure : à quel point cette dynamique d'échappement immunitaire diminue-t-elle la virulence de la maladie ? Somme-nous à l'abri d'un regain de virulence, comme cela s'est passé dans la dynamique 2020-2021, qui avait vu successivement Beta et Delta ? Nul ne peut le dire. Plus fondamentalement encore, les spécialistes sont loin d'être rassurants sur les effets des infections à répétition, qui ne produisent pas l'immunité "naturelle" escomptée, et qui pourraient bien s'avérer cumulativement plus dangereuses qu'une infection unique -bien loin, là encore, du mythe immunitaire de l'infection nécessaire à l'immunité.

II - Qu'est-ce que le CovidLong ?

Qu'est-ce que le CovidLong ? Il est encore difficile de produire une compréhension globale de la maladie, qui s'accompagne d'effets aussi variés que le "brain fog" associé à des dommages neurologiques, la fatigue chronique, la perte des sens (goût, odorat), la diarrhée, des douleurs nerveuses aux extrémités corporelles, les pathologies pulmonaires, les thromboses, le diabète, les accidents cardiovasculaires, la réduction de la fertilité (voir notamment l'extraordinaire travail de recension effectué par l'association AprèsJ20). Certains scientifiques et quelques malades du CovidLong tendent aujourd'hui à comparer ce dernier à la maladie chronique provoquée par le VIH. Le virus demeurerait sur le temps long, dans l'organisme, et attaquerait, petit à petit, par poussée virale, le fonctionnement des organes et du système immunitaire -c'est la notion de réservoir viral-, ce qui expliquerait l'extrême variété des symptômes associés. Certaines propositions de traitement médicamenteux commencent à prendre en compte ce type d'analogie, avec lesquelles, cela va sans dire, il faut prendre des pincettes. Autant dire que nous n'en sommes qu'au début de notre compréhension d'une maladie émergente qui, sous cet aspect à tout le moins, n'est effectivement pas sans rappeler le SIDA à ses débuts, lorsque des malades mourraient sans en comprendre la cause (voir par exemple The Epidemic. A Global History of AIDS, Engel (2020)). Est-ce que nous sommes déjà dans un tel scénario ? Seul nos efforts pour le comprendre nous le diront, mais il n'apparaît pas absurde, en attendant, de nous en inquiéter, ne serait-ce que pour nous pousser à entreprendre les recherches nécessaires.

Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que la répétition d'un tel "mass disabling event" affectera grandement dans la durée notre capacité collective à assurer notre survie. Déjà confrontés à des crises écologiques, économiques et guerrières, nous y adjoignons la crise sanitaire de (très) longue durée. Ces crises ne doivent pas être comprises comme des évènements ou des enjeux isolés : elles sont en réalité interconnectées. Comment assurer la transition écologique si des millions de travailleur.ses, d'ingénieur.es, se trouvent handicapées à la maison, incapables d'effectuer leurs tâches ? Comment remplir nos hôpitaux de soignant.es, si ces derniers sont incapables de distinguer leurs instruments ? Comment assurer la maintenance de nos centrales nucléaires, si nos ingénieurs sont cloués au lit ? Comment faire la guerre, si nos soldats s'effondrent sur le champ de bataille ? Comment nourrir le monde, si nos agriculteurs et nos paysans peinent à se baisser par terre ? Comment penser, si nos intellectuels ne parviennent plus à penser ? Ceci n'est peut-être pas un scénario : le magazine Fortune se faisait l'écho, il y a peu, de la multiplication des morts subites chez d'anciens malades "milds" sans antécédents cardiovasculaires.

La leçon de tout ceci, c'est que l'évènement pandémique est un fait social, et donc, un fait politique, qu'il faut prendre en compte, relationnellement, avec tous les éléments du jeu. La problématique ici demeure notre appréhension du risque et des incertitudes. Lorsqu'un scénario pessimiste se présente, faut-il l'écarter simplement au prétexte du manque de données ? Ou faut-il agir de manière à ce que les conditions nécessaires à sa matérialisation ne se présentent pas, ce en dépit des incertitudes qui demeurent ? Nous ne pouvons pas toujours agir en sachant : il nous faut apprendre à repérer, dans la foule d'information et dans les tentatives de faire sens de ce qu'il se passe, les signaux d'alerte, multiples, qui se présentent à nous. Une balle tirée à bout portant, que l'on ait vu ou pas le pistolet et que l'on sache ou pas ce que cette détonation signifie a priori, est une balle. Faut-il laisser ces nouveaux êtres -qu'ils soient issus de chauve-souris en liberté ou dont le sang a été transformé en laboratoire- se balader dans la nature, au prétexte que nous n'avons pas encore bien déterminé ce qu'ils sont ? Ne nous revient-t-il pas de prendre le risque, politique, d'agir de manière préventive, en prenant au sérieux notre avant-garde, ces chasseurs du virus, qui pistent les traces parmi nos morts et nos survivants, et qui dressent un tableau toujours plus inquiétant de ce qui est en train de nous arriver, et qui pourrait bien persister, si rien n'est fait ? 

