 
    Agrandissement : Illustration 1
 
                    Cette rencontre entre l’humanité et le divin, entre la quête et la révélation, trouve une résonance singulière dans l'exposition Épiphanies d’Augustin Frison-Roche, présentée au Collège des Bernardins. À travers dix-neuf toiles, l’artiste explore le motif de l’apparition et de la révélation, qu’elles soient bibliques, artistiques ou personnelles.
Dès l’entrée dans la nef du Collège des Bernardins, on pénètre dans un espace qui semble suspendu entre deux mondes. Les colonnes gothiques se dressent comme une forêt immémoriale, écho à la série La forêt était devenue une immense basilique. Ce titre, emprunté à J.K Huysmans (1848-1907), écrivain du XIXe siècle, dit tout : la nature n’est plus seulement paysage, elle est transfiguration. Dans ces toiles, le regard se perd entre des troncs élancés, guettant une lumière lointaine, un éclat d’or qui guiderait vers l’aurore.
 
    Agrandissement : Illustration 2
 
                    Plus loin, L’Étoile, suspendue à l’entrée de l’ancienne sacristie, marque une étape essentielle du parcours. Comme celle qui guida les Mages, elle invite à avancer. Les sept jours de la Création, L’Esprit, Cana… autant de toiles qui revisitent la Genèse et le Nouveau Testament, non comme des récits illustrés mais comme des visions. L’Adoration des Mages, monumentale, rappelle les grands retables médiévaux où l’or embrasait le regard. Augustin Frison-Roche y fait dialoguer la tradition et l’inattendu: sa palette est vive, vibrante, à la croisée de Klimt et de la fresque byzantine, avec cette audace des peintres symbolistes, pour qui la lumière ne s’imite pas, mais se révèle.
Chaque œuvre est une variation sur l’épiphanie, cette irruption du sens que James Joyce (1882-1941), écrivain irlandais, décrivait dans son concept d’ « Epiphanie », comme l’instant où la réalité se révèle sous un jour nouveau. Augustin Frison-Roche traduit cette fulgurance en peinture: l’or, omniprésent, capte la lumière sous des angles changeants, les formes oscillent entre abstraction et figuration, et les thèmes religieux sont abordés avec une liberté picturale qui leur donne une dimension contemporaine.
 
    Agrandissement : Illustration 3
 
                    Le point d’orgue de l’exposition est L’Assomption, un tableau circulaire de près de quatre mètres de diamètre, bientôt installé dans la cathédrale de Cambrai. Suspendue à trente mètres du sol, on y voit la Vierge Marie s’élever, portée par un halo d’or. Cette œuvre imposante ne sera jamais vue de près, mais toujours dans une perspective ascendante, comme un appel à lever les yeux.
 
    Agrandissement : Illustration 4
 
                    Avec Épiphanies, Augustin Frison-Roche propose une peinture qui ne cherche pas à imposer une vérité mais à ouvrir un espace de contemplation. Entre héritage et modernité, tradition et expérimentation, il rappelle que l’art, au-delà des croyances, a ce pouvoir unique de faire surgir l’inattendu.
Informations pratiques :
Exposition : Épiphanies d’Augustin Frison-Roche
Lieu : Collège des Bernardins, Paris
Dates : Du 9 janvier au 26 février 2025
Entrée libre
 
                 
             
            