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Billet de blog 14 octobre 2013

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Fillon, dans son château, serait-il un peu puceau?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un peu... beaucoup... à la folie. Soyons clairs dès le début. Ce n'est pas de l'intimité de François Fillon dont il est question ici. Père de famille accompli. Homme mûr. Non, il ne s'agit pas de sa vie sexuelle. Ni de la mienne d'ailleurs. Quoique... Je dois (me) l'avouer. J'aime l'homme François Fillon. Ses mains, son timbre, ses sourcils, son look racé-raffiné de garçon de bonne famille, oui, je l'avoue, me font parfois... vibrer. Un homme de bon sens qui choisit attentivement ses mots et qui semblait, du moins à une époque, continuer les efforts d'une droite sociale. Un type qui a résisté cinq ans à la tête de l'état (oh, pardon, à la tête du gouvernement), qui ne mélange pas politique et famille, qui respire l'équilibre, la bonne éducation, la virilité contenue sous un capot rouge. Oups! Je ne suis qu'une jeune femme un peu délurée.

Or, dernièrement, c'est-à-dire depuis la défaite de Sarkozy, on découvre un Fillon différent. Un François Fillon dont la naïveté et la préparation mentale médiocre le fait concéder la présidence de l'UMP à Jean-François Copé dont tout le monde sait qu'il aime davantage les dessous que les dessus de la politique (Takieddine & cie). Un Fillon qui tombe du scooter et dont on se rappelle soudainement que, lui aussi, il a des amis richissimes. C'est chez son copain, le président de Ferrari, Luca Cordero di Montezemolo qu'il s'est fracturé la cheville en juillet 2012. Depuis, on dirait qu'il boite. Un Fillon qui implique volontiers sa famille dans le jeu médiatique (les photos du Paris Match de l'été 2013) et la fait poser devant les murs et la tour d'apparence crénelée de son château. Certes, ce n'est qu'un manoir, mais bon dieu, comme j'aimerais le posséder (avec ou sans François)! Enfin, un Fillon qui se radicalise au point où il fait du pied aux électeurs du Front National et remet en cause le droit du sol dans un programme dont les mesures proposées se disputent [sic].

L'impression dominante dans ce contexte est que François Fillon enrégistrait de meilleures performances sous la baguette d'un président de la république. D'un papa. Fût-il Nicolas. Et, sur l'axe longitudinal, qu'il hésite. On a, en effet, le sentiment qu'il craint la perte de son apparence virginale: l'homme de droite à sensibilité sociale. Qu'il redoute d'être traité de "fils à papa" dans le jeu de la transparence obligée ("Je veux qu'on me voit comme je suis." ). Doux dilemme dont François semble vouloir s'en débarasser en renforçant ses coups de droite.

Mais les images restent. En vérité, que peut-on penser d'un fils de notable notaire pris très tôt sous l'aile de Joël Le Theule, Philippe Séguin et autres importants de la droite? Cela fait penser à certains émanés de Neuilly. Que dire d'un homme qui s'affiche devant son ordinateur, en voitures de courses et chevauchant son tracteur? C'est un garçon qui aime les châteaux et les moteurs.

Quand sera-t-il capable de se débarasser de son pc? De la technique? Des techniques? Se déplacer à pied comme nombre de Français? Aller à l'instinct sans se renier?

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