III - Quelle politique face à l'épidémie-catastrophe ?

Au fond, la question politique cruciale aujourd'hui est peut-être la suivante : la politique ZéroCovid de la Chine actuelle est-elle un autre des signes de l'irrationnalité du PCC (Parti Communiste Chinois), ou bien est-elle le résultat d'un calcul incluant une perspective de longue durée de protection contre la mortalité de masse et le CovidLong, par lequel ses dirigeants pensent -peut-être à tort- s'assurer un avantage comparatif biopolitique décisif face à leurs concurrents ? Sans doute la tenue du congrès du PCC dans les jours qui viennent nous renseignera sur la question, puisque certains commentateurs prétendent qu'elle sera l'occasion pour Xi Jinping d'annoncer la fin des mesures autoritaires. Les économistes cités dans l'article se montrent étonnés "It is puzzling why the economic factors haven’t weighed more", nous confie Thomas Hale, professeur à l'université d'Oxford, face à ce qui lui semble la preuve d'une  irrationnalité économique. Peut-être découvrira-t-on que l'économie a bel et bien pesé, mais en prenant en compte des facteurs tout à fait différent que la croissance à court terme. 

Que l'on s'entende bien : je ne prétend pas que la solution adoptée par le PCC soit la meilleure, puisqu'elle évacue la question des problématiques sociales, économiques et sanitaires des mesures de lockdown sur les populations affectées -avec tous les abus associés qui horrifient nos réseaux sociaux. Je souligne ici simplement ce décalage des regards sur le virus comme une manière de décentrer notre propre appréhension de l'évènement pandémique -ou, mieux, syndémique, puisque les spécialistes soulignent le fait qu'il est essentiel de prendre en compte le fait qu'une pandémie n'existe pas en dehors de la société qui permet ou entrave la contagion, l'appréhension des symptômes, leur prise en charge, etc. Rappelons simplement que le lockdown de Wuhan début 2020 nous apparaissait aussi, à l'époque, comme l'expression d'une irrationnalité autoritaire, un tantinet exotique. Il est aujourd'hui évident, aux yeux des chercheurs qui travaillent sur la question, que le mode de gouvernementalité chinois contemporain doit être compris comme un processus autocritique complexe, qui incorpore de manière hybride des éléments néolibéraux, communistes, autoritaires et écosystémiques (voir Ong et Zhang, 2008 ; Oswald, 2017), à la pointe des recherches sur les coronavirus -malgré les échecs du territoire-sentinelle de Wuhan. Il apparaît dès lors de par trop réducteur d'expliquer la continuité de la politique ZéroCovid, par la seule menace que représenterait l'abandon de cette dernière pour la légitimité du pouvoir.

La catastrophe sanitaire du Covid aujourd'hui est, à bien des égards, dans un état très semblable à la question environnementale il y a quelques années -au-delà des liens qui ont été effectués, dès le début de la pandémie, en qualifiant l'épidémie de zoomose-, lorsqu'un Jean-Pierre Dupuy travaillait sur la notion de catastrophisme éclairé. Le moyen le plus efficace de prévenir la réalisation du pire des scénarios, c'est de faire comme si nous y étions déjà : nous sommes déjà dans la catastrophe, que nous en voyions sensiblement toutes les manifestations, les causes et les conséquences, ou non. D'aucuns adaptent d'ailleurs à l'évènement pandémique les avertissements du Collectif Zetkin afin de permettre l'identification des ennemis de la cause environnementale. Le Covid a affecté des milliards de personnes. Court et long, il tue, et il tuera encore ; pire, peut-être, que la mort, il pourrait nous condamner, toutes et tous, jeunes, vieux, bien et malportants, à une transformation encore plus radicale de notre vie sociale que celles déjà provoquées par l'ensemble des tentatives de gouverner la pandémie qui ont déjà eu lieu. Comment vivre dans une société hiérarchisée par le CovidLong, entre survivants, à la jonction entre eugénisme et capitalisme de la catastrophe ? Ceci n'est pas qu'un scénario : sous bien des aspects, nous y sommes déjà, puisqu'en abandonnant le port du masque collectif, nos gouvernements ont condamné à mort des milliers de personnes affectées de comorbidités, pour qui toutes les précautions à adopter ne sauraient remplacer notre vigilance et notre attention collective à ne pas semer la mort autour de nous. Qui parmi nous restera "essentiel", après avoir été infecté par un CovidLong dont l'existence même en viendra, au mieux à être niée, au pire à être imputé par un groupe d'extrême-droite quelconque à la présence de mauvais gênes ? Telle est l'un des scénarios validiste qui nous guette. 

