Frederic LORDON , avec d'autres, a appelé de ses voeux une grève générale pour obtenir le retrait de la loi Travail. Bien sur , dans l'abstrait, il n'a pas tort. Cependant, on voit bien aujourdhui que les conditions sociales, politiques et stratégiques d'une grève générale (ou généralisée) ne sont pas réunies. Transformer le voeu en litanie ne ferait pas avancer la victoire d'un pas. En revanche, les dirigeants syndicaux qui se déclarent hostiles à la loi travail, ceux et celles de la CGT, de FO, de la FSU, de Solidaires, de l'UNEF et des syndicats lycéens, ont le pouvoir d'appeler à une Manifestation Centrale devant l'Assemblée Nationale, pendant l'examen du projet, avec des trains et des bus venus de tout le pays, pour exiger avec force et puissance le retrait de ces dispositions réactionnaires ramenant le salariat et la jeunesse aux conditions du XIXe siècle ! On peut et on doit rassembler près d'un million de persoinnes devant l'Assemblée N. et le gouvernement devra reculer sur toute la ligne car une mobilisation d'ampleur et centralisée créera un authentique rapport des forces. En outre, une telle manifestation modifierait le champ de conscience collectif et nous rapprocherait de la perspective d'une grève générale. Comment se fait-il que les dirigeants de la CGT, de FO de la FSU , de Solidaires, restent inertes ? Ce faisant, ils laissent la jeunesse et les travailleurs être enchainés par les lois de l'Oligarchie après n'avoir rien fait, déjà, pour centraliser la lutte au moment de la loi Retraites de Sarkozy. Du coup, Jeunesse et Travailleurs subissent défaîte sur défaîte, malgré leur volonté de lutte et leur colère.
Aucune commission de Nuit Debout ne pourra créer ce rapport de forces pour le retrait de la loi travail. Si la loi passe, de nouvelles chaînes asserviront la jeunesse et le salariat, assurant la domination du grand patronat. En conséquence, tout en jugeant positif que les esprits s'éveillent ou rêvent plutôt que de dormir, il n'est pas possible d'espérer que la Manifestation centrale, cruciale pour la victoire, puisse sortir de ces délibérations. ND pourrait prendre position pour cette mobilisation mais Seuls les syndicats peuvent prendre en charge une telle mobilisation sauf à prouver que Caroline de Haas et ses amies peuvent non seulement obtenir 1200 000 signatures sur leur pétition , exploit remarquable et montrant bien l'envie des opprimés de se défendre, contraignant les dirigeants syndicaux à bouger un peu pour sauver la face, mais aussi qu'elles peuvent organiser des réseaux pour faire monter une foule immense à Paris. Aussi vaillantes que soient nos amies, il semble très difficile d'envisager un tel contournement... Ce qui a été fait par Caroline de Haas et les militants de Fakir, du Diplo et de ND a été bien fait. Mais pour vaincre le pouvoir, il est nécessaire de construire le rapprt de forces et maintenant, à ce jour, seule la manifestation centrale devant l'Assemblée , organisée dans l unité par les syndicats , peut le permettre.
Sans Manifestation centrale, la loi passera. La responsabilité écrasante pèsera encore une fois sur des directions syndicales ( hormis les lycéens et les étudiants bien sur) qui ne veulent jamais affronter le pouvoir de l'Oligarchie. Qui, toujours, se contentent de freiner les mouvements sociaux et d'amender à la marge les projets du grand patronat pour montrer combien le patronat a besoin des appareils confederaux pour tenir les travailleurs.
Pour le retrait de la loi travail, la Manifestation de près d'un million de personnes à Paris devant l'Assemblée est devenue nécessaire. Tous ceux qui ne veulent pas ouvrir cette perspective, qui ne veulent pas affronter réellement le gouvernement, seront les complices du pouvoir et porteront la responsabilité de la nouvelle défaîte. Mais il existe encore une issue étroite pour la victoire. Aux militants syndicaux et aux autres de porter partout l'exigence dea manifestation centrale dans leurs assemblées, en votant des appels et contactant les directions syndicales.