Nous faisons suite à nos précédents articles.
Où en sommes-nous en Paca et plus précisément sur l’Aérodrome enclavé d’Aix-les Milles, avec les actions que nous avons commencé à mener avant l’été à l’annonce d’une possible DSP Délégation de Service Publique. La DGAC Direction Générale de l’Aviation Civile fait la sourde oreille à nos demandes de rencontre, la ministre de l’écologie qui est également ministre des transports nous renvoie sur cette même DGAC. Les élus locaux quoiqu’en théorie d’accord avec nous ne sont guère actifs concrètement, tout occupés qu’ils sont par l’épineux casse-tête de la Métropole. Néanmoins nous avons reçu le soutien de nombreux maires.
Il faut dire que ce petit aérodrome, comme bien d’autres en France est déficitaire, et que la DGAC qui en est gestionnaire, et qui s’est faite reprendre il y a quelque temps par la Cours des Comptes, aimerait bien s’en débarrasser. Cette DGAC qui a un budget annexe autonome a également, une ligne d’endettement considérable que la cession de cet aérodrome à un repreneur privé viendrait sans doute alléger. L’Etat veut donc privatiser la gestion (déficitaire) de l’aérodrome d’Aix-les-Milles (DSP : Délégation de Service Public, projet de mise en œuvre en juin 2016). Et faire de l’aérodrome d’Aix-les-Milles et de l’aéroport Marseille-Provence un « système aéroportuaire » Aix-les-Milles-Marseille-Provence. Devant les blocages et l’impossibilité de toute discussion, saisir la justice est le seul moyen dont nous disposons pour pouvoir faire entrer dans les pratiques les réflexes que la loi et le réel prescrivent. Nous voulons saisir la justice afin de faire entrer dans les mœurs des autorités territoriales les décisions législatives françaises et européennes.
Nous allons œuvrer pour obtenir une suspension de la DSP et un Arrêté Ministériel de restriction d’Exploitation afin de garantir au moins une non-aggravation de la situation.
Nous voulons pouvoir reprendre à la base le problème du devenir de cette zone aéroportuaire de 115 hectares et rechercher des solutions alternatives profitables pour toute la région. Mais qu’il est dur d’aller contre les habitudes consuméristes de loisirs. On sait bien, mais quand même, comme disait Freud ! On se satisfait de changements marginaux, alors qu'il faudrait envisager des changements de rupture. On est dans une phase de déni sociétal. Sortir de notre dépendance au carbone va demander un changement de société énorme. Passer d'un modèle super-dépendant du carbone, à un monde qui l'est beaucoup moins, cela doit devenir notre chantier. Et demain c’est déjà aujourd’hui. A ne pas vouloir s’y atteler consciemment nous faisons le lit des plus mauvais réflexes de notre humanité : la hiérarchie pyramidale, le patriarcat autoritaire, la compétition sauvage et guerrière. D’un côté l’Etat législatif semblerait se préoccuper des changements climatiques, de la transition énergétique, et des mutations économiques (impossibilité de soutenir une croissance infinie), mais dans la pratique les choses vont autrement. Ces points de réel, qui sont bien connus (COP21), prouvés, diffusés, répétés à l’envi, ne sont pas vraiment intégrés, pas vraiment pris en compte, peu validés dans les pratiques.
Une privatisation c’est ici une dégradation de l’environnement assurée à cause du projet de rentabilisation, à cause d’une extension inutile de l’activité et du trafic déjà souvent insupportables : hélicoptères +++, avions de tourisme sans silencieux ++, essais moteurs ++, avions d’affaires +, non-respect des couloirs aériens +++... Nuisances sonores éprouvantes, nuisances atmosphériques, majoration des risques de crash.
Donc nous luttons contre la colonisation de notre ciel de Provence, laquelle Provence est la deuxième région la plus polluée de France. Rappelons encore qu’il n’y a nulle nécessité à développer une activité aéroportuaire locale alors que l’aéroport Marseille-Provence ne sera pas saturé avant au moins 20 ans.
Nous avons maintenant décidé de saisir la justice avec un avocat pour obtenir une invalidation de cette privatisation (DSP) qui n’obéit qu’à des objectifs économiques :
-Non-respect des consignes environnementales constitutionnelles, aucune référence à un développement durable de la zone.
-Non-respect des prescriptions de concertation préalable avec la société civile pour tout projet de politique public d’importance, et ce dès l’acte même de la planification.
-Aucune réflexion sur un projet alternatif (par exemple intégration de la zone dans un projet de ceinture maraichère périurbaine…)
vous pouvez aussi aller voir notre site : http://danger.aerodrome.aix.monsite-orange.fr/index.html