Alors, que faire ? Telle est la question, mais encore faut-il se la poser. Sans doute les prises de position en faveur d'une politique infrastructurelle antiCovid (filtration et aération des pièces closes, masques gratuits, investissement dans la prévention, la qualité des soins pour les affectés par le CovidLong, etc.) sont-elles bonnes à prendre dans une logique de prévvention. Mais sont-elles suffisantes pour faire face au projet politique fascistoïde et libertarien du laissez-faire qui, après avoir été largement refoulé au début de la pandémie, semble aujourd'hui regagner en force ? L'indifférence à la mort qui nous gagne n'est-elle pas autre chose que le signe d'une fascination pour la vie sienne, rampante, affectant -aussi à gauche !- ceux qui confondent libertarianisme et liberté ? Autrement dit : l'indifférence pandémique collective actuelle, y compris à gauche, est-elle une victoire de plus au compte de l'hégémonie culturelle de l'extrême-droite ? Il nous faut prendre en compte la question du déni pandémique, avec la même détermination et le même type d'analyse que celles qui nous mené à comprendre les ressorts de la politique de désinformation scientifique pro-tabac qui a donné lieu à l'émergence du champ de l'histoire et de la sociologie de la production de l'ignorance - l'agnotologie (Proctor, 2014) et qui conduit aujourd'hui les un.es et les autres à désirer l'endémicité d'un virus avec lequel il apparaît de plus en plus clair que nous ne pouvons pas co-exister - ou du moins, pas dans la formation sociale capitaliste globalisée actuelle, qui lui offre un réservoir de réinvention inépuisable.

Une chose est sûre : le déni collectif de la situation pandémique ne peut plus durer. L'absence du sujet de l'élection présidentielle 2022 a été le signe d'une grave insuffisance collective, sous des prétextes électoraux fallacieux. Il faut en parler, et sérieusement, et à haut niveau -pas au sens où le Covid deviendrait l'affaire de porte-paroles autorisés, mais bien parce que nous avons besoin, collectivement, de nous élever les uns et les autres au niveau d'analyse nécessaire pour comprendre la situation et agir. En faveur d'une autodéfense sanitaire, nous avons besoin d'allié.es, au spectre le plus large possible - par (mal)chance, cette épidémie, puisqu'elle nous touche toutes et tous, peut nous assurer un large champ d'action. Il est bon déjà de noter que de nombreux collectifs se sont déjà formés, en ligne et hors-ligne : on pense ici à l'association Après J20, aux comptes Twitter Autodéfense Sanitaire & Solidaire, Cabrioles, au Collectif Winslow pour la Santé Publique, ou bien au collectif Covid au Long Cours et Covid Pédiatrique...

Il importe, en somme, de sortir de l'isolement afin de prendre conscience que notre expérience de la réalité est aujourd'hui largement partagée : de construire, en somme, ce que l'anthropologue Paul Rabinow appelle des "biosocialités", autour de nos afflictions, actuelles ou potentielles, afin de faire mentir les adeptes de la critique facile de la "biopolitique". Ces derniers, à l'instar du philosophe italien Giorgio Agamben, ne voient dans les formes prises par la politique sanitaire qu'une des nombreuses dérivations d'un état d'exception supposément attentatoire à leurs libertés. Soyons clair : il n'est pas ici dans notre intention de faire un éloge de l'Etat d'Urgence sanitaire et de ses attestations de déplacement -ne serait-ce que parce, si l'on doit accepter le principe que l'exercice de la politique doit s'accompagner d'une éthique de la responsabilité, alors le rôle de l'Etat d'Urgence sanitaire dans l'émergence du Covido-négationnisme est immense. La biopolitique, argumentera-t-on, est une chose trop sérieuse pour être laissée aux mains des seuls professionnels de la politique et des seuls représentants d'Etat, dont les atermoiements et les incohérences ont abouti à la formation, en France, d'un pôle social en forte hausse de réticents aux gestes barrières, avec à la clef une baisse proprement ahurissante du port du masque (de 73,1% au début de l'année à 15,9% en termes de fréquence de l'adoption systématique déclarée des mesures de prévention et évolutions de l'enquête CoviPrev).

Il importe aujourd'hui de penser les formes que pourraient prendre une biopolitique, mise au service des forces démocratiques et anticapitalistes, qui ne prenne la forme, ni d'un éloge cynique de la mort humaine, sacrifice supposément inéluctable face à une nécessaire "revanche de la nature" - "nature" que nous n'avons pourtant jamais cessé, paradoxalement, de coproduire-, auquel on peut tendre le miroir en contrepoint du sacrifice au service de la nécessaire "économie" ; ni celui d'un éloge à tout prix de la seule survie, pendant apolitique d'une vie passée, pour reprendre un slogan populaire, à la gagner.

Pour conclure en citant Antonio Gramsci, comme c'est bien souvent l'usage : "instruisez-vous, car nous aurons besoin de toute votre intelligence ; agitez-vous, car nous aurons besoin de tout votre enthousiasme ; organisez-vous, car nous aurons besoin de toute votre force."

PS : n'étant pas spécialisé en immunologie ou en virologie, j'accueille avec plaisir les critiques -constructives et bienveillantes- sur des manquements constatés par rapport aux variants ou au CovidLong.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.