"Lettre à M. XXX,
Président de la République
Monsieur le Président,
Me permettez-vous, dans ma gratitude de vous dire que votre étoile, déjà si pale jusqu’ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? Vous êtes sorti sain et sauf des précédentes épreuves, vous avez conquis les puissants. Vous apparaissez nettement fragilisé dans l’apothéose de cette fête patriotique détournée par Vichy… pour la France, et vous vous préparez à terminer votre mandat sur des mesures liberticides et des violences abjectes d’inspiration ploutocrates. Mais quelle tache de boue sur votre nom - j’allais dire sur votre règne - que cette abominable affaire « des retraites » !
Le Conseil Constitutionnel (CC) au lieu d’arbitrer comme il se doit vient, par ordre, d’oser « valider » un texte honni par les français desquels vous tirez votre faible légitimité, élu que vous êtes sur un malentendu, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c’est fini, la France a sur la joue cette souillure, l’histoire écrira que c’est sous votre présidence qu’un tel crime social a pu être commis. Puisqu’ils ont osé, j’oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j’ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de notre nation exsangue déjà tant éprouvée par des années chaotiques, agonisante, dans la plus affreuse des tortures, un crime démocratique. Et c’est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d’honnête homme. Pour votre honneur, je suis convaincu de votre ignorance. Et à qui donc dénoncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n’est à vous, le premier magistrat du pays ?
Sur ordre d’une ploutocratie, votre premier ministre McKinsey a violé à plusieurs reprises la volonté générale par une utilisation détournée de la Constitution française et de l’argent public, sans raisonner au nom de l’intérêt général. L’opinion préconçue qu’ils ont tenté de façonner est la goutte d’eau qui fait déborder la patience de notre opinion publique il est donc coupable ; Le premier conseil des ministres a pu être inintelligent, le second est forcément criminel, les suivants…
Son excuse, je le répète, est que le chef suprême avait parlé, déclarant la réforme adoptée inattaquable, sainte et supérieure aux hommes, de sorte que des inférieurs ne pouvaient dire le contraire. On nous parle de la République, on veut que nous l’aimions, le respections. Ah! certes, oui, la Force de Sécurité qui se lèverait à la première menace (réelle), qui défendrait la terre française, elle est tout le peuple, et nous n’avons pour elle que tendresse et respect. Mais il ne s’agit pas d’elle, dont nous voulons justement la dignité, dans notre besoin de justice, et si nos dirigeants faisaient montre de plus de conscience, nous n’en aurions sans doute nul besoin. Il s’agit du sabre, le maître qu’on nous donnera demain peut-être. Et baiser dévotement la poignée du sabre, le dieu, non ! Je l’ai dit ailleurs, et je le répète ici: quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l’on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres.
Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure. J’accuse le ministre intérieur d’avoir été l’ouvrier diabolique de l’utilisation détournée de lois anti terroristes, en inconscient, je veux le croire, et d’avoir ensuite défendu son œuvre néfaste et liberticide, sur des médias privés, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.
J’accuse le ministre « intérieur » de s’être rendu complice, tout au moins par faiblesse d’esprit, d’une violence illégitime contraire à notre esprit républicain. La République n’est pas au service du capitalisme.
J’accuse le ministre Intérieur, pompier pyromane d’avoir encouragé l’usage d’armes de guerre face à une jeunesse légitimement révoltée. Mais également d’avoir tenté d’étouffer des bavures, de s’être rendu coupable de ce crime de lèse- humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l’état-major compromis.
J’accuse le ministre interné de s’être rendu complice du même crime à l’encontre de mouvements environnementaux pacifiques en particulier à Sainte-Soline (priez pour nous), combattants de la liberté et de l’intérêt général face au réchauffement climatique, peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l’arche sainte, inattaquable.
J’accuse le premier ministre d’avoir orchestré une présentation scélérate de la réforme contestée, j’entends par là une communication de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, le constat d’un impérissable monument de naïve audace.
J’accuse le ministre du « travail aliénant », d’avoir fait des déclarations mensongères et frauduleuses concernant un minimum retraite à 1200 euros, à moins qu’un examen médical ne le déclare atteint d’une maladie de la vue et du jugement.
J’accuse le ministre délégué chargé des comptes d’apothicaire d’avoir mené dans la presse, particulièrement sur LCI, une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute en s’égarant sans scrupule abusant d’éléments de langage sur les Français qui se lèvent tôt…
J’accuse certains préfets de faire un usage détourné de lois liberticides anti terroristes pour interdire des manifestations légitimes et de couvrir des pratiques illégales.
J’accuse enfin globalement l’ensemble de votre gouvernement de mener le pays à sa perte en défendant une politique d’un autre âge, en sacrifiant notre système de santé notre éducation en ne reconnaissant pas l’urgence de réformer notre modèle agricole intensif devenu obsolète et en investissant massivement dans des équipements de maintien de l’ordre barbares, détruire le thermomètre quand on a de la fièvre n’a jamais constitué une politique viable.
Mais je nous accuse aussi nous les Français, collectivement, quelles que soient nos opinions ou nos confessions de renoncer à nos prérogatives citoyennes. De baisser les bras de laisser des lois liberticides et des drones envahir notre pays, de laisser des multinationales et des cabinets de conseil dicter nos règlementations. De ne plus s’intéresser à la vie publique et à l’intérêt général, de se regrouper par communauté d’idées et de se combattre et de refuser de s’écouter et finalement se détester. J’appelle à la refondation d’un contrat social. Je félicite ceux qui comme en d’autres temps s’indignent et se soulèvent quelles que soient leurs inspirations et leur modalités. Tout mieux que la ploutocratie. Le peuple est souverain. Qualifier de casseurs antirépublicains des jeunes politisés qui rêvent d’une alternative au capitalisme est un contresens dans une civilisation ou la Chose Publique est privatisée depuis longtemps.
En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets dans le champ de l’article 29 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose.
Quant aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice.
Pour votre complète information, monsieur, une gare, c'est un lieu où l'on croise des gens qui ont réussi à traverser la vie avec résilience et des gens qui passent à côté de l'essentiel, des gens qui n'ont rien (la propriété c'est le vol) et des gens qui accumulent bêtement des richesses au détriment des autres.
Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour ! J’attends.
Veuillez agréer, monsieur le Président, l’assurance de mon respect uniquement due à votre fonction de serviteur (de la Nation?).