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Billet de blog 13 janvier 2021

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Les étudiants abandonnés à leur propre sort

Cette rentrée n’en est pas une pour les étudiants. Vous, médias, lecteurs, avez la possibilité de relayer notre voix. Vous avez le pouvoir d’éveiller les conscience. Vous trouverez une lettre ouverte, que vous lirez ou non, qui décrit notre situation et notre état d’âme. Celle-ci est peut-être un « pavé dans la marre » mais elle montre au moins à quel point nous sommes désemparés...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Merci cher lecteur de nous sortir de notre solitude en entreprenant la lecture de cette lettre.


Voilà bientôt dix mois que nous avons quitté les bancs de la faculté, de retour pour une période de deux semaines et demi à la rentrée scolaire de septembre. Nous sommes lassés des cours en visioconférence face à un écran, attristés de ne pas pouvoir revoir nos amis, fatigués de n’avoir aucun lien social avec notre université qui fait entièrement, voire intégralement, partie de notre vie.


Je suis actuellement en première année de master. Certains ont le souvenir des meilleures années de leur vie, nous, nous sommes enfermés entre quatre murs. Ces dernières années d’études sont celles où nous avons véritablement choisi notre domaine de prédilection, nous avons soif de savoir, d’épanouissement dans ce domaine. Cette pugnacité est renforcée par le fait que nous avons été sélectionnés à la fin de notre licence. En effet, cette réforme de sélection permet à nos masters d’avoir un plus faible effectif que les années précédentes. Notre promotion est composée de seulement 40 étudiants. Un nombre dérisoire, qui correspond à certaines classes de lycées, BTS ou encore classes préparatoires, lesquelles sont encore en présentiel à l’heure actuelle.


Nous avons encore espoir de retrouver nos amphithéâtres… Nous sommes prêts à expérimenter toute initiative pour retrouver un enseignement en présentiel. Par exemple obliger les étudiants à rester dans un même amphithéâtre pendant que seuls les professeurs se déplaceront, établir une feuille de présence pour réduire les flux d’étudiants, effectuer des test PCR préalable…


En effet, le début de ce semestre sans perspective de reprise nous semble difficile, nous ne pouvons même pas faire connaissance avec nos professeurs ou chargés de TD… Nous avons déjà vécu cette situation au premier semestre : la représentation de nos chargés de TD est malheureusement réduite à l’assemblage de quelques pixels. Nous sommes déjà las de recommencer un semestre dans de telles conditions.


Nous le savons, la situation sanitaire implique des concessions. Pourtant celles-ci deviennent compliquées lorsque nos parents partent chaque matin au travail, notre frère cadet à l’école et notre ami d’enfance à son alternance. Nous devons faire face à ce sentiment d’isolement. Pourquoi ne pas nous offrir, au même titre que les lycéens, la possibilité de nous responsabiliser ?


Nous avons pris connaissance de la circulaire MESRI du 20 décembre 2020 laquelle évoque le retour de groupes de 10 étudiants « les plus fragiles ». Cette particularité nous interroge : pensez-vous qu’il n’existe qu’une dizaine d’étudiants impacté par cette situation ? Si oui, alors il me revient, en tant qu’étudiante d’affirmer le contraire. 

Nous avons souhaité vous faire part de notre état d’âme et notre questionnement sur l’avenir envisageable de notre première année de master et plus généralement de l’avenir de l’enseignement supérieur. Celui-ci est-il  destinée à rester virtuel, loin des bancs de la faculté ? Cette situation a-t-elle vocation à se pérenniser ? 

Je vous prie de croire, cher lecteur, en l’assurance de ma considération distinguée.

Une étudiante en master

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